J’avais passé la nuit à m’amuser. C’était vendredi après tout et j’étais supposé être en repos samedi, mais j’allais me faire avoir. J’avais pris du bon temps dans un bar de strip-tease et j’avais abusé de la Tequila un peu. J’étais bien heureux d’avoir eu la chance de baiser cette charmante demoiselle dans une chambre d’hôtel avant de partir en la laissant endormie avec quelques billets. J’étais rentré chez mon frère aux petites heures et je m’étais effondré dans mon lit comme une masse. Je m’étais endormie d’un sommeil profond avant d’entendre mon téléphone sonner vers 07h30. J’avais répondu en grognant. Je devais aller inspecter un endroit dans le port et je lâchais un juron. C’était pas sérieux? Ma journée de congé. Je négociais que je prendrais mon après-midi, mais j’allais me faire avoir. Je me rendais donc sur place avant de retourner à la B.A.C.S. pour donner mon rapport. Il n’y avait rien de particulier dans ce que j’avais vu et j’avais vachement l’oeil depuis toutes ces années à la F.C.S. Je me prenais un café dans la salle de repos avant de partir histoire de profiter de mon temps de repos.

Je n’avais pas encore de partenaire et cela me convenait parfaitement dans l’immédiat. J’étais un loup solitaire de toute façon. Je passais à côté d’une demoiselle qui parlait à l’entrée, mais je ne portais pas attention. Je poussais la porte et je me rendais à ma moto. Je montais sur ma petite chérie et j’enfilais mon casque avant de sortir une clope de ma poche interne de veston en cuir. Je m’allumais avant de mettre le contact de ma moto. J’allais partir, mais quelque chose me bloquait. Bordel … Je pouvais pas avoir un samedi soir tranquille sérieusement?! J’avais déjà complètement ruiné ma putain de journée car ce truc avait pris plus de temps que prévu. Une demoiselle de taille brindille se plaçait devant moi et osait poser ses mains sur mon guidon. Je la regardais dans les yeux alors qu’elle me parlait en espagnol. Sa tête me disait quelque chose, mais sans plus. Je l’écoutais sans la couper et je me contentais de fumer. Alors qu’elle terminait son monologue, je jetais mon mégot sur le sol.

- Bonsoir… Et ça m’apportera quoi de te donner un coup de main mademoiselle Ishida? En dehors d’un paquet d’emmerdes...

Je la regardais dans les yeux. J’avais bien remarqué sa poitrine mise sournoisement en valeur. Elle jouait avec ses charmes. Elle n’était pas la première à le faire devant moi. Je retirais ses mains de mon guidon.

- Premièrement, tu ne touches pas moto … Deuxièmement, je suis pas un putain de détective privée et troisièmement on ne discute pas de ce genre de truc sur la place public. Monte on va ailleurs.

Je sortais un casque d’une des deux valises et je lui tendais. Oserait-elle monter derrière moi? Elle disait me connaître non? Elle voulait que je l’écoute alors elle devrait obéir un petit peu.

Non mais quel moulin à parole celle-là! Elle arrêtait jamais de parler en plus d’entrer dans ma bulle. Au moins, elle avait compris le message concernant le fait de ne pas toucher ma moto. C’était déjà un bon point de départ. Elle n’hésitait pas une seule seconde à prendre le casque et à monter derrière moi. Elle glissait ses bras autour de ma taille et je me mettais en route alors qu’elle me disait que c’était bon. J’ignorais où nous irions dans l’immédiat, mais j’avais surtout envie d’un endroit où il y aurait de l’alcool, de la bouffe et une section fumeur. Les petits Dinner’s à l’américaine étaient parfait pour ce genre de plaisir et il y avait toujours moins d’oreilles indiscrète. Je roulais plus tranquillement que si j’étais seul. Je ne voulais pas blessé ma passagère dans un accident malheureux.

Je sortais complètement de la ville pour nous amener à un petit Dinner’s dans le désert. Le genre d’endroit où la bouffe est archi grasse, pleine de saveur et surtout où on aurait la sainte paix pour que j’écoute son monologue interminable. Je fermais le contact du moteur et je la laissais descendre en premier. Je descendais ensuite et je retirais mon casque en replaçant mes cheveux vers l’arrière. Je ne l’attendais même pas et j’entrais lourdement dans le Dinner’s. Nous avions le choix des tables et je décidais de me diriger vers une banquette dans le fond de la section fumeur. Dès que j’étais assis avec la jeune brunette, la serveuse arrivait en chiquant une gomme pour nous demander ce que nous voulions avoir comme breuvage.

- Une bière froide.

Je me foutais de la marque tant qu’elle n’était pas chaude. Je laissais la petite choisir ce qu’elle voulait avant que je ne regarde le menu qui était une petite carte recto-verso.

- Alors, rappelle moi ton prénom déjà? Je veux bien t’écouter ma belle, mais tu vas devoir me laisser le temps de te répondre ou de te poser des questions. Ensuite tu arrêtes de me vouvoyer, je suis pas mon putain de père.

Je sortais mes clopes et je m’allumais directement. Ouais, je fumais beaucoup. C’était comme ça depuis la mort de mon familier.

- Bon alors, ta mère est morte et tu penses que ce n’était pas naturel mais surnaturel. Qu’est-ce qui te fais penser ça. Je sais que je te fais probablement répéter mais t’as dit tellement de truc que je n’ai même pas eu le temps d’assimiler les un quart d’informations.

Ma bière froide et son breuvage se posaient devant nous. C’était partie pour une oreille attentive cette fois. Je ne savais pas pourquoi mais quelque chose me disait que j’étais en train de me foutre dans un énorme truc.

Bon, la petite brindille repartait au quart de tour alors que je venais de mentionner que sa mère était morte. Je levais les yeux au ciel. Seigneur, j’allais bien me faire chier avec elle je pouvais le sentir. Elle allait m’en faire voir de toutes les couleurs. Elle me lançait une grimace d’excuse et je restais de marbre. Je continuais de fumer calmement en la regardant dans les yeux. J’écoutais son histoire sans broncher. Les bières se posèrent sur la table et la brunette fixait ma clope avec envie. Je poussais le paquet vers elle. Elle buvait déjà et je n’allais pas la carté, c’était à la serveuse de le faire. Le briquet rejoignait ensuite les clopes sur la table. Vas s’y petite, tue toi à petit feu si c’est ce que tu veux. Je n’en avais rien à foutre.

- Ombra hein … On ne peut pas les accuser de chacune des disparitions dans le coin cependant sans la moindre preuve. Il faudrait que je me rende sur place pour examiner la villa et voir s’il n’y a pas une empreinte magique, mais tu sais que si je trouve quelque chose cela deviendra une affaire officielle de la B.A.C.S. et tu seras sans aucun doute interroger. Pour la survie de ta mère, je dois te poser une question bien simple. Depuis combien de temps a-t-elle disparu?

Les probabilité de survie diminuait à vitesse grand V plus les heures passaient. La police croyait à un pervers, moi, je croyais ce que je ressentais et ce que je voyais. J’avais l’expérience du terrain comparativement à d’autres à la B.A.C.S. Je n’étais pas un petit ourson mignon qui caressait dans le sens du poil. J’avais une sacré réputation et la brindille semblait la connaître un minimum pour avoir été au Mexique durant un moment. Je prenais une gorgée d’alcool. Elle me disait qu’elle ferait ce que je voudrais, mais je n’en avais pas grand-chose à faire d’une mignonnette comme elle. Elle était jeune et impulsive un tantinet visiblement.

- On verra pour le paiement plus tard. Pas la peine de me faire du charme trésor. J’ai un coeur de pierre et je ne fonctionne pas comme ça. Au fait … tu as quel âge?

La serveuse revenait à la charge et nous demandait ce que nous voulions. Je lui faisais un petit sourire avant de fixer Daphné dans les yeux en répondant.

- Un steak et frites pas de légumes sauce aux poivres.  

Ah que je sentais que je me foutais dans la merde. J’avais l’habitude des trucs louches, mais Daphné Ishida avait de quoi faire damner un saint bordel de merde! Non pas que ce n’était pas une gentille femme, loin de là, mais elle était un sacré moulin à parole quand elle s’y mettait et moi, je n’avais plus la même concentration qu’auparavant. Elle voulait clairement que la B.A.C.S. prenne les choses en main concernant l’affaire de disparition de sa mère. Je me passais une main dans les cheveux. Bush allait m’arracher la tête. L’archange était un modèle de patience, mais elle restait une créature céleste avec des limites. Je venais à peine d’arriver en ville, je ne pouvais pas avoir la paix durant quelques minutes non? Je l’écoutais avec une immense attention avant de froncer les sourcils. Le pendule était resté immobile? Elle avait dû se tromper de sortilège non?

- Tu es bien certaine de ne pas avoir fait d’erreur dans la formule des sorts de localisation?

Rien de plus facile que de localiser une personne de cette façon. Je buvais une gorgée de ma bière fraîche calmement et la brunette décidait de finalement me répondre concernant son âge. Ainsi, elle n’avait que 19 ans. Pour un mois, je n’allais pas me faire chier à penser qu’elle en avait 18. Elle était majeure au Mexique après tout ainsi que dans de nombreux autres pays. La serveuse avait pris nos commandes et je me mettais à réfléchir en mode agent de la B.A.C.S.

- Ta mère avait-elle des ennemis? Des gens qui auraient pu vouloir sa mort pour une raison particulière? J’essaie de voir les possibilités en dehors de Ombra. Je n’écarte pas cette possibilité, je te rassure tout de suite, mais je dois être logique dans mon résonnement, car ça pourrait être un autre groupe quelconque.

J’écrasais ma clope avant de prendre une gorgée de bière. J’avais besoin de me concentrer au maximum. L’argent ne semblait pas le motif de cet événement ou encore un cambriolage qui aurait mal été. La famille aurait eu une demande rançon ou quelque chose du genre.

- Quels étaient les sorts de protection autour du domicile?

J’avais été garde du corps de nombreuses fois, je savais de quoi je parlais en la matière. Je n’étais pas qu’une tête brûlée sur une moto. Je connaissais parfaitement mon job.