You're going downLyanna & Bradley Je faisais de mon mieux pour garder un calme apparent mais intérieurement, j’étais terrifiée à l’idée que Bradley ne revienne jamais, que ce démon ait raison de son âme, qu’il ne le tue ou que je sois obligée de le tuer. Je me sentais bien incapable de devoir en arriver là, tuer mon meilleur ami, l’une des personne que j’aimais le plus au monde, voir par la même occasion mourir Joanna, avoir cela sur la conscience toute ma vie… Non, j’en étais tout bonnement incapable et j’en frissonnais rien qu’à l’idée. J’avais aussitôt tenté un sort d’immobilisation et encerclé le corps possédé de Brad par trois cerceaux de flammes, c’était tout ce qui m’était venu à l’idée tandis que je cherchais comment le forcer à entrer dans la maison pour que mon Brady puisse reprendre le dessus. Bien sûr, le charmant démon qui le possédait ne manqua pas de m’insulter ce qui me fit rouler des yeux. Ça commençait à devenir lassant. Puis il se mit à chanter, sa voix me fit hérisser le poil.
- Ferme-la !
Nous étions si proche de la maison mais en même temps si loin. A présent, il était lui aussi abrité de la pluie mais je le vis faire exprès de toucher les flammes et instinctivement, pour ne pas brûler Bradley davantage, je les fis s’éteindre. Je réalisai soudain qu’il pouvait de nouveau bouger. J’aurais dû me douter que la puissance de mes pouvoirs, aussi grande soit-elle, n’avait qu’une durée limitée sur un démon. Il fallait que j’essaie autre chose. J’étais désemparée. J’allais y faire passer toute mon énergie si je m’escrimais à lui balancer des sorts sans arrêt. Cet idiot était dos à moi. Et si j’essayais de l’assommer ? Je rangeai le flacon que je tenais dans ma main gauche dans la poche décorative de ma robe et attrapait la lourde chaise d’extérieur en teck située près du barbecue et la lui jetai dans le dos aussi fort que je le pouvais. Cela allait-il être utile ? Je n’en savais rien, d’une part le corps de Brad était si musclé qu’il y avait des chances que cela ne lui fasse qu’un bleu… mais ça valait le coup d’essayer. J’étais désespérée, je ne voulais pas faire de mal à Brad mais il fallait que j’immobilise le démon à un moment donné, que je le fasse entrer afin de pouvoir appeler du renfort… Ou sinon je mourrais ici. :copyright:️️ DABEILLE
Résultats du dé: 1-2 : inutilité totale, la chaise se brise sans faire quoi que ce soit. 3-4 : légère utilité, le coup sonne légèrement le démon qui reste néanmoins dangereux. 5-6 : utilité critique, le corps est assommé.
You're going downLyanna & Bradley Lyanna Johnston éprouvait un amour bien particulier pour son charmant meilleur ami et frère de cœur Bradley Spencer. Ça me donnait envie de gerber sincèrement, mais cet amour avait également son utilité. Elle était plus vulnérable si quelque chose arrivait à son si précieux bras droit. Le tas de muscles était un homme bon au fond. Il n’était cependant pas des plus brillants. Qui était assez stupide pour lire à voix haute du latin dans un livre de sorcellerie vaudou ? Visiblement Spencer l’était et j’en étais totalement fou de joie. Les flammes s’éteignirent d’un coup alors que je sentais la peau du Don Juan de L.A. brûlée. C’était absolument génial comme sensation. Alors que j’étais dos à elle, je sentais une chaise se fracasser contre ma épine dorsale. Je sentais une colère sans fin me prendre. J’étais un démon impulsif dans ses actes et je me retournais vivement vers Jonhston pour m’avancer vers elle avec toute la carrure que j’avais. - Mauvais jet de dés bébé ! C’est pas de chance. Tu aurais dut en profiter pour entrer dans ta si charmante maison!
Je m’approchais dangereusement de Lyanna et je tendais la main pour aller la prendre à la gorge. J’avais soif de mort ! Je voulais voir son sang couler et surtout l’entendre hurler comme jamais. C’est là, qu’il se passa quelque chose que je n’avais pas prévu. J’avais complètement oublié l’iguane de ce connard. Joanna, de son charmant prénom ridicule, voulait protéger Lyanna et se coucha en avant de mes pieds. Elle était rapide la grosse dodue en fait et surtout, c’était comme se heurter à un rocher. Je sentais que je perdais pieds sur cette dernière.
Satan n’aurait pas été fier de moi sur ce coup là, mais je n’avais pas dit mon dernier mot. Je comptais bien me faire un sac à main avec la peau du lézard géant lorsque j’en aurais terminé avec la brune pyromane.
You're going downLyanna & BradleyOK, la chaise s’était brisée sans aucun effet, j’étais donc bel et bien dans la merde. Bordel mais qui parvenait à résister à une chaise en teck qui se brisait sur son dos ? J’avais sous-estimé la musculature de Brad et la ténacité du démon. Celui-ci s’était tourné vers moi avec son regard colérique. La peur me tenaillait, mais je ne devais pas abandonner, je ne pouvais l’abandonner. Je n’eus rien le temps de faire quand il se saisit de ma gorge. Je commençais à manquer d’air, j’avais beau me débattre, planter mes ongles dans le poignet de Bradley à l’en faire saigner, il ne me lâchait pas. C’était sans compter sur ma petite Joanna qui réussit à le faire tomber. Immédiatement, l’étreinte me lâcha pour me laisser reprendre mon souffle, et Brad tomba à la renverse, arrachant mon chemisier et m’entraînant dans sa chute. Moi-même, je m’étais accrochée à sa chemise. On avait l’air de deux imbéciles, lui torse nu car le tissu s’était déchiré après avoir été brûlé à cause des cercles de feu, et moi avec les boutons qui avaient sauté, laissant ma chemise grande ouverte sur mon soutien-gorge..
Il m’avait entraînée dans sa chute et j’étais entravée par une partie de son corps sur moi. Il était trop lourd mais je devais agir vite. Il ne rentrerait pas de son plein gré dans la maison, mais je ne pouvais le laisser dehors. Aussitôt, je ressortis la fiole de ma poche. Par chance, elle ne s’était pas brisée dans la chute. Je fis sauter le bouchon en liège et aspergeai ma main droite avec une partie du contenu, et passai mes deux bras dans le dos de Brad, l’agrippant de ma main enduite d’eau bénite, et en aspergeant son dos avec le reste de la fiole. La douleur devrait réussir à le calmer suffisamment pour que je parvienne à le traîner, peut-être même que Brad pourrait prendre le dessus.
Je parvins à me dégager en me faufilant puis je l’attrapai par les épaules pour le traîner jusqu’à la baie vitrée. Il allait hurler de douleur, je ne voulais pas entendre Bradley crier de douleur, je voulais que ce soit le démon qui souffre, mais je savais que je ne pouvais préserver mon meilleur ami de la souffrance tant que le démon l’habitait. J’essayais d’utiliser toutes mes forces physique pour l’obliger à se rapprocher. Je hurlai un sors pour faire s’ouvrir toutes les portes et fenêtres afin que les baies vitrées soient ouvertes pour que j’entre avec lui. Le pauvre, je ne souhaitais cela à personne. Joanna m’avait aidée à le pousser, et je ne l’en remercierai jamais assez. Elle avait été celle qui avait permis que je puisse le faire entrer. Sans elle, je serais sans doute morte. Il était certain qu’elle aurait des œufs à volonté jusqu’à la fin de sa vie. Une fois à l’intérieur, je regardai l’iguane.
- Couche-toi sur lui, j'ai besoin qu'il soit immobile cinq minutes...
Je partis en courant chercher une chaîne et encore de l’eau bénite, dont j’aspergeai la chaîne. C’était lourd cette merde, mais je venais de traîner environ cent kilo de muscles alors ça me paraissait plutôt facile. J’approchai une chaise de la salle à manger.
- Tu vas t’asseoir là… Je suis désolée Brad…
Ma voix tremblait autant que mes mains. Je l’aidais à se mettre sur la chaise et l’entourait de la chaîne. J’avais peur qu’il souffre mais je n’avais pas le choix. J’ouvris un tiroir de la table basse pour en sortir du gros sel. J’en disposai en cercle autour de lui avec des runes. Mon coeur battait la chamade. Je me saisis de mon téléphone et fis le tour des personnes dont j’avais besoin. Un médium : @Keon Quill. Un vampire pour le maintenir si le démon faisait se débattre le corps de Bradley. @Rufus Clayton. Les sorciers qui m’étaient le plus proches pour m’aider à renforcer la protection de Brad pendant l’exorcisme. @Karl Fitzgerald et @Elisabeth Black qui pourrait en plus apporter des plantes spécifiques pour sa guérison. Mon discours à chacun d’eux fut bref. Ma voix tremblait tellement.
- J’ai besoin de toi, il faut que tu viennes chez moi tout de suite. Brad est possédé, nous devons l’exorciser immédiatement. N’en parle à personne et viens avec tout ce que tu jugeras nécessaire. J’ai contacté d’autres personne. Viens seul.
Je n’avais plus qu’à attendre. Je tremblais comme une feuille, assise sur le canapé en face de Brad que je ne quittai pas des yeux. Je devais faire peur à voir, mais une bagarre avec un tel morceau… Mon cou commençait à laisser transparaître des traces rouges de ses mains. J’avais des bleus partout, mon chemisier était à moitié déchiré. Les deux familiers avaient l’air traumatisé et restaient en retrait. J’attendais. La porte d’entrée était ouverte, mes amis pourraient entrer dès qu’ils seraient arrivés. Ils auraient sûrement vu dans le buisson près de la voiture de Brad son veston et sa cravate ainsi que ses chaussures. Moi je n’avais même pas vu qu’il les avait retiré là, j’étais partie comme une furie à la piscine au moment où notre dispute avait éclaté. Dans ma tête, je repassai tous les événements… C’était à n’y rien comprendre. :copyright:️️ DABEILLE
J’avais passé une merveilleuse journée. Ma boutique marchait encore mieux que la première que j’avais eu. Je ne pouvais pas être plus heureuse. La seule ombre au tableau, c’est que la personne qui avait mit e feu à ma boutique, n’avait toujours pas été retrouvée. Je me demandais si elle le serait un jour d’ailleurs. J’avais appris à vivre avec à présent. J’avais moins peur quand je me retrouvais toute seule et je ne sursautais plus à chaque fois que j’entendais un bruit. Mon sommeil aussi était plus serein. C’était une bonne chose, car avant, j’avait l’impression d’être un zombie.
Je terminais de passer un coup de ballet sur le sol de ma boutique pour ramasser les morceaux de plantes qui étaient tombé un peu partout lors de mes compositions de bouquets. Une fois que ce fut fait, j’allais arroser celles qui en avait besoin et j’allais vérifier celles qui se trouvaient dans mon arrière. C’était les plantes les plus belles et les plus dangereuses que je possédais. Je ne les vendais pas à n’importe qui. Ces plantes pouvaient vous tuer si on ne savait pas les utiliser correctement. Pour moi, les plantes sont comme les femmes, belles mais dangereuses.
Il ne faut pas se fier aux apparences. Une fois ma porte bien fermée, j’allais me rendre à l’étage lorsque je vis que Lyanna m’avait laissé un message vocal. Je l’écoutais avec attention et mon sang se glaça. Mon Dieu, Brad était possédé ? Mais depuis quand ? Je n’avais pas le temps de me poser la question, j’embarquais toutes les plantes que je connaissais pour ce genre de souci avec des runes et de l’eau bénite. Je préférais prendre trop de chose que pas assez. J’envoyais un sms à Lyanna pour lui dire que je me mettais en route tout de suite.
J’appelais le chauffeur d’Albert car malheureusement, je ne possédais pas de voiture. J’envoyais ensuite un message à Albert en lui disant que je devais me rendre chez Lyanna pour une urgence. Une fois arrivée devant chez elle, je sortais de la voiture en courant et j’entrais dans la maison. « Lyanna ??? ». Je commençais à egarder un peu partout et je les vis dans le salon. « Je suis là ! » Je voyais Brad attaché sur une chaise avec une grosse chaîne et Lyanna n’avait pas l’air top non plus. Sa chemise était ouverte et il manquait tous les boutons. Ils avaient du se battre à en jugé par ce que je voyais. « Que s’est il passé ? » Je ne comprenais pas comment Brad avait pu en arriver là.
Dire que je souffrais en cet instant était comme dire qu’il neigeait en pleine tempête d’hiver. Je ne savais plus ce qui se passait, mais j’étais terrifié… pétrifié à l’idée de faire du mal à ma meilleure amie. Je ne pouvais concevoir qu’un être aussi malfaisant pouvait lui faire du tord. Je mourrais certainement si quelque chose lui arrivait par ma faute. Je tentais de reprendre le dessus comme je pouvais, mais les faits étaient là. Je n’avais plus la force de me battre en cet instant. Je me battais sans le savoir depuis des semaines. Je combattais mes migraines et mes pertes de conscience avec la réalité du mieux que je pouvais. J’avais été idiot et je le savais. Cette culpabilité nouvelle me faisait chier à un point. Pourquoi est-ce que j’avais ouvert ce bouquin qui était tombé de ma penderie? Vraiment j’avais été con et je savais que Lyanna allait fortement m’en vouloir pour un petit moment.
Lyanna avait aspergé mon dos d’eau bénite et je sentais immédiatement la brûlure intense. C’était à ce moment que le démon reculait et que moi, je hurlais ma souffrance comme jamais. Je n’avais jamais ressentie ça. Ma peau semblait cuire sous le liquide que j’avais manipulé tant de fois sans aucun soucis. Je tombais pratiquement inconscient alors que Lyanna m’agrippait par les épaules pour me traîner dans la somptueuse maison. Je lâchais au autre cris de douleur en sentant de contact de ma meilleure amie. Rien à faire. J’étais incapable de quoi que ce soit dans cet état. Ma charmante Joanna aidait Lyanna comme elle pouvait. Elle voulait que j’aille bien et j’entendais sa voix très lointaine qui m’appelait en me disant qu’elle prendrait soin de moi. Joanna … sans elle, Lyanna serait morte étranglée peut-être. Ma grosse dodue d’amour se couchait sur moi sous ordre de Lily. Clairement, elle allait obéir pour éviter de nouvelles conneries de ma part.
Je grognais un peu lors du retour de la régente avec les chaînes. Je m’installais sur la chaise avec son aide un peu mollement. Je comprenais très mal ce qui arrivait et j’étais en mode semi-conscience. Je sentais la chaîne m’entourer et je lâchais un cris de douleur démoniaque avec un grognement. C’était suffisant pour m’empêcher de partir, mais je sentais une intense oppression avec le sortilège de la maison. J’avais envie de fuir, mais j’en étais incapable. J’entendais le discours en boucle de Lyanna et je marmonnais un peu sans qu’elle ne puisse m’entendre.
- Lily … s’il … te … plaît …
Ma tête était tombante par en avant et je fermais les yeux. Je perdais le fils complètement et je sombrais dans l'inconscience la plus totale. Je n’entendais que des brides de ce qui se disait autour moi. La douleur était intense dans mon dos. Je devais réussir contre ce connard … NOUS devions réussir contre ce fils de pute.
Quelques jours s'étaient passés depuis cette fusillade qui m'avait invraisemblablement pris pour cible. L'identité du tireur fou n'avait pas encore été trouvée et l'immense mystère planait toujours sur cette curieuse affaire... tout comme l'incendie qui était survenu dans le Eli'sflower d'ailleurs! Mes amis avaient été chamboulés par tous ces événements inexpliqués qui nous avaient visés précisément. Mais pourquoi?
Je m'éveillai tranquillement lorsque les dernières lueurs de l'astre solaire s'éteignirent. Rien n'était au programme ce soir, je pouvais simplement profiter de cette nouvelle soirée. Une fois vêtu, je quittai aussitôt mon antre. Je choisis, comme ma première action de la nuit, de me dégoter une proie. Je pistai rapidement une proie délectable avant de la prendre en chasse sans perdre de temps et je lui prélevai que quelques gorgées de sang pour me sustenter.
Puis, un nouveau désir me vint, aller me prendre un verre! Ne pouvant résister, je succombai à cette délicieuse idée. Je me rendis comme à mon accoutumé au Wolf's Holw pour y savourer cet alcool tant désiré. Je me dirigeai au bar afin d'y commander mon Whisky fétiche sans glace. Je me délectai tranquillement de son goût lorsqu'un son provenant de la poche de mon cuir retentit. Je déposai la chope sur le comptoir et pris l'appareil responsable du bruit. Je décrochai donc la ligne aussitôt.
- Oui?
La voix de Lily résonna dans le combiné et cela ne me plus guère. Elle était si tremblante! Avant que je ne puisse la questionner, la sorcière m'annonça une horrible nouvelle, Bradley était possédé?! Mais... comment cela était-il arrivé?
- Bien... j'arrive toute de suite!
Je fermai la ligne et terminai mon verre dans une gorgée. Je m'acquittai de ma consommation avant que quitter le bar sous l'empressement. Je ne perdis pas une seule seconde et gagnai le chemin de la demeure des Johnston.
Arrivé sur les lieux, je remarquai les vêtements qui traînassaient près de la voiture de Bradley avec surprise. Je relevai ensuite le regard vers la maison et vis toutes les portes et les fenêtres ouvertes. " Mais que s'est-il produit ici... bon sang!" Donc, j'entrai dans le bâtiment par la porte d'entrée et cherchai mes deux camarades en balayant du regard les lieux, ils étaient dans le salon et Elisabeth y était également. Je vis Lily toute tremblante et très mal en point assise devant un Bradley enchaîné sur une chaise entourer de gros sel. Plus je détaillai la pauvre sorcière, plus je remarquai les marques d'une lutte acharnée... Cette marque à son cou! S'était-elle battue avec Bradley? Oui... sans aucun doute hélas! " Fichtre... c'était tout bonnement insensé toute cette histoire! "Pensai-je avec un léger soupire.
Keon se prélasse sur le toit de son immeuble. Il n’y a aucune étoile à observer à Los Angeles en raison des pollutions lumineuses de la ville, mais ça lui fait un bien fou de prendre l’air. Ces dernières sorties nocturnes se sont soldés par de pures catastrophes, il se dit qu’en restant chez lui, il ne risque rien, qu’il est protégé par les différents marquages qu’il a tracés un peu partout sur la vieille bâtisse. Sentiment de sécurité qui se brise en un coup de fil de la part d’une Lyanna en détresse face à une affaire terrifiante de possession.
Keon fait les cents pas sur le toit, il n’a pas envie de refuser un service à la régente, surtout après qu’elle lui eut sauvé la vie en forçant le destin et son sevrage alcoolique. Cependant il ne se sent pas capable d’intervenir, il a peur de causer plus de problèmes qu’il ne rendrait service, d’aggraver la situation, lui, la catastrophe ambulante.
Quelques minutes plus tard, il balance sur son épaule son sac à dos plein à craquer, il y a fourré tout et n’importe quoi, en grande partie à cause du stress. Keon descend les marches en vitesse pour se rendre sur le parking de l’immeuble. Mama Loraye étant absente, il lui envoie un message pour lui signifier qu’il se rend chez Lyanna sans lui préciser l’adresse. Il déverrouille le cadenas de son antivol et enfourche son vélo de travail. À son plus grand malheur, la régente ne réside pas dans le même quartier et avec le temps qu’il a mis pour réfléchir, il opte pour grimper dans un bus avec son destrier, sans prendre de ticket.
Il descend à l'arrêt le plus proche et pédale aussi vite que ses gambettes de crevette le lui permettent. Heureusement il s’est bien amélioré depuis son premier essaie lorsqu’il a obtenu ce job de livreur et il parvient à se faufiler dans la circulation sans prêter attention aux klaxonnements en conséquence de ses zigzag dangereux. Il ne se rend pas même compte de couper la route à Karl (sans rouler bouler sur son capot cette fois) quelques rues avant d’arriver à destination par des raccourcis.
Tellement dans ses pensées et dans l’idée de faire dans la vitesse qu’il en oublie de freiner en arrivant devant la maison. Heureusement un imposant buisson lui servit de train d'atterrissage, il en ressors avec la face égratigné par les branches. Il écrit de tirer le vélo hors du buisson, mais celui-ci est pris dans les branches. Il l’abandonne là, dépassant de moitié de l’arbuste. Il se magne le train pour entrer dans la demeure sans prendre le temps de s’extasier devant celle-ci comme il l’aurait fait en temps normal.
- LYANNA ?!!!
La maison lui semble tellement gigantesque qu’il se sent obligé de hurler, l’art de faire une entrée en toute discrétion. Il passe son sac à dos devant son torse, chassant les feuilles accrochées à celui-ci, il l’ouvre sans savoir ce qu’il cherche avant de trouver bien du monde dans le salon. Elisabeth, qui il l’espère ne verra pas en sortant le vélo maltraité. Lyanna, visiblement éprouvée, tremblante, jamais il ne l’aurait imaginé un jour dans cet état et il la fixe un instant incrédule. Ensuite, il y a ce type chauve ligoté avec des chaines métalliques - rien que ça - Bradley inconscient ou pire... Et…
- TOI ??!!
Qu’il s'écrit en désignant Clayton à seulement quelques dizaines de centimètres de lui, faisant un bond gigantesque d'affolement. Ne manquait plus que celui-ci ! Par réflexe, instinctivement apeuré, il balance la première chose qui lui vient dans son sac en direction du vampire.
Allez savoir pourquoi Keon a pensé qu’un sachet de haricots pourrait être utile…
Le médium se dépêche de se faufiler à l’autre extrémité de la pièce, loin du vampire. Son regard se dirige finalement vers ce pauvre sorcier et il se risque à demander même s'il a déjà le trouillomètre à fond :
- C’est… Un esprit ?
Tout sauf un démon, il n’a jamais eu à faire aux démons.
- Est-ce que t’as appelé genre… Un autre ? Un autre médium ?
Quelqu'un qui sait ce qu'il fait quoi...
Il ne se sent pas capable, non, vraiment, quelqu’un de plus compétent sur l’affaire serait le bienvenue, non ? Ok, il a déjà eut l’occasion d’exorciser en compagnie d’Alexei entre autre, mais là, il y a nombre de ses personnes préférées dans cette pièce - à l’exception de l’autre sangsue… - et il n’a pas envie de le décevoir ou pire, les mettre en danger.
J’avais délaissé mes costumes, trop voyant, pour une tenue plus sombre, moins tape à l’œil et plus confortable. En somme quelque chose qui ne ressemblait pas à ce qu’un régent en sortie, devait porter. La sortie étant officieuse, je pouvais me permettre cet écart de conduite. J’avançais donc prudemment dans les rues désertes de Black Stone Street. Je connaissais les lieux et je les connais encore pour être le repère de ce qui me semble être de la racaille. Qu’on se le dise, je n’ai aucune considération pour ces sorciers qui revendiquent fièrement leur affiliation à Ombra. Et je n’aurais aucune clémence, lorsque sur ma route, je croiserai l’un des leurs. Ni la moindre hésitation à les conduire à Asylum Island. Je ne veux plus être patient, plus être magnanime, plus être naïf. On s’est tellement foutu de ma gueule durant des années que cette attitude me paraît justifiée. Je le concède, ce n’est pas digne d’un régent, mais je n’ai jamais demandé à le devenir…
« Bang ! » Le bruit fut assourdissant, du moins il l’était dans ma tête. Mon cœur battait à s’en rompre dopé par un shot d’adrénaline. Un autre bruit retentit, plus près, plus dangereux. Je compris alors que j’étais confronté à un sorcier qui usait de sortilèges d’attaques informulés qui plus est. Il se voulait véhément dans l’attaque et me ainsi laissais imaginé que j'étais tout proche d’un endroit où je n'étais pas censé être. Je devrais prendre plus de précaution, être raisonnable. N’ai-je pas retrouvé l’amour de ma vie ? N’ai-je pas deux fils à protéger ? Ne suis-je pas pourvu de responsabilités en tant que régent ? Je sors aussitôt de la ruelle dans laquelle je m’étais au préalable abrité. Je ne réfléchis plus, seule la colère me guide. J’envoie donc valser le jeune sorcier qui me fait face et avant qu’il ne tente quoi que ce soit, je l’immobilise en le pétrifiant puis je m’approche, mon familier à mes côtés. « - Du gâchis. Mais ce n’est toujours pas lui ! » Oui, « lui » celui que je n’ose même plus nommé, le traitre qui n’aura pas la « chance » d’aller à Asylum Island quand je lui aurais mis la main dessus. Mon portable se mit alors à vibrer me sortant de mon envie de vengeance. Je fus surpris de constater qu’il s’agissait de Lily, un message vocal qui plus est. Ce n’était pas son genre, sauf si bien sûr, elle avait une idée en tête, du genre, qu’il ne valait mieux pas faire entendre à des oreilles indiscrètes. Dans le doute je préférais écouter.
Voilà comment je me suis retrouvé à quitter les lieux dans la précipitation, la colère en moins, le trouillomètre à zéro. Près à toutes les folies sur la route même à écraser ce pauvre Keon qui m’avait coupé la route en vélo et qui semblait lui aussi convié à cette bien étrange réunion. Plus rien n’avait de sens, si ce n’est le danger que je ressentais. « - Lyanna ? » Je me faufile dans le couloir jusqu’à rejoindre l’endroit où se trouvent les autres. Je remarque alors Bradley attaché à une chaise puis mon regard se pose sur Lyanna, le haut partiellement déchiré, laissant paraître son soutien-gorge aux yeux de tous. Sans réfléchir, je me déleste de ma veste noire toute en longueur et la dispose aussitôt sur ses épaules. « - Je n’étais pas chez moi, je n’ai donc rien amené. » Je pose ensuite mon regard sur Keon à qui je souris tendrement, sur Clyaton et sur Élisabeth et me sens rassuré d’être entouré de ces personnes de confiance. « - Il nous faudra sûrement procéder à un exorcisme, mais avant il faut que l’on parvienne à nommer le démon non ? » J’étais incertain dans mon questionnement, car finalement je n’étais qu’un sorcier et l’exorcisme ne faisait pas partie de mes prérogatives.
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