Amarante apprécie toujours ce temps passé avec Ciàran. Il a une liberté de vivre qu’elle n’avait jamais eu, d’abord parce qu’elle était une femme et ensuite parce que les responsabilités l’avaient envahi peu à peu. Ce soir Ama avait envie de jouir une dernière fois de ce qu’il lui avait appris même si elle se devait d’être un peu garce et allumeuse. Il lui expliqua qu’il comprenait ce qu’il disait, mais qu’il craignait de dévoiler ses faiblesses, elle comprenait ce sentiment, elle ne le comprenait que trop bien.

- Je comprends ce sentiment, je ne le comprendre que trop bien pour dire vrai et il n’y a pas de solution parfaite visiblement, soit on soulage son âge et on s’évite des tourments, soit on se met en péril et son s’attire également des tourments, cela finit par être juste une question de choix je pense…

Ciàran semblait ne pas vouloir s’attarder sur le sujet et rendre la soirée agréable, Amarante n’allait pas le forcer, parfois elle aurait pu, mais le célibat ne semblait pas plonger dans un noir désespoir le dragon alors elle respectait cela. La suite la fit rire.

- C’est ce que je veux soit mesquin je veux pousser les limites de mon potentiel, je veux être surprise, je veux être cette femme déterminée et capable de tout que tu penses que je suis. Vas-y oses… Le dragon lança son pari et l’esprit leva les yeux au ciel l'air agacé. C’est tellement enfantin et facile que je pourrais faire les yeux fermés. Tu as dit je pourrais, tu n’es donc pas sûre, je te laisse une seconde chance, sinon je refuse et je t’en dois une, mais je peux aussi quitter mon corps et me balancer dans la piscine juste pour te rafraichir les idées.

Elle sait bien que les dragons de feu n’aiment pas particulièrement l’eau, elle est particulièrement taquine. Amarante boit un autre verre, elle a le regard pétillant et certain, elle fera ce qu’elle dit s’il ne lui propose pas quelque chose de sérieux. Il ne va pas la tuer et elle déjà morte, on ne veut pas d’elle ni en haut, ni en bas donc bon il ne se débarrasserait pas bien longtemps d’elle. L’alcool commence à lui monter à la tête et bon sang ça fait du bien.

Il a beau paraître comme cela, sûr de lui, orgueilleux, ça c’est sa fierté de dragon qui le fait souvent se sentir invincible. Mais il a aussi des fragilités, il n’aime pas dévoiler ses sentiments, ce qui considère comme une marque de faiblesse, mais aussi parce que cela le met mal à l’aise. Il est sensible comme tout le monde, surtout plus qu’à ses débuts dans ce monde d’humains. Avec Amarante, c’est différent, ils se connaissent depuis très longtemps, il n’a pas de mal à se confier. C’est pour cela d’ailleurs, qu’il n’a pas eu de gène à choisir vérité dans leur petit jeu. Il a connu des déceptions, amoureux notamment et cela le rend plus prudent, plus frileux aussi, Amarante l’encouragea à ne pas perdre espoir, parce que l’amour est quelque chose de beau, qu’il vaut la peine d’attendre pour le trouver. Oui, sûrement, mais pour l’instant, il n’a jamais vraiment éprouvé un amour inconditionnel pour quelqu’un, pas juste de la passion. Le plaisir charnel l’amène à multiplier les aventures, mais ce n’est jamais rien de sérieux, peut-être un jour...

Le petit jeu continua et ce fut au tour de l’esprit qui choisit action. Cela l’amusa, il réfléchit un instant à ce qu’il allait lui demander, il ne voulait pas être trop cruel. Il proposa une première idée, qui ne sembla pas au goût de l’esprit. Bon, tant pis, c’est vrai qu’il n’a jamais eu beaucoup d’imagination pour ce genre de chose ou peut-être n’a-t-il pas voulu trop brusquer son amie. Il se mit à rire de nouveau, il aimait la voir comme cela, si déterminée. Cela lui rappelait la première fois qu’ils se sont entrainés ensemble.

«Ce que tu peux être capricieuse par moments. T’as sûrement raison, je suis bien trop conciliant avec toi, avec toutes les personnes que j’apprécie d’ailleurs».

Il regarda la piscine en même temps qu’Amarante était en train d’en parler. Il regarda Amarante dans les yeux et cette fois il fut plus direct, plus assuré.

«Plonge dans la piscine, je te rejoindrais après, peut-être...». Dit-il, un sourire en coin.