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 Game over [pv - Alexei Prizrak]

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Message# Sujet: Re: Game over [pv - Alexei Prizrak]   Game over [pv - Alexei Prizrak] - Page 2 EmptyDim 20 Déc 2020 - 14:43



     



E
lle fut bien contente, la blonde, de le voir si docile, sur sa chaise, enfermé dans son bureau avec elle. D’autres auraient pu y voir une opportunité, une occasion à ne pas rater. Alexei ne le ferait pas. Elle le savait, tout autant qu’elle comprenait, de mieux en mieux, la profondeur de la solitude du personnage. Elle avait pensé qu’il était seul, certes, mais pas au point d’atteindre un age si avancé sans jamais avoir embrassé la moindre femme. Ce qui voulait dire que Louise était la première, dans sa vie, et qu’il était hors de question qu’elle lui laisse l’occasion de lui échapper. Elle était la première et si elle ne serait, sûrement, pas la dernière, elle voulait que, désormais, il ne puisse s’empêcher de comparer les prochaines à elle et ne trouver, jamais nulle part, meilleure femme qu’elle.

Un défi qu’elle savait pouvoir relever d’une main de maître.
D’un claquement de doigts, même. Comme l’hypnotiseuse qu’elle était.

Lou, c’était bien mieux que Louise, en tout cas, et elle était fière de son élève qui se pliait à son exigence. Louise, c’était le nom que lui donnait sa mère, sans cesse, à une époque lointaine et oubliée, ou presque oubliée. Elle ne voulait plus être Louise, elle préférait être Lou. C’était plus doux, plus mignon, plus facile à se souvenir. On n’oubliait pas Lou, Lou qui avait le prénom du loup, du grand méchant loup caché sous son capuchon rouge. Lou, cela passait partout et peu ne pouvaient en prononcer la syllabe unique. Une syllabe qui n’empêchait pas les accents de chanter, comme celui d’Alexei.

Il ne pouvait pas l’oublier et Louise comptait là-dessus, en vérité. Le premier baiser, ce n’était jamais plus qu’un début, un premier pas fait dans un monde plein d’envies et de lèvres tendues. Personne ne se souvient la première fois que le poing s’est dressé en l’air, rebelle, ou que le pied s’est posé à terre pour porter le corps ou tomber. Elle ne se souvenait pas, elle, de son premier baiser. Un camarade de classe, sans doute, aussi vite aimé qu’oublié, à une époque où rien du monde ne comptait, seulement Louise, Louise et Louise. Désormais, Lou ne pouvait plus se souvenir de ce qui était arrivé.

Lui, en revanche, était assez vieux pour garder ce souvenir toute sa vie et c’était ce qu’elle essayait de l’obliger à faire, en lui conseillant de l’oublier. Plus il essaierait, moins il y arriverait. Elle le savait. La seule chose qui pourrait le lui faire oublier, serait de recommencer, encore et encore, jusqu’à ce que sa boîte crânienne soit trop pleine de souvenirs et qu’il doive trier. Ce qu’elle venait de promettre de ne pas faire, avec la franchise qui était la sienne, pour qu’il sache, se doute, qu’il finirait par le regretter. Lou pourrait s’empêcher de l’embrasser. En vérité, cela lui allait. Mais jusqu’à quand pourrait-il le supporter ?

¤}-- Alors ne l’oublie pas. Garde-le dans un coin, bien au chaud, et repenses-y autant que tu le désires. (Elle haussa un sourcil, visiblement amusée.) Mais si je l’avais su avant, je t’aurais donné plus de matière à te souvenir.

La blonde détourna le regard pour, en toute innocence, lorgner ce qu’il se passait, de l’autre côté de la fenêtre. Elle aurait pu le faire, oui, lui donner plus de chaleur, plus de raisons de se souvenir de son premier baiser échangé avec une femme comme elle. Pour se venger, elle préférait lui faire miroiter des choses que son esprit romantique s’empresserait, sans doute, d’imaginer tout seul. Il venait de rater une occasion de se taire, en vérité, en demandant à Lou de ne plus l’embrasser sans l’aimer. Il finirait par le regretter.

Sauf si elle retournait ses mots contre lui.
Ce qui n’était tellement pas son genre…

¤}-- C’est cruel, dit-elle, en vrillant ses yeux bleus sur le professeur. Ignorer tes élèves ne résoudra jamais rien. Ignorer le monde, c’est la pire chose qui soit et tu le fais au naturel. Oh, Alexei, tu es si méchant, en vérité. (Elle regarda à nouveau par la fenêtre.) Tu essaies ou tu le fais ? Si tu m’ignores, je disparais. Je ne perds pas de temps avec ceux qui ne m’aiment pas.

Son ton fut un peu sec, mais ce n’était que le meilleur moyen de faire passer le bon message. La vérité, ou presque, offerte à Alexei avec la fausse franchise de Lou. S’il s’amusait à l’ignorer, ne serait-ce qu’une seule seconde de trop, elle disparaîtrait à jamais de son champ de vision. Et il pourrait toujours la chercher partout, il ne la trouverait plus. C’était ce qui était arrivé à Lucian et Louise était prête à recommencer. Juste avant de disparaître, en revanche, elle ne jurait pas de ne pas se venger. Si tant était que lui faire, soudain, prendre conscience de la solitude qui était la sienne ne représentait pas une vengeance suffisante. En revanche, elle passait bien volontiers du temps avec ceux qui ne l’aimaient pas, pour se défier elle-même de les détruire ou de les rendre dociles. Ce qu’il ne valait mieux pas dire.

¤}-- Deuxième leçon, commença-t-elle, en venant se poser sur le bord du bureau, près d’Alexei. Prends, ne donne pas. Ne pose pas de question, impose. Aie l’air sûr de toi. Relève le menton. (Elle posa l’index sous son menton pour lui indiquer de le faire.) Et dis-moi que tu m’invites au restaurant. Il faut que tu donnes l’impression d’en avoir envie, sinon ça ne marche pas.

Elle s’était un peu penchée, la blonde, pour le regarder de plus près et pouvoir atteindre ce menton qu’elle lui indiquait, subtilement, de redresser pour qu’il cesse, enfin, de pencher sa tête sur le côté. Une chose qui la fit sourire, d’ailleurs, d’un petit sourire bien à elle, à mi-chemin entre une envie presque malsaine et une idée qui ne plairait pas à Alexei. Elle se redressa dans une expiration profonde et prit appui sur le bureau de ses deux mains.

¤}-- Je veux bien me plier à tes désirs et ne plus t’embrasser, mais que fait-on des miens ? Vous êtes un vile tentateur, professeur. (Elle pencha la tête sur son épaule, avec un sourire presque innocent, pour lui faire comprendre ce qu’il ne cessait de faire, tout le temps, en sachant très bien ce qu’elle avait dit à ce sujet.) Mes désirs peuvent être un peu compliqués à assouvir pour quelqu’un comme toi, mais je ne veux pas être la seule à donner de ma personne. Ce serait vraiment injuste.

La blonde se mordilla la lèvre inférieure, haussa finalement les épaules et reprit correctement appui sur le sol, alors qu’elle se plantait devant le siège d’Alexei. Un instant, elle hésita à s’étirer comme un chat, à préciser qu’elle n’était vraiment pas habillée pour aller au restaurant (oui, seulement pour lui rappeler la robe grise qu’elle avait mise au bal pour plaire à un autre homme), et tant d’autres idées qu’elle finit par chasser d’un revers de main mental. À la place, elle se contenta d’un petit sourire et de tendre la main à Alexei.

¤}-- Même si je vais finir par croire que tu ne m’aimes pas, à force de vouloir te mêler aux autres dès que nous sommes seuls, allons-y.

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Message# Sujet: Re: Game over [pv - Alexei Prizrak]   Game over [pv - Alexei Prizrak] - Page 2 EmptyMer 27 Jan 2021 - 16:54



     



A
lexei ne savait pas trop quoi faire. Pour dire la vérité sans filtre, il ne savait plus comment réagir. Il était toujours un peu en colère contre la situation … mais il n’arrivait pas à en vouloir à la jeune femme. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il savait bien qu’elle s’amusait de lui. Il savait bien qu’elle rigolait de son manque de … beaucoup de chose … mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Fronçant les sourcils il l’observait … il essayait de la comprendre. Il voulait la comprendre. Il savait qu’il l’avait blessé en disant vouloir l’ignorer. Il le savait mais ne comprenait pas tout.

Il voulait toucher ses lèvres. Les lèvres de qui ? Il avait envie de dire que c’était les siennes qu’il avait envie de toucher du bout du doigt. Pourtant, plusieurs fois il se surprit à observer les lèvres de la blonde, et a vouloir suivre du bout du doigt sa peau délicieuse. Puis, il réalisait que ça ne se faisait pas, et regarda ailleurs. Pouvait-elle voir son regard sur elle ? Il n’en doutait pas pour dire vrai. Alors il se permit de regarder plusieurs autres fois durant tout le long de cette discussion.

Quand elle parla de plus de matière, avec cette bouche impertinente qui était la sienne, il rougit. Comme une pivoine, d’un coup. Il l’observa et essaya de faire un sourire derrière un peu de rouge aux joues qui ne voulaient plus partir. Il avait chaud. C’était ça. Et c’était nouveau pour lui.

- je … je ne pense pas que je survivrais à y repenser. Et encore moins si cela avait été avec …. Euh … plus de matière.

Il n’essaya même pas de penser aux différentes … matières … que l’on pouvait mettre dans un baiser. Il ne voulait pas penser à ce genre de chose. Et il ne voulait pas penser à tout ce que Shu lui avait expliqué… Il avait des images dans la tête. Des images trop impures, en tout cas pour lui. Il ferma les yeux pour tourner la tête ailleurs. Loin des images, loin de son imagination un peu trop fertile par la faute de Louise. Cependant, il resta honnête. S’il voulait rester en vie, il ne fallait plus y penser. C’est tout.

- je … je t’apprécie Lou. Vraiment. Mais je ne pouvais pas laisser le cours devenir n’importe quoi. Tu sais, aujourd’hui je viens certainement de perdre plus d’attention que tu ne peux l’imaginer, et pour quelqu’un comme moi, qui a du mal à parler et à avoir l’attention des gens, ça risque d’être fort déplaisant pour la suite.

Ignorer la jeune femme, bien que pas idéale, était la seule solution. En tout cas à ce moment là … il ne pouvait pas trouver d’autres solutions pour garder le minimum de … respect.. qu’il avait des élèves. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il ne l’aime pas. L’aimait il ? En tout cas, il l’appréciait, et il aimait recevoir ses messages, ses appels. Il aimait la voir. Il lui prit doucement la main.

- Je ne veux pas t’ignorer, mais la situation était … délicate. Je ne voulais pas te faire du mal au cœur. Je suis vraiment désolée Lou.

Il essayait de lui dire. De lui faire comprendre. Surtout grâce à la petite pression sur sa main qu’il lâchait déjà. Il ne voulait pas qu’elle se sente enfermé … Il ne voulait pas qu’elle se sente mal d’être en sa présence, en ce moment même. Il sourit à ce qu’elle lui disait. Il n’était pas le genre à s’imposer. Il n’était pas le genre à prendre. Mais il avait vraiment envie d’un repas, calme et sans prise de tête avec la jeune femme. La femme derrière l’écran savait que sans prise de tête et Alou ne vont pas ensemble, mais elle aime trop faire souffrir son personnage.

Alexei, lui, réfléchit quelques secondes. Il avait vraiment envie de faire un repas « normal » avec la jeune femme … pour parler. Après tout, ils ne s’étaient pas vu depuis un moment. Et il ne la connaissait que … « de loin »… non ce n’était pas le bon terme, il ne connaissait d’elle que ce qu’elle voulait bien lui montrer, et pas plus.

- Je veux t’inviter au restaurant. J’en ai envie, et ça serait un grand honneur que tu acceptes.

Il ne voulait pas lui imposer. Il ne voulait pas prendre … mais il voulait bien qu’elle accepte ça oui. Il n’était pas un homme de Cro-Magnon qui prend la femme sur son dos pour lui imposer ses désirs. Il voulait qu’elle puisse lui dire ce qu’elle voulait, et qu’elle accepte, elle aussi, parce qu’elle en avait envie. Alors qu’elle parla de tentation, il pencha la tête. Oui, encore. Il était bien peu conscient Alexei de l’effet de ce geste dans la tête de la blonde… sinon il aurait mis une barre de faire pour que sa tête reste immobile.

- Quelles sont tes désirs ? Si je peux en combler quelques uns, j’essaierais avec plaisir.

Qu’elle préfère le chinois ou l’italien, les deux restaurants lui irait. Oui, il en était là. Son filtre marchait réellement bien pour éviter de comprendre toutes les allusions qui lui mettraient à nouveau la tête en rouge.

- Je veux te  donner quelque chose, digne de ce que tu m’offres, mais pour cela j’ai besoin de savoir ce que tu veux. Je ne pense pas que tu aie besoin de moi pour connaître des langues, et le collier suffira pour un moment à te protéger.

Il s’arrêta un instant en se disant que le collier, une chose qu’il lui avait offerte, se trouvait si proche de son cœur. Il y avait quelque chose de romantique à se dire cela… et quelque chose de honteux à ainsi avoir regarder le collier, si proche d’une zone intime. Il détourna les yeux. Il voulait se lever, faire les cents pas, et lui proposer à nouveau d’aller manger … quelque part où ils ne seraient pas seuls, et où il aurait moins d’idée étrange dans la tête. Comme l’embrasser. Non. Elle ne l’aimait pas. L’aimait il ? Il ne pouvait pas le dire mais cette image devait retourner là d’où elle venait. Dans le néant.

- Ce n’est pas que je ne t’aime pas. C’est que tu es une femme attirante, et que je n’ai pas envie de penser à des choses comme un baiser. Je sais que ça fait de moi quelqu’un de très … vieux jeu. Mais j’aime ta compagnie et je n’ai pas envie de la ternir par une impression de malaise que je retrouve dans ce bureau.

Il y avait des sous entendu qu’il ne comprenait pas. Il y avait des sous texte qu’il ne pouvait pas lire. Il y avait plus de chose à dire dans cette scène de bureau que ce que la plupart des gens pourraient le comprendre… Et même s’il ne comprenait pas quoi. Il savait que c’était « dangereux » pour son cœur de rester ainsi. De plus, il s’en voudrait de laisser enfermer la jeune femme. Le monda avait besoin de la voir, surtout pour ne pas être le seul à rougir.

Plus tard, il réfléchirait à pourquoi il rougissait ainsi. Plus tard. Pour le moment, il avait envie de profiter de la jeune femme, de sa présence, et de sa prestance… Peut être était il en train de prendre ? Il ne pouvait le dire, mais quand il planta ses yeux dans ceux de la jeune femme, un sourit tendre et doux naquit sur son visage. Il avait juste envie d’être avec elle encore un peu, et de comprendre ce qui lui était arrivé, et de l’aider. Avec douceur et amitié.

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Message# Sujet: Re: Game over [pv - Alexei Prizrak]   Game over [pv - Alexei Prizrak] - Page 2 EmptyDim 31 Jan 2021 - 9:16



     



L
e rouge, aux joues d’Alexei, était exquis. D’une beauté rare, à n’en pas douter. Louise, elle, appréciait de voir son épiderme se colorer à ce point, dès qu’elle lançait une attaque, en toute innocence, avec des sous-entendus qu’il faisait semblant de ne pas comprendre pour s’éviter des images qu’il ne voulait pas imaginer. Néanmoins, ce serait mal connaître Lou que de penser qu’elle n’appuierait pas plus fort, sur le gros bouton rouge d’Alexei, pour forcer le passage de ses pensées et s’imposer dans son esprit, dans toute la subtilité de la blonde avec, dans son bagage, des tonnes d’images peu catholiques. Sans doute le torturait-elle, en effet, mais les hommes torturés finissaient tous par avouer, n’est-ce pas ? Louise attendait avec impatience le jour où il se laisserait tenter, envoyant lui-même valser la promesse qu’il lui avait arrachée.

En attendant, elle ne pouvait que sourire, les yeux braqués sur ses pommettes, tandis que le professeur se mettait à balbutier, incapable d’affronter les sous-entendus que Louise venait de déposer dans son cerveau. Oh, elle était fière de son coup, à n’en pas douter, et la sûreté qu’elle mit dans sa voix, la franchise de son ton prouveraient à Alexei qu’elle ne rigolait pas. Si elle avait pu imaginer, un seul instant, qu’un grand homme comme lui n’ait encore connu aucune femme de sa vie, elle aurait pu se laisser aller à quelque matière de plus à donner à leur baiser. Juste pour que son petit cœur, si plein de naïveté, explose un coup. Elle aurait, de toute façon, été là pour recoller les morceaux et attendre qu’il explose à nouveau.

¤}-- Oh, Alexei, commença-t-elle, en passant les doigts sur ses lèvres moqueuses. Si tu meurs, je saurais te ranimer, n’en doute pas.

Son sourire en disait plus long que ses mots, et le sourcil qu’elle arqua, sur son front, suffisait à appuyer ses propos et forcer la compréhension, dans l’esprit du professeur. Il ne voulait vraiment pas mourir devant elle, sans le moindre doute. Louise saurait le lui faire regretter. Il avait eu un avant-goût de ce que cela pouvait être, les lèvres de la blonde sur les siennes, il ne voulait pas la tenter davantage. Pas plus qu’il ne voulait sentir ses doigts blancs glisser sur son torse, dans un massage cardiaque qui n’en aurait que le nom, mais pas les gestes. Ce qui, au fond, resterait théorique, puisqu’elle ne laisserait pas Alexei lui échapper et trouver refuge dans le repos éternel.

¤}-- Tu crois ?

Ses yeux bleus glissèrent sur le professeur qui remettait la faute du manque d’attention, pendant son cours, sur la blonde qui était venue l’embêter. D’un regard appuyé, elle lui fit comprendre qu’il n’était pas loin de repartir dans ses travers habituels, de parler de la mauvaise manière et de se mettre le monde à dos, même en disant la vérité. Cette vérité-là, Louise ne voulait pas l’entendre. Parce qu’elle n’aimait pas que ses proies se rendent si vite compte du danger, de la possibilité qu’il vaille mieux l’abandonner sur le côté, la rejeter, pour s’éviter des problèmes dont elles ne voulaient pas.

¤}-- Tu sais que j’aurais pu faire bien pire que tout ceci, n’est-ce pas ? Regarde-moi, Alexei, et dis-moi droit dans les yeux que je n’ai pas fait un petit effort… pour toi.

Louise s’était un peu relevée, du bout de son bureau, une main posée sur la hanche, pour présenter fièrement sa tenue, son visage peu maquillé. Elle s’était arrangée pour se mêler à la foule, se fondre dans le même moule que tous les étudiants, tout en gardant, de cette manière bien à elle, quelque chose de plus, quelque chose qui attirait le regard et donnait envie de s’arrêter, un temps, sur celle qu’elle pouvait être. Elle aurait tout aussi bien pu se ramener à son cours dans l’une de ses plus belles robes, maquillée comme à son habitude, avec des talons qui claquent sur les marches de l’amphithéâtre. Et là, il aurait pu dire adieu à son petit cours de la journée.

¤}-- Tu te sous-estimes, crois-moi. Et je suis sûre que, demain, tu auras plus d’attention que tu ne veux le croire toi-même. Je suspecte même que ce soit justement cela, qui te fasse peur. N’aie pas peur. Relève le menton et fais-toi confiance. (Ses doigts échappèrent un peu à ceux d’Alexei pour mieux se glisser entre les siens.) Tu as toute mon attention, sans faire le moindre effort. Alors, ces gamins boivent tes paroles, n’en doute pas.

Osa-t-elle glisser ses yeux bleus sur les lèvres d’Alexei, tout en mordillant les siennes, juste pour l’embêter un peu ? Ce serait mal connaître Louise que de croire qu’elle se serait empêchée de le faire. Tout était bon à prendre pour embêter un peu le professeur qui avait voulu l’ignorer. Ce qui, au fond, même s’il s’agissait de la pire chose qu’elle pouvait connaître, au monde, était surtout une bonne excuse pour le rendre coupable d’un crime qu’il n’avait pas commis et justifier, un peu étrangement, qu’elle ait voulu l’embrasser devant tout le monde. Mais il fallait croire que cela fonctionnait, car personne ne lui reprochait plus ce qu’elle avait fait. C’était même lui qui s’excusait.

¤}-- Tu crois que je serais là, dans ton bureau, à l’abri des regards, seule avec toi… (Oui, elle faisait exprès de bien le préciser comme il se devait.) Si je t’en voulais ? Mais tu sais ce qui t’attend, maintenant, si tu recommences à m’ignorer. Tu ne pourras pas dire que tu ne savais pas.

Et elle tendit sa main libre, vers le visage du professeur, pour caresser, très doucement, la commissure de ses lèvres et remonter le long de la joue, jusqu’à la pommette. S’il cherchait une excuse pour obliger la blonde à briser la promesse qu’elle venait de lui faire, de ne plus l’embrasser sans l’aimer, Lou la lui donnait sur un plateau d’argent. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle le ferait vraiment, mais elle s’amuserait, en tout cas, de le voir se forcer à l’ignorer en attendant, comme le grand garçon qu’il était, que la blonde se tente à un nouveau baiser. Elle ne doutait pas que ce serait hilarant et absolument craquant, en un sens. Et dangereux, bien évidemment.

Avec un petit sourire satisfait, la blonde contempla le brun essayer de se plier à ses exigences et reformuler sa demande pour donner l’impression d’en avoir un peu plus envie que ce n’était le cas, un peu plus tôt. D’une moue à moitié satisfaite, elle lui indiqua qu’ils se contenteraient de cela, pour le moment. Louise, non plus, n’aimait pas tant les hommes qui se croyaient capable d’exiger sans lui demander son avis, mais elle dépréciait, également, ceux qui donnaient l’impression de se sacrifier pour un repas avec elle, comme s’ils avaient mieux à faire, de leur journée, que de traîner à ses côtés. Au moins, maintenant, l’envie d’Alexei était plus claire.

Puis, au fond, s’il apprenait à exiger sans demander leur avis à ses interlocutrices, alors il aurait moins de chance d’obtenir un rancard avec une autre femme qu’elle. Louise ne perdait jamais de vue ses proies et ne partageait pas.

¤}-- Et j’accepte de t’accompagner, si tu me laisses choisir où nous irons manger.

La lueur, dans ses yeux clairs, indiquait bien à Alexei qu’il n’avait pas le choix, mais qu’il regretterait, sûrement, de l’avoir laissée choisir. Oh, elle ne comptait pas le ruiner, pour leur premier rendez-vous. Avec d’autres, Lou ne se serait pas gênée, en vérité. Mais Alexei avait, en un sens, droit à un traitement de faveur. Elle préférait jouer avec son cœur qu’avec son porte-monnaie.

¤}-- Mes désirs ? Allons, Alexei, enlève ces images, de ta tête. Je ne parle pas de nourriture, et au fond, tu le sais très bien. Même s’il peut m’arriver de mordre, je l’admets. (Le sourire, sur ses lèvres, prouvait qu’elle s’amusait seulement à le provoquer.) Tu es encore trop innocent pour combler tous mes désirs, mais nous pouvons commencer par le plus simple d’entre eux.

Puisqu’elle tenait toujours la main d’Alexei dans la sienne, Louise la leva à son visage, enleva ses doigts d’entre les siens pour s’emparer de son poignet et posa la paume masculine contre sa joue. Puis elle le força à glisser sur sa peau douce, jusqu’à son cou et la chaîne du collier qu’il avait enchanté pour elle. Ses yeux bleus n’avaient pas quitté les siens.

¤}-- J’aime que l’on me touche. Sentir les mains des hommes, sur moi. Tu crois que tu pourras faire cela, pour moi ? C’est tout ce que je peux te demander… en plus d’être là, pour me protéger, quand le collier ne fonctionnera plus.

Elle lâcha enfin le poignet d’Alexei pour glisser ses doigts fins sur le collier, par-dessus son t-shirt gris. Un collier qui ne la quittait plus, pour ne pas prendre le risque d’être, à nouveau, l’hôte d’un esprit aussi bête que le précédent. Ou pire. Louise avait bien compris que les fantômes n’étaient pas obligés de lui demander son avis. Qu’il pouvait prendre, tout simplement, et la forcer à rejoindre le néant. Elle ne pouvait pas laisser cela arriver. Alexei l’aidait à s’en protéger. Elle ne comptait pas le lâcher tant qu’il promettait d’être là pour l’empêcher.

¤}-- Peut-être que tu serais moins malaisé, si tu te laissais tenter. Je suis ce que je suis, Alexei, et je ne changerai jamais. Tu crois que tu y penseras moins, si nous ne sommes plus seuls, tous les deux, à l’abri des regards curieux ? Haha, Alexei… Ton innocence est à croquer, tu le savais ? Très bien, allons-y, alors. Il ne faudrait pas que tu sois soudain tenté de briser toi-même la promesse que tu m’as demandé de faire.

Clin d’œil offert au professeur, Louise sourit, de ce petit sourire qui l’accompagnait si souvent, avec Alexei, à la fois moqueur et tendre, en un sens. Parce qu’elle s’amusait avec lui de cette manière bien à elle, un peu comme un adulte chatouillerait un enfant. Sauf qu’elle avait, tout de même, un poil plus de pensées « impures » au sujet d’Alexei, que ne devait l’avoir un adulte face à un enfant. Juste un poil plus, à peine plus, promis.

¤}-- Je suis sûre que tu as pleins de petites questions à me poser. Je les vois briller dans tes beaux yeux, alors ne perdons pas de temps. Partons, avant que tu ne finisses par exploser.

Lou se détourna du bureau, d’Alexei, échappa à sa proximité, aux mains du professeur, pour se rendre jusqu’à la porte, qu’elle déverrouilla et ouvrit sur le couloir. Quelques regards se tournèrent vers elle, mais Louise fixait ses yeux bleus sur le Russe, à quelques pas. Elle hésita à lui tendre la main pour le forcer à la suivre, ne pas risquer qu’il ose lui faire faux bond. Mais elle lui avait donné son désir, un peu plus tôt, et elle voulait le défier de faire ce qu’elle lui demandait. Alors, elle se contenta de faire quelques pas dans le couloir et d’attendre qu’il la rejoigne.

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