J’avais décidé d’aller me promener au parc afin de me changer les idées, après ce qui s’était passé à l’hôpital la dernière fois. J’avais bien cru ne pas réussir à venir en aide à cette personne dans le coma. Il fallait dire aussi que c’était hyper stressant et épuisant. Ce démon n’avait pas arrêté de me chercher des poux et heureusement que Lyanna était présente pour m’aider à en venir à bout de ce foutu esprit.. Enfin, c’était fait désormais et je n’avais donc pas à me soucier du reste. Je me souviens avoir fini la séance complètement trempé et épuisé. Médium, ce n’était pas un métier à prendre à la légère, beaucoup de personnes ne se rendent pas compte à quel point c’est compliqué et angoissant ce métier. Je risquais ma vie à chaque fois, oui enfin, quand je m’opposais à un démon… Je n’avais pas pris de livre avec moi ce jour-là, préférant sentir l’air frais. Puis au pire, ça sera pour une prochaine fois.
Il n’y avait pas grand monde dans le parc, en ce mois de janvier plutôt frais. Mais cela ne m’empêchait pas, cependant, de marcher et prendre l’air, au lieu de rester enfermé des heures dans mon cabinet à communiquer avec les proches de mes clients. Quand je repensais à cette chambre à l’hosto, j’avais quelques flash, mais qui ne durait pas longtemps. Au moins, la personne était sauve. Bref, alors que j’avançais vers un banc libre, je n’entendis pas les bruits de pas derrière moi. Quelqu’un devait me suivre ou j’étais parano… Je regardais le ciel, une fois confortablement assis sur le banc. Oui, parfois j’avais besoin de silence pour vider toutes les idées noires dans mon cerveau… Les oiseaux chantaient et je remontait le col de mon blouson pour me réchauffer un peu. Les températures étaient clémente, tant mieux, je n'aimais pas quand il faisait trop froid. Par chance, je n'avais pas oublier mes gants.
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Dernière édition par Franz Miller le Mer 17 Fév 2021 - 19:14, édité 2 fois
Les jours n’étaient pas roses depuis la dernière fois que j’avais croisé la route du charmant médium Franz Miller. J’avais perdu un sorcier de mon coven qui n’était autre que mon propre fils biologique, ignorant qu’en réalité cela n’avait été d’une illusion et qu’une toute autre personne avait été sacrifiée tandis que mon cher Zephyr était prisonnier d’Ombra. J’étais en deuil, je souffrais énormément, mon fiancé Karl aussi puisqu’il était son père biologique. Notre couple, malgré tout, tenait le choc. Il me soutenait beaucoup, plus que je ne parvenais à le faire. J’étais si mal, j’essayais de lui épargner ma détresse mais Karl était mon héros, il était toujours là pour moi, tout comme mon meilleur ami et bras droit Bradley, ainsi que Clayton et Elisabeth. J’étais bien entourée et je me savais chanceuse. Néanmoins, j’avais énormément de mal à passer par-dessus cette énième épreuve de la vie et parfois, des idées noires me traversaient l’esprit. Heureusement, j’avais énormément de travail et me plonger dedans me permettait de ne plus trop revoir ces images sordides du meurtre de mon fils. Ça et un (ou plusieurs) bons verres de whisky. Sauf que visiblement, d’après Karl et Brad, je buvais trop, et les deux sorciers que j’aimais le plus au monde s’étaient mis en tête de me faire arrêter. Ce vendredi soir fut horrible et le week-end qui s’en suivi également. Peut-être avaient-ils raison, peut-être que je souffrais de dépendance à l’alcool ? Je ne m’en rendais pas compte, je buvais depuis si longtemps, mais je ne comprenais pas pourquoi ils tenaient à m faire arrêter alors que c’était la seule façon que j’avais trouvée pour m’échapper un peu de tous les fardeaux que je me traînais. Mais je ne voulais pas les perdre. Je n’étais pas du genre à céder aux chantages mais j’avais décidé de faire un effort pour leur prouver qu’ils avaient tort… Et c’était difficile. J’avais décidé de me changer les idées et de faire quelques pas au parc. Je donnais souvent rendez-vous à Clayton dans ce parc à la nuit tombée quand je voulais qu’il me morde ou quand j’avais besoin de lui parler… et qu’il me morde. J’aimais cet endroit, je le trouvais apaisant, et j’avais besoin d’être apaisée. Au fil de mes pas, essayant de penser à autre chose qu’aux malheurs, je crus reconnaître une silhouette. Et quand l’homme s’assit, plus aucun doute !
- Franz ! Bonjour ! lâchai-je avec un léger sourire en arrivant à sa hauteur.
De la buée sortait de ma bouche tant il faisait froid.
Je savais bien que je n'étais pas devenu paranoïaque, vu que les pas s'étaient arrêtés net en me voyant et qu'une voix féminine et familière m'avait salué et fait sursauter. Je tournais alors la tête pour voir qui venait de parler et un grand sourire était apparu sur mon visage. Lyanna... Je ne m'attendais pas du tout à la voir là. La vie nous fait de drôles de choses parfois... Comme quoi, on peut se croiser n'importe où dans cette ville...
Qu'est-ce qui... Tiens... Toi ici ? Ça alors, quelle surprise ! Comment vas-tu, Lyanna ?
Demandais-je en la tutoyant. Ben oui, à force de se voir assez souvent, j'avais pris l'habitude de la tutoyer. Après tout, si cela la dérange, elle n'aura qu'à me le dire. On se connaissait bien maintenant, il ne me serait jamais venu à l'esprit d'être aussi familier avec une inconnue, mais comme ce n'en était pas une... Je la regardait toujours en souriant et l'invitait même à s'asseoir à côté de moi pour éviter qu'elle ne reste debout à se les geler.
Je t'en prie, assied-toi. A moins que tu ne veuilles te transformer en bonhomme de neige avec ce froid ?
J'éclatais de rire à ma propre connerie. Un peu d'humour, ça ne faisait pas de mal et il fallait bien rire parfois, surtout dans ce monde surnaturel, si vous voyez ce que je veux dire... Je crois que ce qui s'était passé à l'hôpital, je ne m'en remettrais jamais complètement en fait. Ça m'avait légèrement secoué et je n'arrivais pas à penser à autre chose...
Alors, comme ça, toi aussi tu voulais te détendre au parc ? Excuse-moi, j'ai tendance à poser beaucoup de questions quand je m'y met...
Un vrai bavard... Ben oui mais dès que j'ouvrais la bouche pour discuter, impossible de m'arrêter. Sauf si la situation l'exigeait évidemment.
Los Angeles était une ville immense. Combien de chances y avait-il pour que je croise une personne que je connaissais au hasard d’une promenade dans un parc ? Et pourtant, ce fut le cas. Malgré la tristesse qui avait pris possession de mon coeur depuis plus d’un mois, aidée par les infusions de mon amie Elisabeth, je parvenais à ne plus pleurer et à sourire parfois, comme cette fois en reconnaissant Franz. Ce médium de talent était une personne en qui je commençais à placer ma confiance, il m’avait été d’une aide précieuse pour ramener l’âme d’Albert dans un nouveau corps, afin qu’il puisse continuer à vivre auprès d’Elisabeth devenue son épouse. J’étais grandement reconnaissante envers Franz.
- Quelle bonne surprise, je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un que je connais. Tu es seul ?
J’avais omis de répondre à sa question, parce que je détestais mentir, et je détestais encore plus avouer que j’allais mal. Il m’invita à m’asseoir avec lui, chose que je dis.
- C’est vrai qu’il fait spécialement frais pour Los Angeles.
Y avait-il là quelque chose d’inquiétant ? Bien sûr nous n’en étions pas à redouter la neige, mais c’était malgré tout un hiver plus frais que les autres années. Je souris à son rire, cela faisait du bien d’entendre quelqu’un rire, de voir quelqu’un qui n’était pas alourdi par le deuil.
- Oh ce n’est pas grave, ta vivacité d’esprit fait plaisir à voir. Oui, j’ai besoin de changer un peu d’air en ce moment. Pour ne rien te cacher, je traverse une période un peu difficile, et j’essaie de trouver un moyen de ne pas sombrer. Toi, comment vas-tu ?
J’espérais qu’il allait bien, et si tel n’était pas le cas, je me proposerais immédiatement pour lui venir en aide. Il l’avait fait avec moi quand j’en avais eu besoin pour Elisabth et Albert, même si c’était son métier, j’avais apprécié le sérieux qu’il avait employé pour ramener l’esprit du mari de mon amie.
Être célibataire, il y avait quand même pas mal de liberté à l’être, surtout dans ce monde un peu chaotique, on va pas se mentir hein… A chaque fois que je croisais Lyanna ou lui parlait, je repensais systématiquement à l’hôpital. Ouais je sais, je crois que je n’arriverai jamais à oublier cette séance de spiritisme… Je remontais le col de mon manteau pour ne pas attraper froid et répondit à mon amie.
Oui, en effet. Tu sais, je ne vis pas mal mon célibat, même si, parfois, j'aimerai être accompagné.. Mais il me faudrait une femme qui accepte mon métier et le fait que je parle aux esprits.
Je souriais encore et eu un petit frisson avec le froid. D’habitude, à cette époque de l’année, il ne faisait pas si froid que ça, mais bon. J’y étais habitué à force de vivre en Amérique.
On est d’accord. Vivement que la chaleur refasse son apparition. J’aime pas trop l’hiver en fait…
Je m’étais excusé avec toute les questions que je lui avais posée, la pauvre, elle venait d’arriver et n’avait même pas eu le temps de parler… Cependant, bien que je ne voulusse pas aborder le sujet, j’avais bien vu qu’elle n’était pas comme d’habitude et mes soupçons se confirmèrent lorsqu’elle m’avoua qu’elle traversait une période difficile… Je pourrai peut-être l’aider ?
Oh ben alors, qu’est-ce qui t’arrive ? Si tu ne veux pas en parler, je respecterais, ne t’inquiète pas. Moi ? Je vais très bien, même si je n’arrête pas de repenser à l’hôpital et ce qui s’est passé. Je… Ça m’a beaucoup marqué… Je n’ai jamais eu une séance comme ça…
Je ne savais pas ce qu'elle vivait en ce moment, mais ça n'avait pas l'air d'être très agréable... A moins que je ne me fasse des idées... J'aurai vite su si elle était possédée, mais comme ce n'était pas le cas.
Malgré mon état de grande déprime, pour ne pas dire dépression, je faisais des efforts pour m’en sortir, j’essayais de m’aérer l’esprit même si je n’en avais pas envie. J’essayais de tenir le coup, pour Karl et pour mon coven ? Ce jour-là, j’avais décidé d’aller faire quelques pas dans ce parc, et voilà que je tombais sur Franz. Combien de chances y avait-il pour que je croise quelqu’un que je connaissais, avec le nombre de personnes qui passaient chaque jour à Los Angeles ?
Etonnée de voir Franz, je le fus tout autant de constater que personne ne l’accompagnait. J’imaginais cet homme constamment entouré, et pas seulement pas des esprits qui jouaient à embêter les médiums. Mais ma question ne portait pas spécifiquement sur une hypothétique vie de couple, plutôt à savoir si quelqu’un l’accompagnait pour sa balade ou s’il attendait une ou plusieurs personnes, auquel cas je me serais éclipsée pour ne pas le déranger dans ses projets.
- Oh, oui je comprends, ce n’est pas toujours facile de rencontrer une personne qui comprend les paramètres compliqués de ta vie. Je dois dire que je suis restée célibataire pour ainsi dire toute ma vie, j’aimais ma liberté.
Les choses avaient changé. Et ce célibat était principalement dû à notre rupture avec Karl quand nous étions adolescents suite à une mauvais sort qu’on nous avait lancé. Tout était parti de là.
- Au moins nous sommes chanceux de ne pas avoir un hiver réellement froid. Mes parents vivent à Salem et ils ont de la neige tous les hivers, ainsi que parfois des températures négatives, tu imagines !
Franz était gentil et prévenant, je ne voulais pas lui mentir même si je ne désirais pas plus qu’il s’apitoie sur mon sort. Néanmoins, j’en avais trop dit ou pas assez, maintenant je lui devais la vérité.
- Tu as été fantastique à l’hôpital, vraiment. Je n’aurais pas cru que c’était la première fois que tu faisais ça. Une nouvelle corde à ton arc. Quant à moi, eh bien pour tout te dire, mon coven est en deuil. Nous avons perdu un jeune sorcier de vingt-trois ans et j’en suis d’autant plus touchée que ce sorcier était mon fils.
Je détournai un peu le regard, balayant ainsi le sol quelques secondes avant de reprendre.
- J’ai beaucoup de mal à m’en remettre, mais je dois être forte pour mon coven, et pour Karl. Je t'en prie, ne me prends pas en pitié, j'ai horreur de ça.
Discuter avec Lyanna me détendait et me permettait de tout lui dire sur mon métier, mais aussi sur mon célibat. Faire en sorte qu’une femme s’intéresse à moi parce que je parle aux esprits ne me convenait pas, il fallait qu’elle comprenne que je voulais qu’on m’aime pour ce que je suis et non pour ce que je fais. Hélas, ça ne courait pas les rues par les temps qui courent et mon amie aussi avait beaucoup vécue seule, d’après ce qu’elle me disait. Hélas, ça ne courait pas les rues par les temps qui courent et mon amie aussi avait beaucoup vécue seule, d’après ce qu’elle me disait.
Voilà, tu as tout bien résumé en ce qui concerne le célibat. Je t’avouerai que je commence à désespérer de trouver quelqu’un dans ma vie…
C’est ça le problème quand on est en couple, on ne peut pas profiter de sa liberté… Donc du coup, d’un coté, ce n'est pas si mal de vivre seul ! Ouais enfin, il ne faut pas que ça traîne trop longtemps non plus… Puis, notre conversation porta sur les températures et de l’hiver peu froid qu’on avait en ce moment en Amérique.
Ah oui j’imagine très bien, même ! Ça ne doit pas être évident de toujours avoir de la neige en hiver à Salem, surtout s’ils veulent faire autre chose que de rester enfermé chez eux à cause du froid…
Je la voyais qu’elle se forçait à aller bien, je le sentais… Et je ne m’étais pas trompé, puisqu’elle me confirma qu’effectivement, que son Coven était en deuil. Du fait, qu’ils aient perdu un jeune sorcier.
Merci beaucoup. Si, si, et c’était vraiment très dur à certains moments.. Heureusement que tu étais là, je n’aurai pas pu réussir tout seul. Ce démon était bien tenace… Oh… J’ignorais… Je… toutes mes condoléances, Lyanna.
Je n’allais pas lui demandé de quoi il était mort, ça ne me regardait pas. Peut-être que l’esprit de son fils allait me parler, qui sait ? Bien que je ne l’ai jamais connu… Je comprenais mieux sa tristesse maintenant.
Je ne connaissais pas Franz depuis très longtemps mais j’appréciais cet homme, reconnaissant en lui les qualités qui m’étaient indispensables pour que j’accorde ma confiance, et j’étais persuadés que nous pouvions devenir amis. Il me confia être célibataire et visiblement non satisfait de cet état. J’esquissai un très léger sourire ironique.
- C’est drôle quand on y pense, toi tu aimerais avoir quelqu’un mais pour l’instant ce n’est pas le cas, et moi qui pendant plus de vingt ans ai toujours dit que le célibat était la seule véritable liberté, me voilà fiancée. C’est le monde à l’envers.
Je secouai la tête en le regardant.
- Je crois que le secret, c’est de ne pas chercher. Si c’est ce que tu veux, tu auras forcément quelqu’un dans ta vie, cette personne qui est ta moitié. Je crois que les choses arrivent quand elles le doivent.
Parlant de nos températures de Los Angeles, j’évoquais mes parents à Salem, à l’autre bout du pays.
- Oh tu ne connais pas mes parents, c’est pas le genre à rester enfermés. Ils sont sorciers de feu tous les deux, comme moi d’ailleurs. Le froid ne nous fait pas peur.
Malgré ce que je m’efforçais de montrer, c’était difficile de parler de banalités et d’essayer de sourire aux choses normales. Mon coeur était brisé et meurtri par le deuil et la douleur de la perte de mon enfant que je n’avais pas vu grandir. Par ma faute. Franz reparla de la séance pour ramener l’esprit d’Albert. Il me paraissait beaucoup trop modeste, c’était lui qui avait tout fait. Je n’avais été qu’un modeste soutien.
- Allons, allons, c’est toi qui as tout fait. Je n’ai fait qu’apporter une légère aide dont tu aurais facilement pu te passer.
Et je finis par lui avouer ce qui me pesait. Il était si gentil.
- Merci, répondis-je à ses condoléances en hochant légèrement la tête et fuyant son regard quelques secondes.
J’avais demandé à Albert de chercher l’esprit de Zephyr dans les limbes et cela avait été un échec, j’étais alors persuadé que mon fils était allé au paradis, mais cela ne me consolait pas. Je restais avec ma culpabilité de n’avoir pas su le sauver.
- Pardon, je ne voulais pas plomber l’ambiance. Parle-moi de toi. Qu’est-ce que tu as fait pour les fêtes ?
Oui ça, c’est vrai que le monde déraillait en ce moment et en ce qui concernait nos relations amoureuses, moi c’était le désert… Et elle, fiancée… Comme quoi, dans ce monde, c’était vraiment du n’importe quoi.. A croire qu’on était maudit tous les deux… Je n’arrivais jamais à trouver une femme qui veuille bien d’un médium pour copain, voir fiancé… Je les faisais fuir ou quoi ?!
A fond, a croire que je fait fuir les femmes !
J’avais faillit m’étrangler en avalant ma salive, ne pas chercher ? Comment je vais faire pour avoir une petite amie si je ne cherche pas un peu ? Ben, après tout, elle n’avait pas tout à fait tort… Je l’écoutais me donner de bons conseils.
J’espère que tu dis vrai, Lyanna.
Presque tous mes amis étaient casés et avec enfant en prime ! Personnellement, je ne pourrai jamais m’occuper de gosses, ça me mettrait bien mal à l’aise, je n’étais pas aussi doué qu’on le pensait. Rien que l’idée d’avoir un môme de 1 an dans les bras… Brrr, non je n’ose même pas y penser…
Ouais, si tu le dis. Vous ne risquez pas d’être malade en hiver. Comme j’aurai aimé avoir des pouvoirs magiques aussi…
Parce que médium, ça n’était pas de la magie, loin de là, mais un don. Et ce don, je l’avais depuis la naissance sans le savoir… Jusqu’à mon enfance. Décidément, cette histoire avec l’hôpital, ça restera dans ma mémoire, jusqu’à ce que je décide de l’oublier… Ce qui ne sera pas simple.
Mais tu m’as quand même mis une protection au cas ou, je te dois bien ça.
Je n’aurai jamais du lui demander ce qui n’allait pas… Mais j’étais sensible quand une personne était triste, c’était plus fort que moi… Elle me remercia ensuite
Je t’en prie, c’est normal.
Mais bien sur que non, elle n’avait pas du tout plomber l’ambiance, ça arrivait de ne pas être bien. On était humain donc parfois, on craquait…
Ne t’en fait pas pour ça. Ce que j'ai fait ? j’ai été voir mes parents, accompagné de mon chien, j’ai passé les fêtes avec eux. Vu que j’étais seul, je voulais voir des gens et quoi de mieux que ses proches ? En parlant d’eux, ça faisait longtemps que je ne les avait pas vu, ça me tenait vraiment à cœur.
Je compatissais envers mon cher Franz qui déplorais le fait de ne pas avoir de petite amie. C’était amusant quand on y pensait, moi qui avait toujours préféré le célibat pour jouir d’une liberté et d’aucun compte à rendre pour pouvoir m’amuser, me voilà fiancée et ayant accepté d’abandonner le libertinage au profit d’un seul et unique partenaire qui serait mon fiancé. Et mon médium d’ami qui lui aspirait à cette vie-là, ne l’avait pas. Pas encore, car j’étais certaine qu’un homme bourré de qualités comme il l’était pourrait trouver chaussure à son pied. Machinalement, je réfléchissais à qui étaient mes amies célibataires à qui je pourrais le présenter.
- Je te rassure, tu es loin d’être repoussant et je serais bien étonnée d’apprendre qu’une femme aie fuit devant toi. Je pense juste que parfois les circonstances ne s’y prêtent pas, tout simplement.
J’esquissai un léger sourire.
- Les plus belles rencontres sont celles qu’on ne s’attend pas à faire, tu sais.
J’évoquai mes parents rentrés à Salem depuis plus de vingt-cinq ans maintenant, et notre élément commun qui était le feu. Je fus étonnée d’entendre Franz déplorer n’avoir pas de pouvoir magiques.
- Tu aurais aimé être sorcier ? Pourtant tu as des capacités étonnantes et vraiment utiles. Tu peux communiquer avec les esprits, les défunts…
Mon coeur se serra songeant à mon cher Zéphyr qui n’avait pas été retrouvé, pas même par Albert. J’espérais alors tout simplement que son âme était au Paradis, mais la culpabilité de ne l’avoir pas sauvé continuai de m’étreindre. Je souris à peine, incapable de plus, quand il évoqua l’aide que je lui avais apportée à l’hôpital. De mon point de vue, je n’avais été qu’un accessoire inutile, Franz avait la situation bien en main. Je gratifiai son épaule d’une étreinte de ma main, lui signifiant ainsi qu’il pourrait compter sur moi tant qu’il en aurait besoin. Ne voulant pas rester sur un sujet aussi tragique que mon deuil, je demandai à mon ami ce qu’il avait fait pour les fêtes et je fus enchantée d’apprendre qu’il était lui aussi en famille.
- Oh c’est super ça. Où vivent tes parents ? Nous aussi, nous avons reçu les parents de Karl. Ils attendent un bébé pour bientôt, c’est incroyable non ?
Cette nouvelle avait apporté un peu de joie dans mon coeur. J’ignorai que j’étais moi-même enceinte au moment où je parlais avec Franz. J’étais heureuse pour les Fitzgerald seniors qui étaient véritablement des gens bien et qui méritaient leur bonheur.
- Je ne savais pas que tu avais un chien. Les gens qui aiment les animaux sont forcément des gens bien, soulignai-je. Il commence à faire frais, veux-tu que je t'invite à boire un café ?
S'il acceptait, nous pourrions aller dans cet établissement non loin qui avait une charmante devanture et une belle vue sur le parc.
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