« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Cela faisait déjà quelques heures que les rayons ardents du soleil s'étaient estompés, ayant laissé place au quasi seul son des vagues qui percutaient mon être comme un violent écho du passé sur ses plages italiennes. Ce soir j'avais décidé de prendre un peu de distance vis à vis de la foule d'une soirée étudiante probablement improvisée sur la partie la plus vivante de la plage. Laissant les bruits lointains des percussions et des basses se faire malmener par les rouleaux de l'océan. Cette soirée avait été très fructueuse en matière de vente, j'avais facilement récolté $900 en moins d'une heure, un chiffre très honorable pour ces humains en quête de dérive le temps d'une soirée. A vrai dire je ne me sentais pas vraiment supérieur à eux dans ces moments là mais je me souviens de ces instants durant lesquels nous souhaitions perdre pied l'espace d'une soirée, s'amuser à ne plus compter, rire à en perdre la voix et tout simplement ne pas penser au lendemain comme si nous étions les maîtres du monde, bien loin de cette douloureuse réalité qu'est la faiblesse de cette espèce. Je ressentais étrangement beaucoup de compassion pour eux, mon cœur n'était après tout peut-être pas entièrement mort en dehors de l'aspect clinique de la chose. Et puis il y a cette part en moi, aussi violente que cette écume recraché avec force sur ces rochers, que cette eau qui en un mouvement pouvait broyer n'importe quel coquillage, même le plus dur qui existait. Cette force animale et cette violence inhumaine que je ne savais pas comment maîtriser et qui, tel un prédateur, était toujours là, quelque part, à l'affût de la première bonne situation pour se manifester. Je me sentais irrémédiablement déchiré entre deux parties. L'humanité qui partait de jour en jour et ma bestialité qui gagnait parfois trop de terrain. Que Dieu ai pitié de moi s'il vous plaît.
Le nez dans mon sac, j'attendais mon dernier client de la soirée. Oh il savait parfois se faire désirer mais j'aimais bien ce gars. Lui aussi semblait torturé de bien des choses mais il ne faut pas parler de ces trucs là, jamais. Bien que d'ordinaire j'étais plutôt le fantôme qui se déplaçait de groupe en groupe pour vendre ma poudre magique, cette fois ci j'avais eu la délicatesse de lui indiquer mon emplacement. Deux cent mètres environ après le menton, en direction d'une crique bien peu accessible qui n'attirait que les aventuriers ou les explorateurs nocturnes comme moi. Ce soir je ne voulais pas être cet homme vêtu de noir qui disparaissait en un battement de cil comme si il n'était qu'illusion. Non. Ce soir plus que d'autres d'ailleurs, je ressentais le poids de la solitude. J'avais d'ailleurs moi-même prit de la poussière de fée tout à l'heure, goûtant à mon propre interdit alors que j'en savourais la chute. Une chute amère mais bien réelle. Je pensais que tu ne me trouverais pas …. Je suis ravi que tu aies reçu mon message dis je en glissant mon téléphone à l'écran doublement fracturé dans une de mes poches. Assis sur un rocher dentelé et surplombant ce spectacle naturel entre douceur et vivacité, je levais le nez vers la forme qui se dessinait à quelques mètres d'ici. Je connaissais son odeur, bien que souvent mélangée à celles de diverses substances, je reconnaissais là mon client préféré.
L'heure est un peu tardive je le conçois mais je tenais pas à te mélanger avec les lambdas. Bonsoir Sean. ce fût à cet instant seulement que mes yeux brillants aux reflets pâles de la lune venaient se poser sur la silhouette longiligne du brun. Un léger sourire tira mes lèvres alors que je sortais le dernier paquet de mon sac que j'avais précieusement gardé ayant d'ailleurs même ajouté quelques dizaines de grammes en guise de cadeau.
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Le soleil se couche et c'est l'heure pour moi de me lever. Titubant de ma journée alcoolique, j'ai bien du mal à me tenir sur mes deux pieds. Mais malgré cela, je me traîne tant bien que mal vers la salle de bain ou je me décrasse un peu. Oh je me sens tout de suite un peu mieux. Une tasse de café dans le gosier, un coup de peigne et des fringues plus ou moins propre et hop en route pour une soirée de beuverie et d'autres artifices à gogo ! Ouais, la fête y a que ça de vrai baby !
Ma vielle bagnole me conduit tant bien que mal vers les plages où la fête a lieu ce soir ! C'est une party clandestine, mais c’est encore mieux comme ça. C'est dans ce genre de soirée qu'on s'éclate le plus. Y'a toujours des gens prêts à faire tout et n'importe quoi et c'est ce qui est le plus fun dans l'histoire. Je me prends un verre, puis deux, je déambule au milieu des danseurs, je me joins à certains pour sauter au rythme de la musique endiablé ! Ouais, c'est l'éclate ! Mais il me manque un truc. L'alcool c'est bien jolie ouais, mais moi j'ai envie de planer et encore plus quand je vois roder autour des gens présent des esprits morts ! Oh que non mes cocos ! Ce soir vous allez pas me faire chier ça je vous le dit ! Mais où est Roméo ! "Roméo, oh Roméo mais où es tu mon Roméo !!!" Dis-je alors théâtralement en tournant sur moi même. Je me demande où es mon petite vampire dealer adoré ?
Je marche en le cherchant des yeux en tentant de ne pas croiser le regards des esprits présent. C'est qu'il y a de chiant avec eux, dés qu'ils comprennent qu'on les voit ils deviennent collant ! Bon il est pas parmi la foule ça c'est sur. Je m’éloigne donc et j’atteins enfin mon but. Oui, le voilà mon adoré ! Je souris comme un beau diable en sautillant et je le rejoins.
Il pensait que je ne le trouverais pas ! Oh, oh, oh c'est bien mal me connaitre ça ! "Héhéhé l'ami crois moi je suis pire qu'un chien renifleur de drogue ! Je peux la sentir à des mètres à la ronde et la tienne est la meilleure." Il me salue ensuite par mon prénom et j'en fait de même : "Salut mon doux Roméo." Dis-je en prenant mon petit cadeau du soir. "Oh tu sais comment faire plaisir à un homme toi." Dis-je taquin en me laissant ensuite tomber dans le sable. Je me fait mon petit rail à même le dos de ma main, puis je relève la tête vers le vampire : "Ouais, comme d'habitude tu es à la hauteur et même d'avantage. Viens, assieds toi à coté de moi. La soirée est à peine commencée tu ne vas pas me laisser tout seul quand même non ?" Je fais une petite moue de bébé ensuite en lui tendant la main pour qu'il s'assoit à coté de moi sur le sable.
Accueil 
