Rien n’allait plus. Lyanna avait de plus en plus de mal à tenir le coup moralement, et de plus en plus besoin de boire de l’alcool pour s’y aider. La journée de travail était terminée à White Chapel, tous les sorciers avaient quitté le coven depuis une bonne heure, et de son côté, la régente était toujours dans son bureau. Plusieurs bouteilles vides de whisky avaient élu domicile dans sa corbeille à papier et la sorcière était affalée nonchalamment dans son confortable canapé, un verre en main et la bouteille de Jack Daniel’s à moitié vide posée sur la table basse devant elle. Son regard vide était posé sur les flammes dansantes dans la cheminée. Son verre était ensorcelé pour, aussitôt vide, se remplir du liquide ambré de la bouteille qui voyait son volume baisser à vue d’oeil. Le regard de Lily était brillant de larmes qui menaçaient de couler mais qu’elle retenait. Elle savait que bientôt, Bradley viendrait la chercher pour rentrer à la maison, mais elle n’en avait aucune envie. Elle n’en avait d’ailleurs pas la force. Elle savait qu’elle y retrouverait Karl, et elle n’avait plus la force de faire semblant pour lui éviter du chagrin supplémentaire, c’était devenu trop difficile. Elle entendit la porte s’ouvrir sur son bras droit mais ne se fatigua pas à lui lancer un regard. Même ça, c’était trop difficile ce soir.
- Rentre sans moi, Brady, déclara-t-elle avant de vider d’une traite son verre, qui se remplit aussitôt remis à la verticale. Je vais rester ici cette nuit.
Il était furieux, autant qu’il se désespérait. Et rien n’y faisait, pas même le travail dans lequel il était bien tenté de se perdre pour oublier ses malheurs. Mais non, il en demeurait incapable, autant qu’il ne pouvait se résoudre à faire semblant. Ce matin encore, en quittant la maison, il était tombé sur plusieurs cadavres de bouteilles, principalement du JD, la boisson favorite de Lyanna, qui une fois la journée de travail terminée à White Chapel, s’en donnait à cœur joie pour les vider. L’alcool était déjà un problème, là c’était pire, puisque c’était devenu une béquille pour la régente. L’on ne pouvait donc décemment contourner l’obstacle dans l’espoir de jour meilleur. Mais que faire ?
Café en main, le sorcier fixait l’horizon l’air pensif et le cœur lourd. Il était à peu près sûr, de tomber sur une Lyanna enivrée au vu de l’heure. Enfin presque, car en posant son regard sur le cadran de sa montre, il comprit qu’elle était encore très probablement sur place et qu’elle solliciterait une fois n’est pas coutume, les services de Bradley.
« - Bradley ! »
Maze aux pieds de son maître sursauta presque aussitôt, s’offusquant d’avoir ainsi été pris au dépourvu. Sans attendre puisqu’il semblait inspiré, Karl sortit de sa poche, son mobile dernier cri et commença à tapoter habilement son message.
« Salut Brad ! Je crois que c’est le moment. Je rentre et je me charge du ménage. Je te demande juste de gagner un peu de temps avec Lyanna. Elle va nous détester, mais ne nous laisse plus le choix. »
Sans se relire, le sorcier envoya son message et se précipita vers sa voiture pour regagner prestement le domicile qu’il partageait depuis peu avec la régente de White Chapel.
La mort de Zephyr avait fortement secoué Lyanna et l’avait envoyé dans ses derniers retranchements. J’avais donc doublé ma charge de travail sans qu’elle ne s’en rende compte. Déjà, ses problèmes d’alcool et de morsures prenaient une place importante dans son quotidien, mais là, c’était simplement invivable. Je la voyais de plus en plus pleurer et se soulager avec une bouteille de Jack Daniel’s. Je ne comptais plus le nombre de réveil en pleine nuit pour aller faire une course urgente pour soulager son vice profond. J’étais crevé et je voyais qu’elle se détruisait à petit feu. C’était surtout ça qui me faisait souffrir. Lyanna était comme une sœur, elle était ma meilleur amie et impossible pour moi de continuer à la regarder se détruire. Je ne pouvais juste plus et je serais un bien mauvais bras droit de la laisser faire.
J’entrais donc dans son bureau en poussant la porte. Elle ne levait même plus le regard vers moi et je remarquais immédiatement qu’elle était déjà dans l’alcool. Je poussais un soupir intérieur. Je n’avais pas mis de cravate aujourd’hui et je mettais une main dans la poche de mon pantalon en m’avançant vers elle. Je m’appuyais contre la cheminée en la regardant. Elle était sur le point de pleurer. Hors de question que je la laisse ici. Une histoire qu’on la retrouve morte au petit matin ou dans un coma éthylique.
- Regarde-moi Lyanna.
J’attendais qu’elle ose lever les yeux sur moi. Je la regardais directement dans les yeux en sachant que nous allions jouer du coude pour qu’elle accepte de rentrer à la maison.
- Tu rentres avec moi et ce n’est pas un choix que je te donne.
Mon ton de voix était calme dans l’immédiat, mais si elle tenait à ce que je me fâche ça risquait de barder solidement. Je gardais une fiole avec de la poussière de pavot qui servait à endormir les gens. Si elle n’acceptait pas, je risquais de l’utiliser pour la ramener à la maison. Karl était de mon côté sur ce coup-là. La brune ignorait que nous avions prévu quelque chose et c’était parfait ainsi. Ils avaient droit à leurs chagrins, mais pas à la dépendance d’alcool … Je pouvais plus. Le coven ne pouvait plus tout comme Karl. Elle devait revenir sur Terre et affronter ses démons et nous serions là pour lui venir en aide.
Comme elle l’avait prédit, son bras droit était venu pour qu’ils rentrent ensemble à la maison. Seulement, la régente ne l’entendait pas de cette oreille. La semaine avait été longue, et ce vendredi soir, elle préférait rester seule, éventuellement Ruffus pour lui faire la morale, mais elle ne voulait pas voir d’humains devant qui il faudrait se montrer courageuse. Pas ce soir. Alors qu’elle était dans son canapé, elle entendit la voix de son meilleur ami lui demander de le regarder. Quand il commençait comme ça, ce n’était pas bon signe. Elle but un second verre d’une traite, qui se remplit à nouveau, avant d’obtempérer.
- Quoi ? demanda-t-elle sans animosité.
Elle espérait qu’il n’y aurait pas encore une personne à appeler ou à voir, elle n’en avait pas la force. Lily entendit alors la voix de Brad énoncer un… ordre ? Elle haussa un sourcil d’un air désabusé.
- Joue pas au cow-boy, s'il te plaît, j’ai pas le courage ce soir. Je rentrerai demain matin pour le brunch du samedi, promis.
Espérant que cette négociation suffise, la sorcière reporta son attention sur son verre. Des tas d’images sordides de Zephyr au visage tailladé lui revinrent en mémoire, et quand elle revit cette lame se planter dans son torse et en ressortir couverte de sang, elle vida une troisième fois son verre. La tête commença légèrement à lui tourner. Elle attrapa son téléphone posé à côté d’elle dans le but d’envoyer un SMS à Karl pour le prévenir qu’elle restait à White Chapel. Elle commença à écrire de sa main libre.
"Mon amour, je reste dormir à la chapelle. Je vous retrouve demain matin. Je t'aime"
Il venait d’arriver et savait, passé la porte de l’imposante demeure, qu’il lui restait très peu de temps avant l’arrivée de Lyanna et Brad. Maze lui emboita le pas, soucieux de l’état de son sorcier qui prit d’un dernier remord, hésita l’espace d’un instant à entreprendre la tâche qu'il s'était fixée.
« Tu dois le faire. Ruffus en a assez d’éponger. »
« - Je sais. Mais elle risque de ne pas apprécier. »
« Possible. »
« - Elle va me détester. »
« Probable. »
« - Tu pourrais faire une phrase entière ou s’est déjà trop te demander ? »
« On n’a pas le temps pour les grands discours Karl. Allez, fais le ménage ! »
Il fixa son loup, l’air réprobateur, avant de reconnaître à mi- mots, que le familier dans son « incommensurable » sagesse avait raison. Karl se retroussa donc les manches au sens propre comme au figuré et à l’aide d’un sortilège (profitant du fait que Lyanna n’avait probablement pas ensorcelé les bouteilles) il fit apparaître tout ce qui contenait de l’alcool dans la maison. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y avait de quoi abreuver presque tous les ivrognes du coin. Et que dire de la collection de Whisky ? Bien sûr, Karl avait conscience du problème, mais en des propensions moins conséquentes. Ou peut-être cherchait-il encore l’occasion de se voiler la face, pour ne pas voir que sous la face immergée de l’iceberg, la profondeur de la détresse de Lyanna était sans fond.
Et alors qu’il continuait à œuvrer et vider une à une les bouteilles, il sentit son portable vibrer une fois. Ce qui signifiait qu’il venait de recevoir une notification. Qu’il s’empressa de lire, malgré cette légère appréhension qui l’envahissait dès lors. Il ne s’agissait pas de Brad contrairement à ce qu’il pensait, mais bel et bien de Lyanna qui lui faisait savoir, qu’une fois encore, elle n’avait pas l’intention de rentrer. « - Et qu’est-ce que je suis censé répondre à ça ? » Car même avec le « je t’aime » à la fin du message, rien n’y faisait, la peine de Karl prenait l’ascendance sur tout le reste. Il se contenta d’un simple « Ok » avec un smiley triste en guise de réponse, avant de revenir sur la conversation précédemment ouverte avec Brad. « J’ai quasiment tout vidé. » Et il envoya son message avec la ferme intention de sortir de ce marasme.
Lyanna avait beau être ma meilleure amie dans ce bas monde, elle avait parfois le don de me faire solidement chier comme en ce moment. Je me doutais qu’elle allait dire non et ce, même si je ne lui laissais pas le choix. Je poussais un profond soupir en sentant mon téléphone vibrer dans la poche de mon veston parfaitement coupé. Je sortais l’appareil et je regardais ce qui était écris. Un message de Karl me stipulant que c’était pratiquement prêt à la maison. Je ne répondais qu’un simple «10-4» avant de remettre l’appareil dans la poche. Je croisais les bras en regardant Lyanna. Elle avait l’air pratiquement morte.
- Regarde-toi dans un miroir Lyanna bon Dieu! Tu as l’air d’une épave! Tu ne te contrôles plus. Je te demande donc de me pardonner pour ce que je vais faire. Je le fais pour ton bien car je t’aime.
Je sortais une fiole de mes poches et je versais le contenu dans ma main avant de lui souffler en plein visage. Des particules minuscules de couleur jaune qui entraient dans ses narines pour l’assoupir avec délicatesse. Je la soutenais avant de l’asseoir pour envoyer un message à Karl. «J’ai dû utiliser le plan B»
Le plan B étant la poussière de pavot. Je ne voulais pas le faire, mais je n’avais pas envie de la ligoter non plus. Je prenais donc Lyanna avec douceur dans mes bras afin de l’amener dans ma voiture. Je l’installais sur le siège passager avec une couverture chaude et je me mettais en route pour la maison. Pas le temps de faire un arrêt. La poussière de pavot ne ferait pas effet durant des heures. Je roulais normalement, pour une fois, et je me stationnais avec douceur dans la cours. Là, je faisais le tour de la voiture pour sortir la brune en la prenant dans mes bras. Je laissais Karl m’ouvrir et je posais la dame dans leur lit. Je me tournais ensuite vers celui qui partageait son coeur.
- Elle va tellement gueuler. Je n’avais pas le choix d’utiliser la poussière de pavot. Remarque, c’était plus doux que de devoir la traîner de force dans la voiture. Je me doutais qu’elle ne voudrait pas rentrer. Je vais me changer. Je sens qu’on va avoir pas mal de plaisir.
Je posais une main sur l’épaule de Karl et je la serrais avec une certaine force en guise de soutient.
La réponse de Brad ne lui convint pas du tout et elle posa violemment et bruyamment son verre sur la table basse en se levant, si bien qu’une partie du contenu sauta hors du contenant.
- Tu crois vraiment que j’en ai quelque chose à foutre, là tout de suite, de ce à quoi je ressemble ? On est vendredi soir, je compte voir personne, je veux juste qu’on me foute la paix ! lança-t-elle avec fermeté sans contrôler cette fois les tremblements de sa voix qui trahissait son mal-être.
Son regard humide se posa alors sur la main de son meilleur ami et en une fraction de seconde, elle comprit ce qu’il s’apprêtait à faire.
- Non, tu vas pas faire ç…
En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, Lily fut incapable de repousser le sommeil soudain qui la prit. Heureusement que son « bradroit » l’avait rattrapée pour lui éviter une violente chute au sol. Elle n’eut aucunement conscience du trajet. Le nombre de fois qu’elle s’était retrouvée inconsciente à l’arrière d’un véhicule de son meilleur ami pour rentrer à la maison… Ignorant combien de temps il avait pu s’écouler, elle entendit au loin des voix familières avant de finalement réussir à ouvrir les yeux. Ruffus avait les deux pattes avant sur elle. La tête lui tournait et quand elle parvint à enfin fixer une image sans que tout ne tourne, elle réalisa qu’elle était dans sa chambre, devenue aussi celle de Karl.
- Il fait vraiment chier ce con… marmonna-t-elle en se redressant.
Elle réalisa soudain que Karl était dans la pièce.
- Salut mon coeur. Je reviens, je vais tuer Brad.
Lyanna était vraiment en colère. C’était insupportable quand Bradley se la jouait père de famille, surtout qu’il n’était pas le dernier pour faire des conneries de gamins. La sorcière se leva du lit sur lequel il l’avait allongée, et se dirigea vers la salle de bain attenante pour se passer un peu d’eau sur le visage afin de reprendre ses esprits. Puis, elle repartit dans la chambre pour atteindre ensuite le couloir. Machinalement, son regard se posa sur la porte de la chambre qu’avait occupé Zephyr et elle sentit les larmes lui monter aux yeux.
J’ai besoin d’un verre…
Elle descendit les escaliers au radar, ses yeux étant déjà emplis de perles salées qui menaçaient de dévaler ses joues à tout instant et se rendit dans la cuisine.
Dernière édition par Lyanna Johnston le Jeu 21 Jan 2021 - 0:50, édité 1 fois
Tout était vide à présent, si bien que la demeure se retrouvait délestée du moindre alcool et ce qu’importe son utilité. Cela ne rendait pas Karl plus serein pour autant, car il savait que la tempête était en approche et que le plus dur restait à venir. Maze qui demeurait silencieux et tapit dans l’ombre le temps du grand nettoyage, refit son apparition attirant presque instantanément l’attention de son maître qui fixait l’écran de son portable, visiblement intrigué par ce qu’il y lisait.
« - Tu sais ce qu'est un code 10-4 ? »
« Je ne suis qu’un familier, pas un adepte du décryptage de code. »
« - J’imagine que ça doit vouloir dire « ok » dans le langage de Brad. »
Il poussa ainsi un interminable soupir, qui bien plus que des mots, illustrait son malaise face à la situation et à l’hypothétique possibilité que tout cela capote. Mais plus encore, il craignait la réaction de Lyanna et l’éventuelle colère et déception qui découlerait de cette initiative.
« - Tu crois que c’est mal ce qu’on s’apprête à faire ? »
« Pose la question à Ruffus et tu verras »
D’ordinaire le sorcier se serait fait un plaisir de se lancer dans ce genre de discussion avec son familier, sauf que cette fois il n’avait ni envie de s’enliser dans une pacifique confrontation, ni le cœur à la fête. Son portable vibra à nouveau et il découvrit non sans surprise que l’ami Brad n’avait eu d’autre choix que d’opter pour le plan B. Cette fois c’était sûr, Lily risquait de leur en vouloir à mort.
Quelques minutes s’écoulèrent, pas assez vite pour Karl qui faisait les cent pas dans le couloir. Bradley fit alors son apparition, tenant dans ses bras une Lyanna complètement endormie. « - Gueuler est un euphémisme connaissant Lily. » Ils venaient de regagner l’étage et plus précisément la chambre. Avec une infime douceur, le « Brad » droit de la sorcière la déposa sur le lit. « - Tu as bien fait. De toute façon on ne peut pas dire que l’on avait le choix. Vas donc enfiler ton t-shirt, je reste avec elle. » Il avait beau arborer un léger sourire de circonstance, Fitz n’en demeurait pas moins tendu, assez pour obliger notre montage de muscles à poser une main bienveillante sur l’épaule de son ami. « - Elle ne s’en rend pas compte, car pour elle c'est normal. Brad, je me sens tellement mal à l’idée de devoir lui imposer tout ça. Mais j’ai bien plus peur de la perdre et je sais que c’est ce qui risque d’arriver si ça continue. En tout cas merci à toi. Merci pour tout ce que tu fais. »
Et ce sont sur ces mots que Brad quitta la chambre pour aller se changer laissant Karl seul avec sa fiancée qu’il ne quittait plus des yeux. Il vit alors son familier apparaître pour venir s’installer sur elle. « - Je suis désolé Ruffus, vraiment. Je ne voulais pas en arriver là. J’espère que tu ne m’en veux pas autant que m’en voudra ta maîtresse. » Une maîtresse qui, semblant émarger, maugréa quelques paroles surement dédiées à Bradley dans un premier temps. Karl se rapprocha aussitôt et tenta un léger sourire. « - Lily, tu ne vas tuer personne. » Mais voilà que la sorcière en colère quittait son lit pour regagner la salle de bains. « - Mon amour, je crois qu’on devrait parler. » lança le sorcier qui venait de s’approcher alors que déjà la régente furieuse regagner le couloir obligeant Karl à la suivre jusque dans la cuisine.
« - Si tu cherches une bouteille ce n’est pas la peine. J’ai tout vidé avant ton arrivée. » Les hostilités étaient lancées.
Combien de fois est-ce que j’avais tenter de résonner Lyanna avec ses troubles de consommations? Trop de fois. Elle était comme ma sœur, ma meilleure amie et celle qui était toujours présente pour moi. Cela me faisait mal de devoir fermer les yeux sur ses agissements alors qu’elle plongeait dans la spirale infernale de l’autodestruction. Karl était intelligent et il savait que j’allais le soutenir dans la démarche. J’étais le premier à vouloir le bien de Lyanna en fait. Je l’avais soutenu depuis tant d’années et je comptais le faire encore. Peut-être comprendrait-elle un jour que ce que nous faisions était en fait une immense preuve d’amour envers elle. Dans tous les cas, j’allais m’habiller confortablement car ça n’allait pas être une partie de plaisir qui allait suivre. J’avais moi-même vidé l’alcool de mon appartement la veille. J’avais été porter les bouteilles chez Grace dans un carton. Je n’avais pas de soucis à prendre un verre mais là, je ne pouvais pas garder ça chez moi.
J’étais descendu dans ma chambre et je me changeais. Un jeans confortable avec un t-shirt noir. J’avais demandé à Johanna de rester en bas. Ça allait gueuler et barder et je n’avais pas envie qu’il lui arrive quelque chose. Mon iguane m’écoutait pour une fois. Je remontais alors pour entendre Karl dire à Lyanna qu’il avait viré les bouteilles. Le chat était sortie du sac. Je me rendais dans la cuisine et je m’appuyais dos au plan de travail en croisant mes gros bras musclés. Je restais calme car si nous montrions de l’agressivité à son égard, elle allait péter un câble encore plus. Je murmurais une formule pour verrouiller les issus de la maison. Seigneur, je sentais que j’allais m’ennuyer de ma mère paix à son âme.
- Karl a raison Lily … Tu ne trouveras rien.
Je n’avais pas eu le choix de l’endormir et je sentais que j’allais me faire solidement giffler. Soit, j’acceptais de recevoir une baffe. Elle en serait ni la première et ni la dernière à le faire.
- Je crois que tu devrais écouter Karl attentivement… C’est important.
Karl disait vouloir parler, mais Lyanna n’avait qu’une seule envie, être seule avec une bouteille de Jack Daniel’s. Elle était si triste, elle n’arrivait pas à se remettre de ce qu’elle avait vu, pourquoi son meilleur ami et son fiancé ne pouvaient pas comprendre ça et lui foutre la paix ? Non, à la place, Brad l’avait endormie pour la ramener à la maison, et voilà que Karl disait que…
- T’as viré les bouteilles ? répondit-elle presque choquée en se tournant vers lui.
Voilà que Brad faisait sa réapparition. Outre le fait qu’être en jeans T-shirt lui allait très bien, son attitude était différente.
- Toi, je te déconseille de l’ouvrir !
La régente s’avança vers son « Bradroit » d’un pas déterminé et le regard plus noir que jamais, avant de lui flanqur une gifle dont le son fit sursauter Ruffus qui partit se planquer au sous-sol avec Joanna.
- Depuis quand tu me fais des trucs sans autorisation ? Ça se fait pas d’endormir les gens pour les trimballer comme des sacs à pommes de terre !!!
Elle souffla bruyamment en se retournant vers Karl. Ses yeux commençaient à s’emplir de larmes.
- J’ai pas envie de discuter, Karl, d’accord ? Tu peux le comprendre ? Ce soir, je voudrais être tranquille.
Sa voix s’était légèrement radoucie en parlant à Karl mais la sorcière avait du mal à contenir son émotion. Elle dirigea vers la porte et alors qu’elle voulut l’ouvrir, elle constata qu’elle était verrouillée. Là, la tristesse laissa de nouveau place à la colère.
- Nom de dieu, c’est quoi ce plan que vous me faites tous les deux ?! Je commence à en avoir marre de vos petits délires ! Vous avez quel âge au juste, hein ?
Elle s’acharna un peu plus sur la poignée de porte, essayant divers sorts, mais chaque échec l’énerva davantage et la renvoya à l’échec du sauvetage de Zephyr.
- Y a pas cinquante sorts de verrouillage, merde, lequel t’as utilisé ?!
Accueil 
