lionestra était le genre à vouloir comprendre. Luka avait pu expérimenter cela la dernière fois, si elle ne comprends pas, elle continue d’essayer, même quand elle a du mal. Elle mentirait si elle disait tout comprendre du premier coup… Mais là, elle avait envie de comprendre ce qui s’était passé pour qu’ils finissent changer dans leur rêve. Pour qu’elle finisse elfe noire, ce qui ne l’avait pas plus traumatisé que ça, elle doit l’avouer, et que pour Jésus finisse elfe blanc. Elle émit un rire qu’elle fit silencieuse en se souvent des cheveux et des sourcils blonds de l’homme.
Si la louve était vraiment trop gentille, elle préféra ignorer l’enfant qui la singe derrière elle. Elle risquerait de venir lui tirer les joues, et jésus risquerait encore de faire la tête. Une fois n’est pas coutume, mais pour une fois qu’il va servir à quelque chose d’autres qu’à l’enquiquiner, elle prenait ces vacances avec bonheur. Une lueur d’espoir de lucidité pour l’elfe noir apparu, qui se perça comme un soufflet.
- Et s’ils ne sont pas avec elle à ce moment là ? Que tu l’a tue et que les autres continue de vivre leurs vies en se moquant de l’elfe noir qu’ils ont ridiculisé ? Je n’ai pas vu ta piaule mais tu dois la protéger de tes ennemis si tu ne fermes pas
Elle n’était pas parano, elle savait que certaines personnes voulaient la voir morte pour le principe. Les elfes noires parce qu’elle est une elfe blanche. Les elfes blanches parce qu’elle est louve. Et les loups garou parce qu’elle est albinos. Alors elle faisait toujours en sorte de protéger sa maison à sa manière pour ne pas avoir de surprise. Elle posa ses yeux sur jésus puis les roula vers le ciel.
- Aucune chance, darling. Tu n’es réellement pas mon type.
Elle n’avait pas réellement de type. Elle n’était jamais tombé amoureuse… Mais elle était assez sur qu’elle ne pourrait pas tomber amoureuse d’une personne comme Jésus. Elle le voit plus comme un enfant qu’elle devrait materner qu’un homme avec qui passer sa vie. Un homme comme jésus finirait dans le congélateur pour faire viande de pleine lune, sans soucis. L’écoutant, elle releva une nouvelle fois les yeux. Jésus la prenait pour une femme qui n’avait jamais tuer personne, encore… Mais elle était sûr qu’il se voilait encore la face. Elle était plus forte que ça, même si cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas mis à mort une personne de son propre plein gré.
- Ok. On fait ça. Sachant que relever un sourcil, ou ouvrir la bouche n’est pas un geste suspect, d’accord.
Elle espérait vraiment qu’elle lui laisse quelque temps au moins pour lui parler, pour mettre le fin mit de l’histoire … tout ça tout ça quoi. Elle savait déjà que Jésus était sur le qui vive, et trouver presque cela mignon qu’il répète encore une fois que si la femme veut leur faire du mal, à elle aussi la louve blanche qui n’est pas son amie, il la défendra. Mais elle ne dit rien en avançant à pas de loup. Montrant le chemin en tirant sur le t-shirt de jésus pour lui dire de prendre à droite.
esus aime emmerder le monde au moins autant qu’il aime emmerder l’elfe blanche. À moins que ce ne soit l’inverse, il ne sait plus, à force. Quoi qu’il en soit, il adore l’imiter dans son dos, conscient qu’elle doit le voir faire, et ricane tout seul comme un grand. Un grand gamin, loin d’être un grand garçon, qui aurait bien besoin qu’on lui tienne la main pour qu’il ne s’écarte pas du chemin. Sauf que ce serait prendre le risque qu’il lui arrache le bras. Juste par principe. On ne tient pas Jesus au bout d’une laisse, faite de fer ou de sang, peu importe. Il a besoin de sa liberté, lui.
Défoncer les complices, il sait d’avance que ça l’amusera autant que sa quête principale qui est de défoncer la sorcière. De petites quêtes annexes sur lesquelles il se jettera sans hésitation, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une seule. Ça ne lui fait pas peur, ça l’amuse beaucoup. Au moins autant qu’emmerder l’elfe blanche. Ce qu’il fait sans plus s’arrêter, très content de pouvoir la titiller. Il a, un peu, envie de revoir poper, derrière ses airs d’elfe coincée, les ombres de l’elfe noire qu’elle n’a jamais été. Heureusement pour eux deux, d’ailleurs.
Le chauve hausse les épaules, plusieurs fois, et émet quelques « bah ! bah ! » d’évidence pure et dure. Il ne voit pas pourquoi elle se pose autant de questions. Jesus est le genre à foncer et réfléchir ensuite, parler et réfléchir s’il a le temps et que ça à faire, ce qu’il a rarement. Peu importe, au fond, qu’il y ait des complices ou non. Déjà, ils n’en savent rien, don ça ne sert à rien de supposer. Puis, il lui suffira de tuer tout le monde, il ne voit pas le problème, lui. Il n’a pas emmené une louve avec lui pour faire joli, sinon il aurait pris un gros chat.
♫ S’ils sont pas là, on les poursuit, je vois pas pourquoi tu te prends autant la tête ! T’es un loup et un loup, ça chasse. Donc on partira en chasse ! J’peux m’trouver un gros canasson pour faire un peu de chasse à cour, s’tu veux, ahah ! C’est bon, détends-toi, je rigole. (Il se renfrogne un peu, fait la moue et imite, à nouveau, l’elfe blanche.) Personne a ridiculisé un elfe noir, déjà. En tout cas, c’était pas moi. P’t-être qu’ils ont ridiculisé quelqu’un d’autre, mais dans ce cas, je m’en tape !
Finalement, une lueur plus dure passe dans ses yeux sombres et un sourire malsain étire ses lèvres. Les mots de Clionestra n’ont, à ses oreilles, aucun sens. Il ne voit pas la logique, bloqué dans une logique toute à lui… ou aux Goodman, sans doute. Oui, il n’a pas besoin de poser la question à ses darons pour savoir qu’ils doivent penser exactement comme lui, une pensée qu’il confie à Clionestra sur un ton amusé :
♫ Pourquoi me protéger de mes ennemis ? Le monde entier est un ennemi. Qu’il vienne ! Je n’attends que ça.
Ce qui est plus ou moins vrai. La menace de la porte de l’appartement constamment ouverte ne pèse pas sur les épaules de l’elfe noir. Il ne s’agit pas, à ses yeux, d’une épée de Damoclès menaçante, au-dessus de sa tête, mais d’une raison de plus de rester bien au chaud dans son lit, à attendre qu’on vienne le tirer de sous les couettes. Dormir et se bastonner, qu’y a-t-il de mieux, dans la vie ? Absolument rien et il le sait bien, lui. C’est Clionestra qui ne comprend rien à la vie, pas lui.
♫ Parfait, l’affreuse ! Parce que ça me ferait chier d’avoir pitié de toi. Faudrait pas qu’un rejet d’un homme comme moi te pousse à faire des bêtises. Mais je comprends, ça doit pas être évident d’avoir aucun prétendant.
Jesus ricane tout seul, très fier de lui et de ses insultes absolument gratuites. Clio n’a franchement rien demandé et il ne préfère pas avouer qu’en vérité, il lui a trouvé un certain charme avec ses ombres et ses cheveux sombres, même s’il trouvait ça… déplacé. Comme une peau étrangère qu’elle aurait posé sur son visage. Une chose qu’on ne voit pas que dans les films, d’ailleurs.
♫ Mais ! (Il tape du pied et lève les mains au ciel, comme pour implorer Dieu.) Papa, t’ai-je offensé ? T’es pas drôle, Clio. Qui te dit que relever un sourcil, ça peut pas lancer des sorts ? Ouvrir la bouche, ça permet de dire des formules dans une langue morte à la con, alors excuse-moi, mais c’est une arme et absolument suspect.
L’elfe noir est grillé avant d’avoir pu faire ses méfaits, ce qui ne lui plaît pas du tout. À croire qu’il est moins imprévisible qu’il ne le devrait, et ça, c’est franchement pas cool. Néanmoins, à mesure qu’ils approchent de la grotte, les pas de Jesus se font plus discret et l’elfe noir reprend un visage plus sérieux. Finies les blagues (quoi que…) il est temps de passer à la baston. Quand Clionestra ose le toucher lui et son beau t-shirt noir pour lui indiquer d’aller à droite, il a très envie d’aller à gauche pour l’emmerder, mais il se retient. Il aura tout le temps de l’embêter plus tard. Pour l’instant, il préfère faire ce qu’elle lui demande et prend à droite.
♫ Tu vas voir, ma grande, qu’il faut vraiment pas faire chier un elfe noir. Mauvaise idée.
Son murmure est plein des mauvais sentiments qui l’étreignent et de l’excitation, aussi, d’une bonne et belle tuerie. Jesus tend un peu les mains, à ses côtés et fait remuer les ombres entre ses doigts. Avec ses pouvoirs, il se sent et se sait invincible, capable de détruire une armée entière à lui tout seul. Alors que sa main droite se referme sur le manche d’un fouet, ses doigts gauches se resserrent sur de petits couteaux de lancers. Jesus s’arrête près de l’entrée de la grotte et se tourne vers Clio.
♫ Tiens, mais tu me laisses la défoncer. Prête ?
Il lui tend quelques uns de ses couteaux de lancer, privilège incroyable qu’elle ne peut même pas imaginer et au sujet duquel il risque de la faire chier longtemps, très longtemps. Mais bon, faut bien qu’elle se défende, si elle pense qu’une sorcière maléfique va les laisser gentiment investir sa grotte puante sans se protéger des intrus. Il pourrait bien être tenté de regarder pour lui faire comprendre qu’elle doit voir le monde comme lui et pas comme elle.
ui de Jésus ou de sa horde d’enfant était le plus difficilement sortable… Clionestra eu la réponse en posant les yeux sur son ami. Elle préferait sa horde, parce qu’au moins, sa horde l’écoutait un peu quand elle parlait alors que lui … C’était sa passe par une oreille et ça ressort de l’autre. Clionestra alors préférait ignorer ses mimes d’elle, peu respectueux d’ailleurs mais on parle de Jésus, et tous les commentaires « autres » que leur raison d’être ici et maintenant ensemble.
- Je suis une louve, mais je combats mes instincts, ce qui veut dire pas de chasses.
Et oui, jésus était tombé sur la seule louve qui s’empêche de se laisser aller de peur de tuer plein de monde… elle l’avait fait une fois sans le vouloir de se « laisser aller » et elle ne pouvait pas se le permettre encore. Les victimes ne méritent pas ça. Elle sourit cependant.
- Tu avais des cheveux et des sourcils, quelqu’un a bien été ridiculiser, et ce n’est pas moi.
Elle, elfe blanc ou noir c’était du pareil au même. Elle n’allait pas en être agacé, ou énervé, ou quoi que ce soit. Au fond, qu’importe. Alors elle ne se sentait pas SI différentes. Peut être que les pensées qu’elle avait eu oui, mais c’était là alors une autre histoire dictée par la sorcière, pas par sa race. Elle était sûr qu’elle pourrait être une elfe noire gentille et l’inverse évidemment aussi.
- Je ne cherche pas de prétendant.
Elle n’en cherche pas … et elle se demande même si un jour il y en avait eu. Des mariages arrangés qu’on lui avait proposé, ça oui… mais … elle ne croit pas qu’un jour quelqu’un eu envie de la draguer. Ou si cela était arrivé, elle ne l’avait pas remarquer. Et la créa commence déjà à plaindre ce pauvre Luka là dessus.
- Si elle ne peut pas parler, elle ne peut pas s’expliquer, c’est tout.
Et c’était un fait, c’est tout. Elle soupira. De toute façon, cette histoire allait finir dans le sang, mais elle aimerait ne pas avoir à jeter ses habits. Elle le laissa se préparer à sa manière et se dit juste qu’elle avait envie de manger asiatique ce soir.
- défoncé qui tu veux, je t’en pris.
Jésus lui tendit ses armes et elle les prit. Cela aussi elle savait faire alors il n’y avait pas de soucis. Elle sourit en rentrant à l’intérieur de la grotte.
HRP - Faut définir comment on va le jouer ensuite, parce que comme d’habitude, si tu veux du combat … alors je te laisse mener la danse sans soucis <3
ne louve qui ne chasse pas. L’information se plante dans l’esprit de Jesus qui se force à regarder ailleurs pour ne pas la fusiller du regard et lui faire comprendre que ça ne lui plaît pas. Au fond, il s’en doutait un peu. Clionestra est trop elfe blanche, pas drôle et coincée, pour savoir à quel point c’est cool de partir en chasse, de trouver un petit caillou posé dans un coin et décréter que l’animal a trois dents, six pattes, et bouffe encore ses crottes de nez. Oui, bon, ce n’est pas une très bonne idée d’emmener Jesus chasser pour de vrai. Les chasseurs auront tôt fait de se retourner contre lui.
La suite, en revanche, le bloque sur place et il lorgne vers Clionestra sans cacher qu’il la prend pour une grosse débile. Il pourrait presque le lui dire. D’ailleurs, il ne se retient qu’avec beaucoup de peine. C’est qu’il oublie, parfois, que le monde entier le prend pour un chauve. Ce qu’il est plus ou moins, mais dans le sens où la moitié des gens le pensent. Ça l’amuse un peu, en vérité. Ce qui ne l’amuse pas, en revanche, c’est qu’on lui rappelle qu’une idiote de sorcière a jugé bon de lui faire pousser des cheveux blonds. Alors que Jesus n’a jamais été blond.
♫ Et alors ? J’avais des cheveux et des sourcils, avant. Je vois pas le rapport. (Il hausse les épaules, pour nier être touché par cette affaire.) Évidemment, que t’as pas été ridiculisée. Être un elfe noir, c’est un rêve, pas un cauchemar.
Il ne perd jamais le nord, Jesus. Bloqué sur sa race pour en oublier qu’il a été coincé dans le corps d’un elfe blanc tout fragile. Un traumatisme sur lequel il ne veut pas se pencher. Mais les elfes noirs, ça, il ne doute pas que ça a été la meilleure expérience de la vie de Clionestra. Il ne connaît rien de mieux que les ombres qui l’entourent, lui permettent de disparaître, écoutent ses ordres et se plient à ses exigences. Il adore les voir glisser sur ses bras, entre ses doigts, en faire tout ce qu’il veut d’une précision redoutable.
Seul un elfe noir peut comprendre ça.
Au final, Jesus est plus amoureux de ses pouvoirs que de la haine que l’on a soufflée dans son cœur, héritée d’ancêtres qu’il ne connaît pas, pour une guerre qu’il n’a pas faite. Il pourrait, sans doute, devenir le plus gentil des elfes noirs si on le laisse être le seul maître de ses ombres, les chérir jusqu’à sa mort. Mais bon, il ne faut pas abuser quand même. Jesus reste Jesus. Il a été élevé pour être violence et seulement violence. Il ne sait faire que ça, en vérité.
♫ Parce que tu crois que pas chercher ça veut dire que t’en auras jamais ? ricane Jesus, fortement amusé. De mon avis, t’en auras pas, mais les humains sont tellement cons que t’en trouveras bien un pour te tourner autour et plus te lâcher. Si tu veux le tuer, tu sais à qui demander, j’adore écraser les moustiques.
Jesus ricane plus fort, très, très amusé par Clionestra et ce qu’elle avoue comme ça. Il ne doute pas que depuis le temps qu’elle est vivante, la petite vieille, elle a dû en envoyer bouler des centaines, des prétendants, persuadée de n’en avoir aucun pour la draguer. Que c’est drôle ! Que c’est drôle ! Il a presque envie de voir ça et se demande s’il ne ferait pas bien de lui balancer quelques gars sur son chemin. Juste histoire de les voir se rétamer en beauté.
♫ Y’a rien à expliquer… mais je la laisserai parler.
Est-ce que crier, c’est comme parler ? Jesus se pose la question en approchant de l’entrée de la grotte. Il est sûr que s’il demande à Clio, elle lui dira non. Donc il ne demande pas. Il préfère demander à son lui intérieur, un lui qui est tout à fait d’accord avec lui (captain obvious) et lui assure dur comme fer que les cris sont un moyen de communication qui se rapprochent de la parole. Donc c’est tout bon.
L’autorisation de Clio ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, ça non. Et il se retient de la défoncer elle, juste pour lui faire regretter de dire des conneries pareilles à un cinglé comme lui. Mais bon, il a très envie de garder ses forces et sa frustration pour la sorcière, alors il n’en fait rien et se contente d’un sourire qui veut tout dire.
♫ Après toi, la moche.
Jesus fait passer Clionestra avant lui, se retient de la pousser à l’intérieur pour surprendre la sorcière et se concentre sur les ombres pour disparaître. Ses pas ne s’entendent plus, sur le sol, absorbés par les ombres. Il se glisse derrière l’elfe blanche et regarde partout, à l’affût, prêt à lancer ses derniers couteaux sur la moindre chose qui oserait bouger dans ses ombres à lui.
○ Qui est là ?
La voix sort du fond de la grotte, fatiguée, glissant sur le sol pour les rejoindre. Jesus, lui, est revenu près de Clionestra et la regarde l’air de dire « ça y est, elle a parlé, je la défonce », mais une autre idée, en vérité, vient de poper dans son esprit. Le grand sourire, sur ses lèvres, lui prouve que l’idée n’a rien de bonne, mais que personne ne pourra l’en empêcher. Alors Jesus se lance :
♫ C’est l’facteur ! Pour un recommandé !
Et il ricane à nouveau, vraiment très fier de lui, en poussant Clionestra dans la lumière, au fond de la grotte, pour qu’elle s’amuse à causer avec la sorcière, pendant qu’il se glisse dans l’ombre. C’est ça, son taff, à lui. Alors il se perd dans l’obscurité qu’il aime tant et la laisse glisser sur lui.
○ Repartez, vous n’êtes pas les bienvenus !
Ça se saurait, tout de même, si Jesus n’était pas le bienvenu absolument partout.
lionestra échappa un petit sourire alors que Jésus se « justifia » sur son manque de poil. Cette histoire le toucher plus que ce qu’il disait, là où Clionestra n’en avait que faire. Être une elfe blanche ou noire, c’était du pareil au même … et elle savait déjà que, même si apparement le noir lui allait bien, ses cheveux blonds reviendraient toujours. Elle ne préféra pas revenir non plus sur le fait d’être un rêve de devenir un elfe noir. Clionestra était heureuse d’avoir été une elfe, et détestait sa condition actuelle de paria. Cependant, elle n’avait jamais rêvé d’être un elfe noir. Elle n’avait pas envie d’entamer le débat, qui aurait certainement été stérile, avec Jésus sur cela, et passa juste outre en gardant son sourire.
Clionestra doutait que l’elfe noir ne connaisse que la violence comme il le montrait si bien. Elle ne voulait pas croire, à tord ou à raison, que lui aurait décimé son peuple comme ses parents l’avaient fait … mais elle voulait bien croire qu’il se pense capable de faire tout ça. Clionestra l’avait promis, et elle tiendrais sa promesse, s’il devient fou, elle le tuera.
- Et toi Jésus ? Tu attends que ton ou ta prétendante te tombe dessus ?
Elle ne préférait rien dire sur l’énormité de sa bêtise. Clionestra voyait mal qui pourrait l’aimer. Oh elle savait que des fois certaines personnes avaient des envies à la voyant. Elle pensa aussi à Luka qui lui avait rapidement (ou pas) fait comprendre qu’il avait ressenti quelque chose pour elle… Mais Clionestra doute qu’un jour quelqu’un puisse réellement tomber amoureux d’elle. C’était une autre histoire. Arrivé devant la grotte, Clionestra pouvait sentir la puanteur de l’excitation de l’homme. BAOUH qu’elle aimait pas l’odeur de l’envie de chasse. Sa louve elle cognait dans son esprit pour prendre par à cette activité. Elle la baillonna de toutes ses forces.
Alors qu’elle avança en essayant d’oublier l’odeur, elle ne remarqua que rapidement Jésus disparaitre avant qu’une voix ne sorte d’outre tombe. La réponse de Jésus fit lever les yeux au ciel à la blonde qui s’avança alors dans la pénombre de la grotte. La femme allait savoir qu’ils étaient deux, maintenant que Jésus avait parlé.
Elle s’approcha et observa l’être vieilli et cramoisi qui se tenait devant elle. Rien à voir avec la version d’elle qu’elle avait vu dans le rêve. Elle semblait… inoffensive et malade. Cependant, Clionestra ne pouvait pas s’y tromper, dans la grotte régnait une odeur de mort et de sacrifice.
- Vous êtes une sorcière du sang ?
C’était une question émise comme une affirmation. Oui, elle était une sorcière du sang. Et Clionestra pouvait sentir les corps en décomposition qui avait dû être utiliser pour les plonger dans le rêve. La sorcière répondit d’un rire mauvais qui se répercutait sur les parois de la grotte.
- Oui. Tu le sens n’est ce pas ? La mort s’approche de toi, bientôt tu ne seras que poussière. Où est donc ton petit ami ? Que je le tue lui aussi.
Alors que Clionestra s’approcha elle sentit une nouvelle odeur qui la figea. Il y avait dans les coins et les recoins de ce lien, un chien qui n’avait rien à envier à ceux des enfers.
- Pourquoi faites vous cela ? On ne vous a rien fait ? - Vous non. Lui, oui.
Dit elle en montra un dessin … presque caricatural en bâton de jésus mis sur le mur le plus proche de la sorcière. Clionestra ne savait pas ce qui s’était passé mais ça devait être une histoire. Elle vit au côté du dessin mal fait de Jésus, d’autres des hommes et femmes qui ont détruits son village et tué son peuple.
- Vous voulez tuer Jésus pour les actes de ses parents. C’est pour ça que vous m’avez amené ici. - Ils ont tués ma famille ! - Mais pas Jésus ! Il n’a rien fait lui et vous vous tuez des personnes innocentes pour vous venger ! - Je m’en fiche.
Clionestra était énervé, et cela pouvait se voir à la subtile couleur rouge au fond de ses yeux. Elle soupira alors, un long soupire de tristesse et d’agacement.
- Vous êtes une femme mauvaise, Jésus avait raison, il peut donc vous tuer sans que cela ne me reste sur la conscience.
C’était un peu comme dire « GO » à Jésus pour qu’il ne fasse ce qu’il avait à faire.
ien que de demander à Jesus, en toute innocence (ou presque, plus personne n’y croit), s’il attend que son ou sa prétendante lui tombe dessus, lui donne très envie de faire des cubes de louve albinos et de les offrir en engrais aux elfes blancs qui traînent dans le coin. Faut pas déconner. Jesus n’attend rien du tout et n’a jamais pensé à personne en ces termes. L’amour, il connaît pas et il vaut mieux pour tout le monde qu’il ne connaisse jamais. Après tout, sa définition de l’amour fou se base sur la relation de ses parents et franchement… personne n’a envie de voir ça.
De toute façon, personne n’a envie, non plus, de voir des mini-Jesus partout à Los Angeles. Une très mauvaise idée pour la survie de l’espère humaine et de la ville toute entière.
Heureusement pour tout le monde, Jesus préfère se concentrer sur l’envie de faire bouffer ses dents à la sorcière, puis peut-être un doigt ou deux aussi, juste pour qu’elle regrette de l’avoir emmerdé. L’elfe noir adore faire chier le monde mais quand ça se retourne contre lui, ce n’est plus la même histoire. Il peut faire face aux moqueries, aux insultes, aux coups, mais un cauchemar, dans son sommeil si sacré, à lui faire croire qu’il est devenu un putain d’elfe blanc… non. Ça, c’est impardonnable.
Jesus se présente, dans toute la subtilité de son personnage, et laisse Clionestra faire amie-amie avec la connasse. Si ça l’amuse, il ne va pas l’en empêcher, comme il l’a promis. Ce qui lui laisse le temps de disparaître dans les ombres et d’essayer de dénicher des complices, des gardes, quelque chose à cogner. Il ne cherche pas à cacher le fait qu’ils soient deux. Après tout, la sorcière n’est sûrement pas assez con pour croire que Clio est venue la trouver seule. Elle doit bien se douter que Jesus est là et Jesus préfère l’avouer dès le départ. La certitude qu’il est là, quelque part, sans savoir où, c’est plus effrayant que de s’imaginer qu’il peut être ailleurs.
Une sorcière de sang, oui. Jesus le comprend en baissant les yeux sur un corps mutilé, jeté sur le côté après avoir été vidé de son sang. Les sorciers, ça craint. Il ne les aime pas et ne les a jamais aimés. Mais il a, quand même, une hiérarchie de « trucs qu’il n’aiment pas » avec les sorciers blancs tout en bas et les sorciers de sang tout en haut. Au moins, les sacrifices, ça débarrasse de quelques humains.
L’assurance de son ennemie fait sourire Jesus de ce sourire tout à lui que peu ont pu admirer et rester en vie pour le raconter. Elle croit quoi ? Qu’il va la laisser le toucher ? Elle ne posera pas un seul doigt sur sa peau lisse de bébé. Elle n’a le droit de causer et raconter n’importe quoi que parce que Jesus a promis à Clio de la laisser faire. Histoire qu’elle comprenne que ce n’est qu’une perte de temps et qu’il n’y a rien à faire d’autre, d’une sorcière comme elle, que de la réduire en bouillie et la faire bouffer aux pumas.
Le bug de Clio n’échappe pas à l’elfe noir qui se glisse plus encore dans les ombres, pour se concentrer sur ce qu’elle a pu sentir. Il n’a pas son odorat et ne peut qu’essayer de deviner avec ce qu’il a. Néanmoins, il n’a pas la moindre idée du problème et se tient sur ses gardes, au cas où. Pour qu’une chose fasse peur à une louve albinos ancienne elfe blanche, persuadée d’être la meilleure du monde (mais si, mais si), il préfère prendre ses précautions.
Le dessin faillit bien griller la couverture de Jesus, dans ses ombres. C’est censé être lui, ça ? En tout cas, il reconnaît, aussi, sur le mur, le dessin de ses deux parents et la simple vue de leurs têtes de cinglés lui arrache un frisson désagréable. Il a presque l’impression qu’ils vont sortir du dessin et buter tout le monde, sans distinction, puis lui taper le dos et le féliciter d’avoir été un bon méchant, qu’il ne lui reste que trois ou quatre pas pour les rejoindre dans leur folie furieuse.
La sorcière a, au moins, le mérite d’être aussi con que tous les autres humains. Comment ça, c’est pas un mérite ? Jesus se retient durement de ricaner, alors qu’elle avoue, sans honte, qu’elle veut le faire payer pour les crimes de ses darons. Ça n’étonne que Clio, en vérité. Jesus a toujours payé pour les crimes de sa race, d’ancêtres qu’il n’a même pas connus et qui ont tous été enterrés ou brûlés depuis des lustres. Alors pourquoi cette histoire énerve autant l’elfe blanche ? Ses propres camarades, à elle, font bien comprendre, aux elfes noirs, qu’ils doivent tous payer pour des crimes plus vieux que le monde.
♫ JESUS A RAISON, crie-t-il, dans les ombres, alors que son rire glisse sur les murs et résonne dans la grotte.
La sorcière tourne le regard vers l’obscurité, mais ne trouve pas l’elfe qui s’est déplacé. Jesus a raison, Jesus a raison, et Clionestra a dit, là, la pire connerie de toute sa vie. Elle le regrettera, sans le moindre doute. Parce que Jesus est très fier d’avoir raison. Il a toujours raison. Et il s’amuse d’avoir l’approbation d’une elfe blanche pour exterminer la vermine qui ne ressemble qu’à un gros asticot desséché, prêt à crever au prochain coup de vent.
♫ Et Jesus va te le faire regretter, haha ! Tu vas pleurer comme t’as jamais pleuré, la moche, et si t’es pas crevée, à la fin, je t’offrirai peut-être l’occasion de dire à mes parents ce que t’as voulu me faire pour te venger d’eux.
Oh, il est certain qu’ils vont adorer lui faire regretter d’avoir joué avec leur fils. Ils ont beau être fous, avoir donné la pire éducation à leur gamin, ils n’en restent pas moins très amoureux et persuadés d’avoir mis au monde la plus merveilleuse créature qui existe. Et tout le monde est d’accord avec ça.
Soudain, Jesus fait claquer son fouet dans les ombres et la lanière se tend vers le corps de la sorcière. Il sent la prise se faire, autour d’un poignet, et l’elfe noir tire de toutes ses forces. À l’autre bout, l’ennemie tombe à la renverse et se traîne sur le sol. D’un coup sec, elle arrache le fouet à son bras et rampe à terre. Jesus adore voir ses proies ramper. Il sort des ombres pour avancer dans la lumière, les doigts refermés sur ses armes, les yeux fixés sur la sorcière, la folie au fond de ses pupilles. Il a tant envie de la torturer qu’il ne sait pas comment il va se retenir, s’il peut se retenir. Peu importe le témoin gênant, la louve qui attend patiemment. Il veut briser ses os un à un, en faire un puzzle de plusieurs milliers de pièces.
À terre, la sorcière ne se démonte pas. Elle rampe jusqu’à une tache sombre, une étendue de sang, les restes de ce qu’elle a utilisé, cette nuit, pour les piéger. Ses doigts trempent dans le liquide et tracent des symboles. Les runes se forment, sur la roche, et donnent un souffle nouveau à ses membres. Elle peut, enfin, se relever, la rage au bord des lèvres, prête à cracher son poison sur son adversaire. Jesus a presque envie de la laisser faire. Il sait que son corps ne résistera pas à tout ce qu’elle lui demande, qu’elle a transgressé ses propres limites et que les contrecoups vont la précipiter en enfer.
Mais tant qu’elle est à lui, il en profite.
L’elfe noir se jette contre la sorcière. L’un de ses couteaux se plante dans l’épaule, l’autre coupe les tiffes grises pour la provoquer. La haine déforme les traits de son adversaire qui réplique. Elle tend les griffes, des ongles longs comme il n’en a jamais vus, qui se plantent dans son cou et tracent des lignes de feu, sur sa gorge. Jesus grogne comme une bête sauvage, plus sauvage encore que la louve, derrière lui. Il sait que s’il lui en laisse l’occasion, la sorcière utilisera son propre sang contre lui. Il ne peut pas la laisser faire.
Alors, il attaque. Il dresse ses ombres dans le dos de la sorcière pour qu’elle ne puisse plus reculer. Il s’écrase contre elle et s’empare de la mâchoire. Il n’a plus la moindre arme entre les doigts, seulement la sorcière qui gesticule, essaie de se défendre, continue de griffer pour qu’il la lâche. Sans pouvoir parler, la sorcière n’est qu’une humaine inoffensive, une biche effrayée. Et elle le sait. Tout le monde le sait. Sa dernière défense est de mordre les doigts qui tirent sur sa mâchoire pour la forcer à ouvrir la bouche, mais Jesus est plus fort et ses ombres glissent sur ses bras, jusqu’à la langue de la sorcière, pour envahir sa trachée, ressortir par les narines.
Puis la douleur, fulgurante, lui coupe le souffle. Jesus lâche prise, un genou féminin enfoncé entre ses jambes. Il a presque oublié, comme un débutant, qu’elle a récupéré de ses forces dans le sang, qu’elle joue avec les limites de son corps et de son esprit pour se débarrasser de lui. Qu’elle a le désespoir de la folie. Alors qu’elle lui échappe, Jesus met un genou en terre, pour accuser le coup, et… ricane. Un rire comme Clio ne l’a jamais entendu entre ses lèvres. Plus fou, plus sombre, plus tout que tous ses rires.
La sorcière va mourir.
Jesus se relève lentement, il balance d’un côté, puis de l’autre, et fait un pas en avant. Ses formes ont une allure brumeuse sous les ombres qui l’entourent, l’étreignent, lui susurrent à l’oreille de se laisser aller, de la torturer, de la tuer, de le lui faire regretter. Mais une tache lumineuse traverse son champ de vision, une touffe de lumière qu’il a très envie de faire taire. Une donnée qui n’a rien à faire là et qui grippe son système. Les mécanismes se bloquent, la folie guette mais la fatalité est stoppée net.
Il la tuera, oui, mais il ne tombera pas dans la folie.
La sorcière n’essaie pas de fuir, elle sait qu’elle est perdue, qu’elle a perdu, que son dernier espoir est d’en emmener un autre avec elle. Elle se dit que, peut-être, peut-être elle peut tuer l’autre pour se venger de lui. L’inoffensive petite louve qui a voulu faire amie-amie. Mais Jesus suit le regard de la sorcière, il comprend les intentions avant qu’elles ne naissent et il n’aime pas que l’attention de son jouet soit détournée de lui.
Alors il attaque. Son fouet claque, s’enroule autour du cou. Il a toujours aimé son fouet, son arme préférée, le seul joujou qui ne lui fera jamais défaut, qu’il maîtrise à la perfection. Il tire et l’ennemie vient se réfugier dans les bras du monstre. Il serre, serre, serre si fort qu’elle étouffe, elle suffoque, et Jesus ne relâche que pour mieux la détruire. Un poing, deux poings, trois poings. Il perd le compte et s’acharne jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, plus rien que le sang sur ses mains. Quand le démon se relève, le rouge détone sur ses joues blanches, se fond dans ses vêtements noirs. Et ses yeux sombres brillent de toute leur vilenie.
♫ Tu vois, maintenant, pourquoi il ne faut pas emmerder un elfe noir, dit-il, lentement, d’une voix profonde.
Mais il n’y a plus aucun sourire, sur ses lèvres. Que l’obscurité de celui qui est né pour tuer, tuer et tuer. Seulement pour tuer.
peine avait elle dit que Jésus avait raison qu’elle se demandait comment retirer ses mots … Elle savait déjà que l’elfe allait lui casser les noix pour … une ou deux années et que jamais il ne la laisserait tranquille … Dire ses mots étaient la pire idée de la journée. Pire que de venir en territoire ennemi pour combattre un ennemi qui ne lui voulait rien en fin de compte à elle…
Elle observa la sorcière et sa tête … Puis les ombres alors qu’elle se décala sur le côté pour ne pas avoir à être prise dans la colère ou l’amusement, ou qu’importe quoi, que Jésus allait faire en cette instant. Clionestra se posa contre la roche… elle se demandait quoi faire en attendant. Elle était une elfe blanche, mais elle n’avait rien à faire de la mort. Elle avait elle même fait des mises à mort quand cela était nécéssaire … mais ça ne l’amuser pas.
Comparer à son ami qui semblait s’amuser et trouver une certaine forme d’excitation dans son combat, elle, elle s’ennuyait. La mort ne devrait jamais être un jeu, mais elle se doutait que le dire à Jésus aurai autant de pertinence que de demander à une huitre de se mettre à voler. Alors elle attendait en observant le combat. Attentive à ce qu’il pouvait se passer. Elle faisait confiance à Jésus, mais s’il avait un problème, elle pouvait réagir rapidement pour l’aider. Bien qu’il n’appréciera pas et autres soucis qui arriveront ensuite.
Clionestra savait qu’elle pouvait faire confiance à jésus, mais elle observait sa manière de combattre. Il avait un pet au casque, et un gros. Mais elle ressentait aussi qu’il contenait tout ça. Il était une grenada dégoupiller a qui on avait mis une fine branche pour ne pas exploser. Cela exploserait un jour, ou alors … elle n’aura plus assez de poudre. Clionestra avait promis qu’elle serait là, et elle sera là.
- je vois oui.
Elle observa le corps. Elle soupira. Elle était presque sur que Jésus ne serait pas d’humeur à enterrer les corps des victimes et de la sorcière. Elle s’approcha doucement.
- je vois surtout pourquoi il ne faut pas t’emmerder toi. Jésus. Tu as fait du beau travail et je suis presque sûr qu’elle ne se relèvera pas. Si nous allions …
Te laver ? Enlever le sang de tes affaires ? Te calmer ? Elle avait l’impression d’avoir à faire à une bête sauvage que l’on avait enfermé et qui avait du mal à faire confiance… un peu comme un chien abandonné attaché à un arbre. La colère, la haine, toutes les émotions qu’elle pouvait sentir. Elle sourit alors. Essayant de trouver une idée … et une bonne de préférence… pour éviter que Jésus ne décide de la tuer elle, et qu’un combat dont elle n’a aucune envie en découle.
- Comme tu avais raison, je te paie quelque chose que tu aimes à manger, ça t’intéresse ?
Utiliser sa propre erreur pour faire en sorte d'apaiser Jésus ? Oui c'est exactement ce qu'elle était en train de faire. elle lui ferait peut être même un pat pat sur la tête s'il est sage.
n pied au bord du vide, l’autre tendu vers la ville, Jesus balance sans trouver son équilibre, sans savoir ce qu’il doit faire. Doit-il se précipiter vers le bas, laisser les vagues destructrices le recouvrir tout entier, exploser sur les rochers ? Derrière lui, il sait que la louve se fera un plaisir de le tuer, d’accéder au seul désir qui lui tient au cœur, à la seule promesse qui ait vraiment de la valeur pour l’elfe noir. Doit-il reculer précipitamment, s’arracher à ses ombres chéries pour retrouver la lumière du monde, cette lumière qui va mieux à Clionestra ? Il tangue, tangue, tangue.
C’est plus facile de se laisser tenter par le vide, de persuader le monde qu’il n’a pas le choix, qu’on ne lui demande pas son avis, qu’il s’agit de la seule voie qu’il peut emprunter, la seule et la dernière qu’il empruntera à jamais. C’est plus simple de rejeter la culpabilité sur la fatalité, jurer qu’il a tout essayé, de tout son cœur, mais que rien n’a marché. Qu’il est né pour tomber, s’effondrer, plonger si loin dans les abysses que personne ne peut le récupérer. La seule solution, c’est de le tuer.
La voix de la louve retentit derrière lui et Jesus prend une courte inspiration, qui se coince dans sa gorge pour le maintenir en équilibre entre le plein et le vide, la lumière et les ténèbres. Clionestra est toujours là, devant lui, ses yeux bleus baissés sur le corps qu’il a défoncé, à mains nues, comme la bête enragée qu’il a toujours été. Jesus a fait pire, dans sa vie, bien pire. Il a tué autant d’innocents que de coupables, d’hommes que de femmes, il n’y a que les enfants qu’il n’a jamais touchés, comme un tabou qui lui colle à la peau, qui est tout à lui et que ses parents n’ont jamais eu, eux.
Le soupir de la louve lui arrache un sourire plus mauvais, encore. Oui, il est irrécupérable, elle peut le dire, le penser. Il est ce que le monde a fait de lui. Une pensée qui, étonnamment, éloigne les ténèbres pour l’aider à reprendre pied avec la réalité. Jesus n’a pas choisi ce qu’il est. Il est né dans une famille de cinglés, a été élevé pour devenir le même fou, méprisé pour être né du « mauvais » côté. Est-ce de sa faute si la haine de ses ancêtres lui a été transmise par les gènes ? Les descendants méprisés pour n’être que des… descendants. Une histoire qui finira, tôt ou tard, par péter. Il le sait. Il ne veut pas y être mêlé. Au final, ce n’est pas sa guerre et ça ne l’a jamais été.
Sur ses épaules, le long de ses bras, ses ombres ondulent, essaient de le calmer. Il se perd dans leur contemplation pour ne plus avoir à penser. Ses pouvoirs sont son remède, la seule chose qui arrive à le déstresser. Il fait rouler les ombres, les modèle au creux de ses mains, forme des formes, crée du mouvement, fait tout disparaître d’un haussement d’épaule plus détendu. Au fond de son regard, l’obscurité ne l’a pas quitté, mais il sent le Jesus insouciant, inconscient, revenir en courant. Ses ombres sont son salut. Sans elles, Jesus est perdu.
C’est pour ça qu’il a détruit son ennemie.
♫ Du beau travail, hein ? J’ai déjà fait mieux. Je sais pas t’essaies de flatter qui, Clio, mais ça marche pas sur moi. (Il ricane.) Non, ça, c’est sûr, elle se relèvera pas.
Un sourcil imberbe haussé sur son front lisse, Jesus zieute vers le crâne déformé de la sorcière. Il lui souhaite bien du courage pour se relever, à celle-là. Il est presque sûr que c’est un bout de cerveau qu’il voit dépasser, par derrière. Et Clionestra fait bien de supposer que l’elfe n’a pas envie de l’enterrer. Qui s’amuse à enterrer des carcasses, dans la nature ? Les loups, les tigres, les lions… ils tuent, ils mangent, ils se barrent. Jesus a très envie de se barrer et de manger ensuite, pas dégoûté pour deux sous.
La proposition de Clionestra ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Il fixe sur elle ses yeux sombres et sent remuer, en lui, son côté maléfique si peu caché, à peine tenu en laisse depuis la fin du combat. Cette folie qui le guette et le force à approcher de la louve, à la provoquer. Un cadavre de plus à enterrer, ça ne la dérangera pas trop, non ?
♫ Et si c’est toi que j’ai très envie de manger ? Qui te dit que j’ai pas toujours eu un faible pour les louves ? (Il s’approche, un sourire étrange aux lèvres et tend une main vers elle.) Viens là que je te croque un bout la moche ! Haha ! T’y as cru ? Prends pas tes rêves pour la réalité.
Jesus se fend, maintenant, d’un grand sourire, très fier de sa blague pourrie. Il tapote même l’épaule de Clionestra, en riant, pour appuyer le fait qu’il se paie totalement sa tronche de manière tout à fait assumée. Rire, ça finit d’évincer les dernières traces des ténèbres qui le guettent, attendent qu’il se jette dans leurs bras pour l’étreindre et ne plus jamais le rendre au monde.
♫ Je veux quelque chose de très gros et de très noir. Genre un bon gros gâteau au chocolat. Et t’en auras pas, évidemment. Tu ferais même bien mieux de garder tes distances, au cas où j’ai encore envie de te cracher dessus. HAHAHA !
Non, Jesus n’a pas oublié cet épisode de leur rencontre et il se marre encore, quelques fois, en repensant au visage sali de la louve. L’elfe aime bien cracher partout, c’est plus fort que lui, depuis qu’il a appris que c’est un acte d’irrespect total, il ne peut plus s’en empêcher. Ça n’amuse que lui, mais ça fait au moins une personne pour ricaner, donc c’est déjà bien, non ?
♫ D’abord, va falloir rendre le quad, t’es au courant ?
Une chose qu’il se permet de préciser, au cas où la louve n’ait pas pigé qu’elle devra remonter sur l’engin. En attendant, il se détourne de l’elfe blanche pour s’approcher du mur avec les dessins moches. Il décroche très vite celui de ses parents qu’il déchire en mille morceaux, sans en faire tomber une miette, puis il s’empare de celui à son image et revient vers Clio.
♫ Tiens, cadeau. Pour que tu rêves de moi toutes les nuits, haha.
Il lui tend le dessin à son effigie et, de l’autre main, balance les confettis sur l’elfe blanche. Au moins, si elle avait un doute, elle peut être sûre que Jesus est bien redevenu lui. Ou presque lui alors qu’il se retient de justesse de crier « Vive la mariée ! »
lionestra avait l’impression de jouer à la roulette russe avec une arme chargée …. Elle ne voulait pas faire de mal à jésus. Elle ne voulait pas le tuer. Elle le ferait comme prévu… mais quand elle l’observait, là jouant de ses ombres pour calmer une partie de lui qu’il veut repousser … elle ne pouvait faire qu’un parallèle avec elle même. On a tous une part d’ombre que l’on voudrait pousser du pied sous le meuble pour ne plus la voir. Jésus l’avait un peu plus grande que la moyenne, mais il l’a repoussé. Elle ne pouvait pas tuer un homme. Alors un sourire apparu sur son visage de petite blanche tranquille.
- Les flatteries ne marchent plus avec toi ? Mince, moi qui pensait avoir trouver le bon outil, je trouverais bien autre chose.
Elle ne demanda pas ce qu’il avait fait de pire, elle ne rebondit pas plus sur le fait qu’elle ne se relèvera pas. Elle ne voulait pas continuer cette discussion en parlant de la violence. Si elle le taquine, il la taquine … bon peut être avec un peu plus de force que ce qu’elle ne pourrait le faire … mais d’il pense à dire des conneries, il ne pense pas au reste, et ça c’était un bon point non ?
- Fait gaffe, même mes muscles sont celui d’une elfe blanche, tu risques l’intoxication alimentaire, je m’en voudrais tu sais.
Elle avait du mal à se voir comme une louve mais elle avait répondu. Elle ne s’en voudrait pas du tout s’il venait à la manger et à être malade, tant pis pour lui. Et bien sur, elle n’y avait pas cru une seule petite seconde, elle était folle pas tarée, et elle savait reconnaître un gros menteur quand elle en voyait un … fin quand cela est fait pour l’enquiquiner … Elle tiqua quand il parla d’un gâteau, et même pas du crachat, elle espérait qu’il ne comptait pas qu’elle le fasse ? Elle allait le payer oui, c’était possible, le faire c’est mort.
- Va pour un gros gâteau au chocolat noir !
Elle reviendrait enterrer le corps plus tard, il fallait bien ce qu’il faut pour calmer les ardeurs démoniaques, si si, de Jésus avant. Clionestra chercha des yeux le véhicule de malheur avant de soupirer, il avait raison …. Oh …. Il venait de dire quelque chose de très intéressant. Une personne non avisée pourrait croire que c’est pour être gentil. Clionestra sourit. Jamais ça n’arrivera ça pas la peine d’y penser. Elle prit le dessin sans plus chercher à comprendre son élan de générosité… entre ça et rendre le quad, il avait dû péter une durite pendant l’affrontement.
- Merci je m’en servirais pour en faire des fléchettes avec.
Rajouta t elle alors que les confettis tombèrent sur elle. Heureusement qu’elle n’était pas le genre à faire attention à ce genre de geste …. MAIS elle sera obligé de faire le ménage ensuite ici quand elle reviendra. Elle se tut pour ne pas le traiter de pollueur avant de se reculer vers la sortie et de lui montrer doucement.
- Allons y, rendre quad, gâteau et ensuite thé aux jasmins.
Elle avait déjà hâte de pouvoir siroter son thé tranquillement sans l’avoir dans les pattes, elle l’aimait bien mais pas à grosse dose… là il était bien trop corsé pour elle… un peu comme un thé qu’on a laissé trop longtemps infusé. D’habitude elle en aurait rajouté du lait … mais elle était sur que ça ne lui plaisait pas de se prendre le liquide blanc par excellence dans la tête…
videmment que les flatteries marchent sur Jesus ! Quelle idée ! Mais il ne veut pas des flatteries d’une elfe. Berk ! Ça pue autant que la blanche, voilà. Il préfère encore qu’elle l’insulte, au moins, il peut l’ignorer ou entrer dans son jeu. Voire faire exactement pareil sans la moindre culpabilité. Bon, OK. Jesus n’est pas le genre à se sentir coupable de lui envoyer deux ou trois bonnes piques en pleine tête. Elle le mérite sûrement autant qu’il mérite la haine du monde entier pour des crimes commis par ses ancêtres. Mais ça n’empêche personne de le détester pour ça, alors ça ne l’empêchera pas de l’insulter.
♫ Les flatteries des elfes, c’est nul. Et celles des loups, encore pire. Insulte-moi, plutôt, tu sais pas comme j’aime ça !
Ce qu’il dit sur un ton un peu étrange, juste pour faire chier le monde et, peut-être, la dégoûter un peu. Retrouver le chemin des provocations, c’est salutaire, pour l’elfe noir. Plus il pense au meilleur moyen de l’emmerder, de lui tirer des grimaces ou des yeux levés vers les cieux, comme si elle s’attendait à être sauvée par un quelconque dieu, moins il pense au corps déformé de ce qui a été une sorcière de merde. Ce qui est bien mieux que de rester focalisé sur son envie de défoncer, encore et encore, un corps déjà mort.
À l’évocation des muscles de Clionestra, Jesus la toise de haut en bas, un sourcil imberbe froncé, l’autre arqué, dans une expression de jugement et de réflexion. Bon, surtout de jugement. Il a presque envie de lui cracher en plein visage qu’il ne voit pas du tout de quels muscles elle parle. Il peut lui présenter la dragonne à qui ils ont emprunté le quad, si elle veut, pour lui montrer ce que c’est, des muscles. Clio, elle, n’a que la peau sur le gras. Voilà. C’est pas comme ça qu’on dit ? Bon, elle a des bras riquiqui, en tout cas, et sans sa force de louve, elle ne ferait pas le moindre mal à un elfe comme lui. Mais elle triche, avec son sang de toutou.
♫ Berk ! Me fais pas imaginer ! J’suis sûr que ça a le goût de salade bio, flétrie, avec trois feuilles qui se battent en duel au fond de l’assiette.
À cent ans passés, on ne refera pas l’elfe noir, bien enfoncé dans ses clichés et ce qu’on lui a appris des elfes blancs. Il sait bien que sa vision des choses est un peu beaucoup biaisée par la haine de ses parents pour la race adverse, mais il ne peut pas s’en empêcher. Surtout si ça peut énerver un peu Clio et faire sortir, de sa bouche, de belles insultes comme elle en disait, dans leur cauchemar pourri. La voir se décoincer un coup, en somme. Plutôt que cette façon bien à elle de le regarder comme s’il est un gros bébé. Des fois, il a presque envie de lui demander si elle veut pas changer sa couche, parce qu’il a fait un gros caca bien odorant.
Oui, Jesus a toujours été mature.
♫ Oh, bella ! Tu sais comment parler aux hommes, toi, s’amuse-t-il, en jouant de ses sourcils comme un gros dragueur beaucoup trop lourd. On est d’accord que tu le paies, hein ? Je boufferai pas un truc que t’as fait, j’ai pas envie de me faire empoisonner, merci. Je tiens à ma vie, moi.
Ou pas, mais il préfère ne pas se pencher sur la question philosophique, derrière ces mots, pour se contenter de la blague qu’il offre à l’ancienne elfe. Tout comme il lui offre le magnifique dessin très moche censé le représenter, un grand sourire aux lèvres, une belle auréole au-dessus de la tête. Clionestra saute sur l’occasion pour se moquer de lui et ça fait vibrer Jesus comme elle ne peut pas s’en douter. Oh ! qu’il aime ça quand elle sort les crocs ! Mais ceux de Jesus ont toujours été plus longs et le resteront à jamais.
♫ La prochaine fois, je t’en ferai un où on voit bien mon beau popotin, pour que tu puisses m’admirer et me faire des bisous partout, en te languissant du jour où je te remarquerai. Allez, tout le monde sait que t’es à donf amoureuse de moi.
Ce qui le dégoûte un peu, à dire, mais pour le bien de son envie d’emmerder l’elfe blanche, Jesus tient le coup. Il lui envoie même un air-bisou, avec un clin d’œil, puis passe devant elle sans plus la regarder. Il a très envie de retourner au quad, qu’il ne sait plus vraiment où il l’a laissé, d’ailleurs. Mais ils vont trouver. Au pire, le petit chien blanc, derrière lui, l’aidera à trouver. Sinon, il l’abandonne dans les montagnes, avec lui, pour l’éternité. Elle finira bien par avoir peur de cette menace et faire ce qu’il demande ! Ou exige, oui, mais bon.
♫ Garde tes herbes de pétasse pour toi, la moche ! Je préfère le café bien noir. (Oui, tout est toujours une question de couleur.) Allons-y, Alonso ! Et t’as pas intérêt à te défiler, sinon je te kidnappe. Ou non, je dis à l’autre que c’est toi qui as volé son quad et qui l’as pété.
Le quad n’est pas cassé, non. Pas encore. Si Clionestra ne veut plus payer le gâteau pour Jesus, alors qu’il l’a bien mérité, il en cassera un bout, n’importe quoi, et il jurera sur sa vie qu’il n’y est pour rien, qu’une cinglée de moitié-elfe, moitié-louve, a pété un câble. Tellement obnubilée par son idole, elle l’a kidnappé, emmené dans les montagnes, lui a offert un sacrifice et quand il l’a gentiment repoussée, parce qu’il est gentil et doux comme un bébé, elle a cassé le quad pour se venger.
Comment ça, c’est pas logique ?
♫ J’espère que tu sais où il est, parce que si on l’a perdu, on est morts tous les deux.
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