lionestra commençait à bien savoir comment gérer son ami. Ce qui était nouveau pour elle. Elle y arrivait et elle avait l’impression même assez étrangement de le comprendre.   De loin. Un peu … mais tout de même assez. Jesus était un être vraiment à part. On ne pouvait le comprendre sans accepter des choses que l’on ne pensait pas cela possible. Clionestra avait envie de l’aider, de le sauver de lui-même et de cette noirceur qu’il aimait pourtant tant… mais elle savait que le sauver de cela serait le rendre … malheureux ? Ou pire. Et elle ne pouvait pas le faire. Tant qu’il n’était que noir, et fou, pour lui-même et elle, alors elle pouvait bien accepter ce petit côté étrange de lui. Mais elle savait que peu comprendrait, et que peu accepterait cela.

- T’insulter ? Mhhh tu es … tu es … un âne batté !

Elle savait que cela voulait dire être tête de mule, et Jesus l’était … mais elle ne trouva rien de plus « méchant » en ce moment. Elle avait plutôt de la compassion pour lui, et rien d’autre. Une compassion, mais pas de pitié. Juste, elle voudrait l’aider et se trouvait avec une promesse qu’elle n’avait pas envie de devoir tenir. Le tuer s’il devait fou … Elle pouvait le promettre, et elle le ferait, mais elle préférait se promettre à elle-même qu’elle ne laisserait pas devenir fou … et tant pis si elle doit le trainer de force pour qu’il aile voir un psychologue magique. Elle releva un sourcil quand il traita ses muscles de salade bio … Les elfes blancs n’étaient pas végétariens pourtant. Mais s’il voulait le croire, qui était elle pour casser les bulles de l’imagination de l’homme.

Quand elle eu le droit à un caprice, elle se mit à sourire. Il lui demandait de ne pas faire le gâteau… elle serait presque tenté d’essayer de lui faire manger ses créations… mais non … elle voulait tout de même qu’il reste en vie encore un peu. Elle n’aimait pas cuisiner, et ça même si c’était pour les meilleurs personnes du monde, ça l’agaçait et si elle ferait des efforts pour Tim, elle ne comptait pas en faire pour tout le monde.

- Tu as raison de tenir à la vie, et je comptais bien acheter un gâteau, je m’en voudrais que tu tombes malade.

Se moquait-elle d’elle-même ? Tout à fait. Continuerait-elle sans le moindre souci ? Aussi.  Elle était le genre de personne qui avait la possibilité de rire d’elle-même… quand elle comprenait qu’on se moquait d’elle. Avec jesus à ses côtés, elle se doutait qu’il se moquait plus souvent d’elle que n’importe qui d’autres.

- Amoureuse de toi ? Absolument pas. Si tu aimes croire en tes rêves, tu peux continuer ainsi. Mais sache que les miens sont bien heureux de ton absence.

Elle ne rêvait pas de lui. Rêvait-elle seulement ? Elle n’était pas sur… mais elle savait que c’était la vérité brute. Cependant, un petit message dans sa tête lui fit se poser la question réellement … Jesus rêvait il d’elle ? Elle eu un frisson. Elle ne le pensait pas. Elle se doutait que toutes ses phrases étaient des phrases pour l’ennuyer, appuyer sur des zones pour voir une réaction…mais elle ne pouvait s’imaginer dans les rêves de quiconque … et si se savoir dans les rêves des autres, comme une marraine bienveillante qui prodigue des conseils, était chaleureux… elle préférait rester loin des rêves étranges que Jesus possède certainement. Elle ne répondit rien pour le dessin. Si elle en parle pas peut être oubliera t il son idée ? Si elle en parle, il risque de la validé, et elle n’avait aucune idée de se retrouver avec un dessin de fessiers en sa possession.

- L’autre sera avisé de me croire, puisqu’elle doit te connaître depuis le temps. Et un café alors. Sais tu qu’il existe des thés noirs bien plus obscur que le café ?

Elle ne se défila pas. Comme il pouvait le voir, elle n’avait pas vraiment l’impression d’être obligé à quoi que ce soit en réalité dans cette histoire. Elle avait pris le choix de le suivre, de tuer la sorcière, et de revenir. Le fait que Jesus pense qu’elle puisse se défiler aurait pu la vexer, mais elle savait que c’était surtout à cause de sa manière de parler, plus qu’une croyance de sa part. Elle sourit alors tout simplement. Elle releva les yeux simplement et huma l’air. Si la traque n’était pas quelque chose qu’elle appréciait, elle pouvait cependant simplement retrouver son chemin en retrouvant son odeur, et prit la tête de la marche en passant à côté de Jesus.

- Gâteau noir, café noir, je vais te les offrir, alors arrête de jacasser sinon toutes les boulangeries risquent de fermer et on ne pourra pas en acheter.

Elle n’était pas sur de cette affirmation, mais elle préférait partir tout de suite et le faire plutôt que t’attendre … elle n’avait pas plus envie de se retrouver nez à nez avec un loup qui n’a aucune envie de la voir dans ses terres… Marchant jusqu’au quad, qu’ils ont trouvés grâce à la magie de l’orientation canine, elle sourit en laissant Jesus être le maître à bord. Il fallait le rendre, et elle n’était pas sur de retrouver le propriétaire. Alors elle s’était tout simplement assis dessus et elle attendait que son ami fasse le reste.

-t-il déjà été témoin d’un désert pareil ? Quel désert ? Le désert qu’est le vocabulaire de Clionestra, à l’instant où il lui demande de l’insulter. Il s'interroge même sur son sérieux, incapable de croire qu'elle ne soit pas en train de se payer sa tronche. Mais non, elle a l’air d’avoir donné tout ce qui est en son pouvoir pour insulter l’elfe noir. Alors, le regard de Jesus se voile presque de compassion, à son sujet. Un manque d’imagination, à ce point-là, c’est tout de même bien dommage. Sa vie ne doit pas être simple, si elle se contente de traiter tout le monde d’âne bâté. Il n’est même pas certain de ce que ça veut dire, lui. Ses insultes sont, généralement, un peu plus recherchées que juste une vieille comparaison animalière. Puis un âne, ce n’est pas si loin de Jesus, non ? Si on en oublie le côté violent et sanguinaire, évidemment.

Il préfère, donc, se contenter de la regarder comme s’il regardait une gamine qui essaie d’atteindre le pompon sans y arriver. Aucun rapport ? Peut-être pas. Sauf si c’est Jesus qui le tient juste assez haut pour que la gamine se mette à chialer et partir en courant, parce qu’elle ne peut pas le toucher. Oui, peut-être bien qu’il a déjà essayé, qu’il a déjà gagné ce genre de duel et que ça l’a bieeeen fait marrer. Chacun ses délires, dans la vie. Il vaut mieux ça que de taper dessus sous prétexte qu’elle l’a mal regardé, non ?

Au moins, les deux elfes sont d’accord sur un point : personne (dans ce RP, en tout cas, dans un autre, je dis pas…) ne veut voir Clionestra derrière les fourneaux, à essayer de cuisiner un gâteau noir à Jesus. Jamais de la vie il ne mangera ça. Il préfère encore mourir tout de suite, foudroyé pour tout le mal qu’il a fait, que de supporter ça. Rien que d’y penser, ça lui fout la chair de poule, en vérité. Peut-être parce que personne n’a jamais rien fait « pour lui ». Il ne sait pas. Il préfère croire que c’est seulement parce que c’est une affreuse elfe blanche, croisée d’une louve pour ne rien arranger à son problème.

Si la blonde se pose la question des rêves de Jesus (et qu’elle ne veut sûrement pas avoir la réponse), lui ne s’y intéresse pas une seule seconde. Il ne veut pas imaginer ce que peut être le rêve d’une elfe blanche, ni le rêve d’une louve. Ça doit être plein de forêts, d’arbres, de verdure. Même pas un peu de sang pour égayer tout ça. Non, non, il préfère penser à ses rêves à lui, ses petits rêves rien qu’à lui. Et il préfère, aussi, enfin sauter sur l’occasion pour avoir raison, alors qu’elle s’était échinée, jusque là, à le démentir. Mais il a raison ! Il le sait ! Elle vient de le sous-entendre, si, si !

Puis elle l’a elle-même dit, de toute façon.
Le beau Jesus a toujours raison.

♫ JE ! LE ! SA ! VAIS ! crie-t-il, un peu, en tendant un doigt vers Clio. Tes rêves sont mieux sans moi, donc quand tes rêves sont avec moi, c’est des cauchemars. DONC ! Cette connasse, là… enfin, ce qu’il en reste, quoi. Elle t’a donné un cauchemar. Haha ! Tu ne peux plus mentir. De toute façon, j’ai raison.

Jesus pose les mains sur les hanches et prend une grande inspiration, en gonflant le torse de fierté. Elle a osé dire, plus tôt, que ce n’était pas un cauchemar, pour elle, cette histoire de rêve dans lequel ils avaient inversé leur rôle. Maintenant, le chauve part du principe qu’elle a menti et que si, bien sûr que si, c’était un cauchemar pourri. Ce qui l’amuse bien comme il faut.

Puis, la tête outrée. Jesus oublie cette histoire de dessin pour se concentrer sur la louve qui le menace. L’autre le connaît un peu, certes, et il sait, au fond, que Clio a raison… S’il lui raconte une histoire à la con, elle ne le croira pas une seconde et il se prendra un coup. Mais ! Il y a toujours une petite probabilité pour qu’elle s’en prenne, aussi, à la louve, histoire de. Juste au cas où Jesus n’ait pas menti complètement.

♫ Oh, chérie, vas-y raconte-moi tout, tu m’intéresses.

Dans le doute qu’elle soit vraiment tentée de raconter n’importe quoi à la dragonne, Jesus préfère ne pas revenir sur le sujet et abattre un bras sur les épaules de Clio, en pointant sa joue du doigt, comme un gamin, alors qu’il lui demande, à sa manière à lui, plus d’explications sur ce fameux thé qu’il ne connaît pas. Pour lui, le thé, c’est de l’eau à peine colorée, chaude et puante. Il ne sait pas que ça peut être plus noir que le café, mais si c’est vrai, il veut bien goûter.

♫ Aucun risque que ça ferme, voyons. J’te signale qu’on va plutôt être obligé d’attendre que ça ouvre. C’est pas comme ça que tu vas me faire taire, Clio. Essaie encore.

Après tout, la nuit s’est écoulée lentement, d’abord avec leur rêve commun, puis avec la traque de la sorcière. Maintenant, le ciel commence à s’éclaircir, à l’horizon, et bientôt, Jesus devra rentrer chez lui pour pioncer tout le reste de la journée. Mais d’abord, il suit la blonde docilement. Peut-être bien qu’il raconte une connerie ou deux, en chemin, mais il ne faut pas trop lui demander. Quand ils reviennent au quad, Jesus est bien content de le voir toujours à sa place, en un seul morceau. Il redonne le casque à Clio et grimpe sur l’engin, devant elle.

♫ Tiens-toi bien à mon corps de rêve, poupée, ça va secouer.

Et il part en trombe, sans s’inquiéter de savoir si Clionestra fait ce qu’il lui demande ou pas. Si elle tombe, c’est son problème. Lui, il se contente de rouler à toute vitesse, l’air de ne faire attention à rien alors que ses yeux sont concentrés sur sa route. Il pense même à freiner, de temps en temps, ce qui n’est pas toujours le cas, avec lui.

Quand, enfin, ils arrivent au garage, Jesus range l’engin à l’intérieur, presque à sa place (ou pas du tout comme il l’a trouvé, mais bon) et indique à Clio de se débarrasser du casque. Il pense, tout de même, à refermer le garage derrière lui, ce qui est une attention qu’il n’aurait pas avec tout le monde. Mais les « amis » de Jesus ont, parfois, le droit à un petit traitement de faveur, mine de rien.

♫ Bon, alors, on y va ? J’ai la dalle et c’est bientôt l’heure de dormir, donc dépêchons-nous.

Les mains enfoncées dans les poches, un sourire content sur les lèvres, Jesus fait quelques pas, sur le trottoir, puis se retourne vers Clionestra. À une autre époque, il aurait fait mine de ne pas vouloir d’elle, de l’abandonner si elle ne le suit pas. Mais là, il l’attend. Parce que le chauve, même s’il ne le dira jamais, aime bien la louve. Parce qu’elle lui a promis ce qu’il ne demandera jamais à personne d’autre. Parce qu’elle est plus ou moins son amie, même si Jesus ne saisit pas bien les subtilités de l’amitié et sera encore moins capable de l’avouer. Plutôt crever.

lionestra savait être en manque de mot, et de vocabulaire, quant il s’agit de dire des vilénies … surtout sur ses amis. Et elle savait que Jesus, qui était le total opposé d’elle, aurait beaucoup de mal à ne pas lui faire la remarque. Pourtant, l’âne bâté était, pour elle, une définition assez proche de Jesus, et elle s’était sentit fière de l’avoir trouvé. Après tout, cela voulait dire être tête de mule non ? Et qui était le plus tête de mule de la Terre ? Jesus sans le moindre doute. Bien qu’elle n’ose le lui dire de peur que cela le flatte au lieu d’être l’insulte escompté. Elle avait vu son regard, mais elle y avait répondu par un haussement d’épaule et un large sourire dévoilant ses dents blanches.

Elle ne comptait pas vraiment chercher plus loin pour le moment. Elle n’aimait pas les insultes, et celle qu’elle entendait à l’école lui suffisait… De plus, elle n’était pas sur de la hiérarchie des gros mots et dont préféré s’abstenir de les répéter. Pour une femme qui ne peut faire la différence entre « con » et « connard » il valait mieux, et elle le savait. Alors elle ne disait que ceux dont elle comprenait le sens et qui faisait echo, résonnance, dans son esprit d’elfe.

Elle observa l’homme qui était d’un coup tout joyeux de comprendre qu’il était dans ses cauchemars. Elle releva les yeux au ciel, mais elle se dit que l’ignorance était mère de sureté. Si elle venait à essayer de se défendre, comme un enfant Jesus risquerait d’être encore plus certain de ce qu’il avance, et elle n’était pas sur de vouloir en voir la conséquence. Elle imaginait sans mal Jesus essayait de lui donner de la matière à faire des cauchemars dans la journée, et elle passait, milles fois. Elle balança sa main en l’air pour signifier clairement un « oui oui » qu’elle ne voulait définir.

Elle comprit qu’il ne voulait pas parler de la dragonne, bien qu’elle avait déjà la manière de lui dire, et de lui expliquer ce qu’il venait de se passer. Après tout, elle allait devoir en informer l’alpha de la meute locale, alors utilisait l’explication une ou deux fois, elle n’était plus à ça prêt.

- Il s’appelle « Thé noir » pourtant, je suis surprise que tu n’en aies jamais entendu parler. Bien sur, celui du commerce n’est pas noir, il faut le planter, mais je pourrais t’en apporter les feuilles si tu le veux. Et le coca ? Je n’ai connu que récemment alors peut être que tu ne connais pas non plus ? C’est une boisson noire et qui pétille en plus.

Elle aimait les boissons qui pétillent, celles qui ont des goûts bizarres et fait des petites explosions dans sa bouche. Les enfants de sa maternelle adorait lui offrir des bonbons spéciaux, et elle prenait un plaisir réel à tous les goûter et voir ce qu’elle pourrait en penser.

- Dommage, j’aurais essayé pour profiter quelques secondes de plus du silence, je trouverais une autre méthode.

Elle le taquinait, et elle savait que ce genre de chose pouvait avoir une réaction bien étrange à Jesus. Mais, elle s’en fichait, elle essayait de tout faire pour ne pas penser au massacre qu’il venait de faire, et à la haine qu’elle avait vu dans ses yeux. Elle voulait l’aider, du plus profond de son cœur.  Elle ne dit plus rien, sauf quelques commentaires, le temps de revenir vers le quad. Elle ne fit pas plus de commentaire quand il l’appela « poupée ». Revenu vers la civilisation, Clionestra apprécia arriver enfin rendre l’objet à son propriétaire, et elle se fit craquer le dos pour le montrer.

- On y va, monsieur l’impatience, c’est par là.

Dit-elle alors qu’elle suivit en réalité plus à l’odeur la direction à prendre pour avoir la première boulangerie en train de faire des gâteaux. Elle le devança de quelques pas avant de sourire.  Jesus c’était son ami, et elle n’oublierait jamais la promesse qu’elle lui avait faite. Ils partirent alors (pas main dans la main, l’un des deux n’en auraient pas survécu) chercher le gâteau noir pour un homme pas si noir que ça… mais ça, Clio ne le dirait jamais.