Jesus s’amuse déjà. Il lui en faut peu, à l’elfe noir, alors que les yeux sombres fixés sur son adversaire, il imagine déjà mille et une façons de le réduire en bouillie, de s’acharner sur lui à tel point que sa propre mère ne le reconnaîtra pas. En vérité, un humain ne pourrait même pas dire qu’il avait affaire à un autre humain, si l’elfe noir laisse exprimer sa folie sur son adversaire du soir. Ce qui n’arrivera, heureusement, pas. Jesus s’est assagi, avec les années. Une prise de conscience étrange, tout à lui, qui n’a rien à voir avec le fait de regretter, soudain, tout le mal qu’il aurait fait. Non. L’elfe est fier d’avoir laissé, derrière lui, tout un tas de cadavres méconnaissables, d’expériences à moitié terminées et de morceaux éparpillés dans tout le pays. Il ne regrette pas. En revanche, il doit bien avouer que la folie est une chose à laquelle il n’a pas envie de goûter. Certains diront qu’il est déjà fou, oui, peut-être. Mais ce n’est pas cette folie-là qui le fait flipper, lui. C’est la vraie folie, celle qui brille dans les yeux de ses parents, celle qui les a poussés à lui apprendre à frapper avant de toucher, à cogner avant de parler, à découper avant même d’apprendre à marcher.
En attendant, Jesus reste un elfe noir, un cinglé appartenant à une espèce de cinglés. Il déteste les humains, les elfes blancs et les anges. Et si son adversaire du soir n’est pas un humain, il en a, en tout cas, l’apparence. Ce qui suffit à l’elfe noir pour lui donner très envie de taper dessus jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Ce qu’il ne fera pas, mais bon. Son imagination ne peut s’empêcher de l’emmener vers des fantasmes étranges, des rêves dans lesquels personne n’a envie de se perdre. Personne sauf lui, évidemment, alors que Jesus perd de sa concentration pour se réfugier dans son imagination. Ce qui n’échappe pas à son adversaire, qui grogne comme une bête sauvage, déjà bien émoustillé par le comportement de l’elfe noir. Bien. Ils vont pouvoir s’amuser un peu.
Le premier coup fuse sur la joue de Jesus qui ne l’évite pas et profite de l’élan pour tourner sur lui-même, comme une toupie, en exagérant le mouvement. L’adversaire comprend que l’autre se paie sa tronche et ça ne lui plaît pas. Il écrase une grosse main sur l’épaule de l’elfe noir, pour la stabiliser, et arme son poing. Jesus, lui, plante ses yeux sombres dans ceux du garou et il… rit. Il rit comme il ricane toujours quand on lui tape dessus. Ça l’amuse ! Ça l’amuse ! Il rit tant que l’autre grimace et hésite. Doit-il continuer à frapper un fou ou laisser ce cinglé s’exciter tout seul ? Pendant ce temps, Ciàran s’acharne sur son adversaire, ce qui n’échappe pas à l’elfe noir. Il retient chacun des mouvements, essaie de jauger, de loin, de la force du propriétaire de l’Arène. Le coup qu’il reçoit sur la joue est un indice intéressant qui plonge, un peu plus, Jesus dans son fou rire. Et s’il laissait le dragon s’occuper des deux garous ? C’est une possibilité à laquelle il réfléchit sérieusement, quand son adversaire décide, enfin, de reprendre le combat et de le frapper à nouveau.
Jesus continue d’encaisser. Il n’a pas la peau dure d’un dragon, mais il est assez costaud pour supporter les pichenettes de son adversaire. Ce qui n’échappe pas à ce dernier, d’ailleurs. Visiblement soûlé par le désintérêt de l’elfe noir, le garou décide de passer à l’étape supérieure. Il met plus de force dans ses coups ce qui, enfin, donne un indice, à Jesus, sur la nature exacte de son adversaire. Il soupçonnait, déjà, un métamorphe, mais il est sûr, maintenant, d’avoir affaire à un garou. Lequel ? Ça ne change pas grand-chose à sa vie, avouons-le. L’elfe noir garde l’information bien au chaud, dans son esprit, et ricane un peu plus, en se souvenant de quelle façon a fini le dernier garou qui a croisé sa route.
« J’y ai pensé, avoue Jesus à Ciàran, entre deux coups. Mais ça te ferait trop plaisir, avoue. On va changer de tactique. »
Les mots de Jesus ne plaisent pas à son adversaire qui hésite un peu. Son poing marque un temps d’arrêt qui permet à l’elfe noir de s’arracher à son emprise et reculer de deux pas. Il s’essuie la bouche, de laquelle coulent quelques gouttes de son sang, et ricane une dernière fois. Il a promis une danse, à son adversaire, et compte bien la lui donner. Évidemment, il s’agit de Jesus, alors…
« Musique ! crie-t-il, à l’assemblée autour du ring. »
L’elfe noir tape du pied, les bras levés comme pour danser un Flamenco, et attend son adversaire. Le garou grogne, piqué dans sa fierté, et fonce sur l’elfe qui l’évite au dernier moment, comme un torero face à son taureau, en tournant sur lui-même. Il tape dans ses mains, frappe à nouveau le ring du pied et fait quelques pas sur le côté, comme une chorégraphie brouillon, animée par des danses de diverses inspirations. Évidemment, voir Jesus tournoyer et éviter chacune de ses attaques ne plaît pas à son adversaire. Il réussit à coincer l’elfe noir dans un coin du ring et charge comme une bête enragée. Jesus, lui, prend un air horrifié et attend le dernier moment pour se ratatiner au sol. Le garou s’écrase dans le coin. Sa tête vient percuter le poteau de plein fouet. Recroquevillé sous lui, Jesus se relève soudain d’un bond, soulevant son adversaire qui bat des bras et des jambes, sans toucher terre, mais n’arrive pas à se rattraper aux cordes. Son corps bascule par-dessus la troisième et s’écrase plus bas, entre les spectateurs qui ont eu le réflexe de se pousser.
« Oups. Désolé, vieux ! »
Jesus se penche par-dessus la troisième corde pour regarder son adversaire qui a du mal à se remettre des deux chocs combinés. L’elfe noir est très fier de lui et laisse échapper un sourire satisfait, alors qu’il décide de s’asseoir sur le sommet du poteau, les pieds posés sur les cordes. Ses yeux sombres se posent sur Ciàran et son adversaire.
« Pas ma faute. Un vieux réflexe. J’ai fait du catch, il y a longtemps. Promis, il a moins mal qu’il n’en donne l’air. »
Il ricane tout seul, bien content. Son adversaire ne tardera pas à se relever pour le lui faire regretter, mais il ne s’en inquiète pas. C’est le but du jeu, après tout.
C'est sûr que pour un combat à deux il attendait un peu plus de participation, mais il faut croire qu'il à oublié à qui il a affaire. Après tout, il y a quelques minutes de cela et l'a vu encaissé les coups sans rien faire, le sourire aux lèvres et là il refait exactement la même chose. Il droit vraiment aimer se faire taper dessus... A moins qu'il est une bonne résistance physique comme lui, ce qui fait qu'il s'en fiche de s'en prendre des coups dans la figure. L'autre raison voudrait qu'il fasse cela pour l'observer, mais là cela en devient gênant. Alors, tout cela l'énerve vite, il a le sang chaud après tout, ce n'est pas un dragon pour rien. Mais il faut qu'il se contrôle, c'est lui qui a voulu ce combat après tout. Et puis bon, regarder Jesus agir à quelque chose d'assez amusant, pas ridicule non, mais il aime bien voir avec quelle facilité il évite les attaques et se paie les têtes de ces garous tout en riant à gorge déployée. Pour sûr, c'est un spectacle qu'on ne voit pas tous les jours.
Oui, tous chez ce type le pousse à croire qu'il n'est pas humain. Pourquoi ? Parce qu'il est trop anormal pour être humains ? Ouais dans un sens, ce qui ne le dérange pas, il aime les personnes qui sortent du lot. Et puis surtout un humain n'encaisserait pas les coups aussi bien. Il parierait bien d'ailleurs sur un elfe noir, un faé noir ou un démon, cet homme n'a rien d'un saint en tout cas en on oublie ange, elfe blanc et faé blanc. Il ne pense pas non plus à un dragon ou un phénix, quoi que, pourquoi pas cela reste possible... Le garou en face de Jésus commence lui aussi à s'impatienter, il peut voir ses muscles se tendre et son visage de déformer par la rage. Il envie cette fois-ci des coups plus forts, contre un Jésus qui continue d'encaisser. A ce moment-là, il pense vraiment que ce type à un grain... Et aussi qu'est-ce qui lui a pris d'engager la conversation avec lui, mais surtout de lui proposer ce combat. Franchement, sa curiosité le perdra... Il faut dire qu'il a le contact facile et que rien ne l'impressionne.
Puis le chauve parle de changer technique. Il hausse un sourcil, de quoi il parle au juste ? Est-ce qu'il va enfin se décider à agir ? Puis il le voit mimer un pas de danse, claquant des mains comme le font les Flamenco. Le garou fonce sur la chauve comme un taureau furieux et celui-ci l'évite comme un grand torero. Cette fois-ci cela le fait rire, il lâche un petit rire amusé. Il voudrait bien regarder encore un peu plus le spectacle, si seulement il aurait en spectateur cela aurait été mieux pour suivre, mais l'autre garou ne lâche pas non plus. Excédé il l'allonge d'un coup dans la mâchoire, puis dans coup dans l'abdomen en y mettant toute sa force. Ce dernier tombe comme une masse au sol, K.O. Il a juste le temps de regarder de nouveau Jesus esquiver une nouvelle attaque, projetant le garou hors du ring. Il est abasourdi par la scène, non ça c'est sûr il n'a jamais vu ça...
L'arbitre sonne la cloche et la fin du duel. Du côté spectateur, certains rient et d'autres les huent, enfin huent Jésus, il aussi quelques applaudissements sarcastiques. Ba, au moins ils ont l'air de s'être amusé c'est déjà ça. Il sort du ring pour rejoindre le bar et se prendre à verre, espérant que Jesus le suive, il a encore quelques questions à lui poser, en espérant qu'il soit enclin à y répondre...
Jesus s’amuse bien. Certes, il lui en faut peu, dans la vie, mais il aime se rendre compte que, oui, dans cet instant I, il s’amuse bien. Le sourire, sur ses lèvres, n’est pas feint. Il reflète parfaitement l’amusement qui remue dans son ventre, grattouille son estomac, le pousse à continuer d’emmerder le monde et de tenter le diable. Il a envie de rire aux éclats, de se tordre par terre, de pleurer, d’en avoir mal aux abdos ! Il a envie de s’amuser comme c’est pas permis. Surtout quand son amusement dépend, en grande partie, de la maltraitance de ses ennemis.
Ennemis qui, justement, gisent par terre comme des débiles.
Du haut de son poteau, Jesus regarde celui qui gémit, en dehors du ring, et celui qui ne bouge plus, K.O., aux pieds de Ciàran. Sans le moindre doute, ses yeux sombres sont pleins de jugement et de la supériorité de l’elfe noir sur les humains, ou ce qui se rapproche d’un humain. Il le sait, qu’ils ne sont pas humains, mais ils en ont l’apparence et ça lui suffit amplement.
L’arbitre sonne la cloche, ce qui tire Jesus de ses rêveries. Une bonne idée, d’ailleurs, vu ce qu’il s’amusait à imaginer, les yeux rivés sur celui qui est encore conscient. Il a, soudain, très envie de lui sauter sur le ventre à pieds joints, de lui griffer les joues ou de l’étrangler, tant qu’il y est. Ça bout en lui, remonte ses veines et irradie dans son crâne, pour le tenter, le tirer par la main en lui criant de le faire. Qu’est-ce qui l’en empêche ? Qui l’en empêche ? Il ne pense pas que tous ces visages qui se tournent vers lui puissent l’empêcher de quoi que ce soit.
Les hues qui s’échappent de toutes les bouches sont comme une nourriture dont il se nourrit goulûment. Il bondit au bas de son poteau et fait de belles révérences à son public en délire. Ou presque en délire. Jesus s’en fiche éperdument que ses spectateurs se soient amusés. Lui, il a joué comme il se devait et même s’il se sent, toujours, un peu tendu, prêt à exploser, il sait que c’est déjà mieux qu’à son arrivée dans l’Arène. Au moins, maintenant, il ne risque pas de tuer le premier venu.
Ciàran s’échappe du ring et rejoint le bar, à croire qu’il n’y a rien de mieux à faire que picoler. Une chose que Jesus ne comprendra jamais, mais il se sent de bonne humeur et, plutôt que de fuir vers la sortie, il le suit docilement. L’elfe noir saute sur un tabouret et tapote des mains sur le comptoir pour attirer l’attention du barman et, potentiellement, emmerder tous les témoins. Un grand sourire aux lèvres, il commande un autre coca, persuadé que Ciàran lui paiera celui-là aussi.
« Alors… C’était comme ça que tu voyais les choses ? C’était amusant ? » (Il jette un œil au ring.) « Pas sûr qu’ils reviennent tout de suite, ces deux-là. Ou pas tout seuls, si tu vois ce que je veux dire. »
Jesus ne connaît pas de garou qui soit « raisonnable » et il doute que ceux-là acceptent bien d’avoir été mis K.O. par le propriétaire et son ami le cinglé imberbe. S’ils ne reviennent pas du tout à l’Arène, ce sera tant mieux pour Ciàran, mais l’elfe noir en doute. Les garous ont la fâcheuse tendance de traîner en bandes et ils pourraient, tout aussi bien, revenir à la fermeture pour casser de la gueule et prendre leur vengeance.
« Je croyais que les dragons aimaient le ciel et la thune, pas s’en prendre plein la tronche dans un sous-sol, le provoque-t-il soudain, en recevant sa boisson. »
Évidemment, le chauve ne se sépare pas de son sourire et sirote le soda bruyamment, très impatient de recevoir une réponse… ou un coup de poing en pleine tête, il prend aussi, ça le dérange pas.
La cloche sonne la fin du duel, il descend du ring pour rejoindre le bar, heureusement que cela s'est terminé sinon il aurait perdu son calme et aurait éliminé aussi l'adversaire de Jesus. Celui-ci prenait un plaisir malsain à se recevoir des coups et à tourner les autres en ridicule, quel homme étrange... Il n'est pas humain, ça il en est sûr, il encaisse bien trop les coups et malgré qu'il fasse son petit numéro il a très bien vu qu'il a des capacités. Il est rapide, agile et on fois qu'il prend du plaisir à combattre. Il n'aurait jamais cogné Jesus, car il ne veut pas s'en faire un ennemi, il veut apprendre à le connaître aussi, voir qui il est. Le public hue Jesus, sûrement pas convaincu par cette victoire, il faut dire qu'ici les gens viennent pour voir de la castagne, un vrai échange de coups, un vrai combat quoi, ils se fichent de qui gagne.
Il est ravi de voir que le chauve le rejoint, c'est ce qui espérait qu'il fasse, ils ont encore beaucoup à se dire après tout. Jesus commanda un autre coca, lui demandant ensuite si c'est comme cela qu'il voyait les choses.
"Pas vraiment, mais y réfléchissant je ne suis pas surpris". Dit-il, un sourire amusé. En y repensant cela avait été plutôt amusant de le voir, bien qu'un peu frustrant pour lui, vu qu'ils ont combattu en duo, enfin si on peut appeler cela un duo, le chauve n'en a fait qu'à sa tête.
Il est vrai qu'en voyant Jesus combattre la dernière fois, il aurait dû se douter que le combat tournerait ainsi.
"Ça m'étonnerait que quiconque vienne". Dit-il d'un air assuré. En effet, il a une certaine réputation ici, peu de personne osent s'opposer à lui, surtout ici dans son territoire. Peu importe qu'il vient à cinq ou dix, s'ils osent il les cramerait tous ces imbéciles. Il le regarda droit dans les yeux lorsque Jesus parla de lui comme étant un dragon. Il but une gorgée avant de lui répondre nonchalamment.
"Les dragons sont des créatures violentes tu sais, avec un certain goût pour la violence, du moins certains".
Il plongea de nouveau son regard dans les yeux sombres du chauve, il avait encore un doute concernant la vraie nature de celui-ci.
"Et toi ? Démon ? Elfe noir, au moins je peux éliminer ange de la liste ça c'est sûr". Dit-il en plaisantant.
Prendre un bon petit coca, après avoir tabassé du garou, c’est un plaisir auquel il ne s’adonne, décidément, pas assez. Les bulles lui piquent la gorge, mais Jesus s’en fiche. Il sirote bruyamment sa boisson, grâce à une petite paille rose magnifique (qu’il a réclamée, évidemment) et fixe ses yeux sombres sur le propriétaire des lieux, sans comprendre ce que celui-ci a bien pu voir chez lui d’intéressant, pour lui. Des combats en duo, Jesus n’en a jamais faits de sa vie et il faut bien admettre qu’il s’en est très mal sorti. Pas de botte secrète d’amitié bien virile entre deux guerriers aguerris, ni de quelconque entraide. Ça n’a été, au final, que deux combats singuliers qui se déroulent sur le même ring. Un peu comme deux personnes qui se lavent en même temps, mais sans se toucher. Une pensée qui le fait grimacer et recracher son coca dans son verre. Personne ne le touche dans sa douche !
Alors, il demande à l’expert si ce combat est bien ce qu’il attendait de sa proposition de duo avec l’elfe noir. Jesus ne pense pas que ce soit le cas, puisqu’il n’a pas trop compris l’intérêt, mais sait-on jamais. Les humains ont parfois de drôles d’idées tout à fait inutiles qu’ils s’évertuent, pourtant, de faire régulièrement. Alors pourquoi pas. Parce qu’il n’est pas humain, peut-être, mais ce n’est qu’un détail qui passe sur Jesus comme une brise. Il a la gueule d’un humain, après tout. C’est presque pareil. Et personne n’a le droit de lui dire que, lui aussi, il n’est pas si différent d’un humain ou il pourra dire adieu à ses longues années d’abstinence en matière de torture et de meurtre.
Si Jesus choisit de dire que Ciàran est un dragon et pas autre chose, c’est parce qu’au fond, il l’aime bien et qu’il n’a pas envie de croire qu’il puisse être d’une autre race. Les dragons ont, généralement, le droit à plus d’estime et de respect de la part du chauve que les autres. Est-il raciste ? Totalement. Il assume, même, à fond, ses préférences et ceux qu’ils détestent sans même chercher à comprendre. Alors, il balance l’information comme une vérité générale et attend de voir si l’autre ose le contredire. Il ne restera pas plus longtemps en compagnie d’un truc poilu ou autre. À la limite, un démon aurait un peu le droit à son temps, mais vu ses relations compliquées avec le dernier qu’il a rencontré…
Ciàran avoue qu’il ne s’attendait pas à ça, ce qui plaît à Jesus autant que ça le perturbe. Au moins, il prouve une fois encore qu’il est imprévisible, et ça, ça flatte son gros ego. Néanmoins, ça veut dire qu’il ne comprend toujours pas ce que c’est, un combat en duo. Il devra peut-être songer à questionner ses parents à ce sujet, mais là… franchement, il n’a pas envie. Il préfère encore l’ignorance.
L’air assuré du propriétaire arrache un grand sourire à l’elfe noir. Il aime voir la suffisance de l’autre. Ça lui donne envie de la lui faire regretter bien comme il faut. Il pourrait trouver un moyen, mais il aime bien Ciàran, alors il a décidé, pour une fois, de se tenir à carreau. Si Ciàran est persuadé qu’il n’y aura aucune vengeance de la part des deux nigauds presque morts (à peine exagéré), alors tant mieux pour lui. C’est pas Jesus que ça intéresse, au fond. Ce qui l’intéresse, lui, c’est ce que cache cet excès de confiance chez le dragon.
« Ooh, papa a une réputation de tueur sanguinaire, c’est ça ? Vas-y fais-moi rêver, dis-moi tout. Qu’est-ce qui peut bien empêcher la vengeance d’une meute de loups ? »
D’ailleurs, rien en dit que les garous sont des loups, mais Jesus a si peu croisé des autres et encore moins à deux au même endroit, qu’il part du principe que ce sont des loup-garous. Les tigres et renards sont plus discrets et solitaires. Au fond, de toute façon, ça ne change pas grand-chose et il s’en fout.
« Oh oui ! Je sais ! C’est pour ça que je les aime… Qui n’aime pas une bonne grosse cuisse de poulet géant grillée au barbec’ ? »
Jesus explose de rire tout seul, très fier de sa petite provocation. Il en a connu plusieurs, des dragons, et il a aimé se fritter avec eux. Rien ne vaut un bon gros combat avec un reptile frustré d’avoir dû abandonner son beau corps pour un truc… nul, moisi, qui ressemble à celui d’un humain faible, à la gueule de victime parfaite. Il a, d’ailleurs, dans ses relations proches (ce qui s’apparente à des « amis » sans en être vraiment) une dragonne violente à souhait à qui il adore piquer son quad. Juste pour l’énerver.
« Démon ? » (Jesus est outré, la bouche ouverte, ce qui fait couler du coca sur le bar.) « Ne me compare pas à ces faible, je vaux bien mieux qu’eux. Je ferais pourtant un bel ange, j’ai déjà le nom parfait, il ne me manque que la belle chevelure de pétasse et le tour est joué. » (Il secoue un peu sa tête, pour mimer une pub l’Oréal.) « Elfe noir, oui, quoi d’autre ? Ne m’insulte pas, très mauvaise idée. »
Une lueur mauvaise brille dans les yeux de l’elfe noir qui aime ce qu’il est et refuse d’être comparé à d’autres. Au creux de sa main, il invoque un petit couteau de lancer grâce à ses ombres et le fait remuer entre ses doigts avant de le faire disparaître à nouveau. Au moins, maintenant, l’autre ne peut plus avoir le moindre doute sur ses origines.
« Alors… qu’est-ce que ça fait de ne plus pouvoir profiter de son corps ? »
Oui, Jesus le provoque. C’est sa façon d’apprécier le monde. Ou presque.
Jesus semble plutôt confiant en déclarant qu'il est un dragon, il a pu le remarquer au corps du combat sûrement qu'il a plus de force et de résistance qu'un humain. A moins que cela ne soit que de bluff. Mais peu importe, il sait pour le surnaturel, alors il ne voit pas de raison pour lui cacher son identité plus longtemps, autant faire carte sur table. Il voit bien que Jésus ne le prend pas trop au sérieux lorsqu'il dit que personne ne viendra, pourtant c'est la vérité. Et même s'ils viennent il saura les accueillir, ce n'est pas quelques petits toutous qui vont faire la loi ici. Ainsi Jésus lui demande ce qui peut bien empêcher une meute de loups de revenir ici pour réclamer vengeance. Il fixe intensément le chauve du regard ses pupilles tournant ou rouge orangé.
"Tu as déjà vu le feu d'un dragon ? Ce feu est capable absolument tout en cendres, même les os, il ne reste absolument plus rien... Et je suis capable de recouvrir mon corps entier de flammes. Qui plus j'ai plus de 600 ans, ce n'est pas ces petits jeunots qui vont me faire peur, ils savent à peine mordre". Dit-il, d'un ton dur, il n'aime pas qu'on le sous-estime, comme tous les dragons ou presque il est fier et vaniteux. Il expira essayant de calmer, il cligna des yeux et ses pupilles redevinrent normales. Il prit son verre, le finit d'un traite et demande à être resservi.
Lui hésite concernant Jésus, démon ou elfe noir ? Le chauve semble offensé qu'on le prenne de démon ? Cela l'amuse, bien qu'il sent qu'il ne faut pas trop titiller là Jésus dessus. Elfe noir donc, oui c'était le plus probable en y réfléchissant, un démon n'est pas si excentrique, exubérant. Enfin, il n'en connaît pas des tonnes de démons, mais suffisamment pour s'en faire une idée générale. L'elfe noir se plaît bien à le titiller, pourquoi il n'en ferait pas de même après tout ?
"Alors ne me traite plus de poulet et on est quitte".Dit-il, amusé. "Tant mieux, je hais les démons, ce ne sont que des manipulateurs, des faibles comme tu dis".
Il le regarde manipuler un petit couteau qu'il à invoqué jusqu'à ce que Jésus lui demande ce que cela fait de ne lui pouvoir routier de son corps. Il relève les yeux vers l'elfe noir.
"Au début, cela me faisait bizarre de me retrouver dans ce corps sans crocs, ni griffe, cette peau sans écaille. Mais le plus dur reste le fait de ne plus pouvoir voler. Mais avec les années on s'y habitue. Il ne reste plus beaucoup de dragons comme moi qui ont connu cette période".
L’elfe est bien content de voir l’effet que ses mots ont sur son compagnon du soir. Les pupilles du dragon changent, ses yeux s’assombrissent. Jesus est tout concentré sur le phénomène, comme en admiration exagérée devant un bambin un peu laid que l’on se force à qualifier de choupinou. Il hausse, néanmoins, un sourcil aux mots du dragon. Essaie-t-il de lui expliquer, à lui, ce qu’est un dragon ? Jesus connaît assez bien les créatures surnaturelles. En vérité, tout ce qui n’est ni humain, ni elfe blanc, ni ange. Et il connaît, encore mieux, les créatures susceptibles d’avoir les mêmes besoins que lui : défoncer de l’humain jusqu’à plus soif. Ce qui comprend : les vampires, les garous (maudits par des sorcières, après tout), les dragons, les phénix (si si, dans sa tête à lui, ça marche), les croquechoux (son respect a des limites), les démons (mais bon, ça marche pas à tous les coups) et, peut-être, les esprits.
Néanmoins, Jesus décide de jouer le jeu. Ça l’amuse. Il prend un air choqué et appuie une main sur son torse, comme bloqué sous le choc, à deux doigts d’une crise cardiaque. Ou presque. Les informations, disséminées dans les mots de Ciàran, ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd, en tout cas. L’elfe note que le dragon est vieux. Ce n’est pas le plus vieux des vieux que Jesus connaît (palme d’or remportée par une saleté de louve), mais il sait ce que ça veut dire : ne pas trop emmerder le dragon si on ne veut pas d’ennuis. Sauf que c’est justement ce que Jesus adore : les ennuis.
« Vas-y, fais-moi peur, s’amuse-t-il, en haussant plusieurs fois les sourcils. »
Jesus sent que, de toute façon, Ciàran ne s’amusera pas à le carboniser là, au beau milieu de son Arène. Le dragon a l’air de quelqu’un qui sait se tenir et, surtout, de quelqu’un qui sait s’amuser des blagues de l’elfe noir. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. Le chauve cherche, d’habitude, à embêter le monde, pas à amuser la galerie, mais il prend aussi. Le dragon, de par sa nature, est plus ou moins rangé dans les alliés de l’elfe noir et s’il aime provoquer ses alliés, ils n’en restent pas moins des alliés. C’est-à-dire qu’il apprécie de les avoir de son côté et pas du côté de ses ennemis.
« Je te taquine, l’ami. Je connais les dragons et ce qu’ils sont capables de faire. J’adore emmerder l’une de vous et la voir s’enflammer. Haha ! C’est presque mignon. »
Même quand il redevient « gentil », Jesus ne peut s’empêcher d’en remettre une couche. C’est plus fort que lui. Néanmoins, il ne ment pas. Il a une « amie » (avec de gros guillemets) qu’il aime embêter pour la voir enrager. Quand elle lui tape dessus, ça l’amuse aussi. Car les dragons ont cette force que les humains n’ont pas et qui fait vraiment des dégâts. Même sur un elfe comme lui.
« Les démons sont des petites gamines qui chouinent dans leur coin, vraiment aucun intérêt, renchérit Jesus. Tu veux rire un coup ? J’en connais un qui a essayé de m’ordonner de ne pas l’attaquer et de le laisser tranquille ! Tu y crois, toi ? Haha ! Ce débile ! Il a vraiment cru que ses petits pouvoirs le sortiraient de sa merde, mais on échappe pas à Jesus. Non, non. C’est bien trop drôle d’emmerder les démons. »
Pour une fois, Jesus n’a pas besoin d’inventer pour critiquer ouvertement une espèce qui perd, peu à peu, de son estime. Asmodée a bel et bien essayé d’utiliser ses pouvoirs de démon sur l’elfe noir, pour s’en débarrasser. Les choses n’ont pas fonctionné comme il l’espérait et le chauve s’est bien amusé. C’est, d’ailleurs, à cause de ce démon-là que la race perd de sa crédibilité, aux yeux de l’elfe noir. Il les aimait bien, avant, bloqué sur le souvenir d’un certain Bélial rencontré pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un bien beau combat. Mais Asmodée a tout changé à ça.
« Bah ! au moins, t’as pas perdu tous tes pouvoirs et tu peux essayer de faire regretter à tout ce petit monde de t’avoir privé de ce que tu es. Haha. »
Aussi étonnant que ça puisse paraître, Jesus comprend de quoi Ciàran parle. Récemment coincé dans un cauchemar pourri qui a fait de lui un elfe blanc, il sait ce que c’est que de perdre son vrai corps au profit d’un corps moisi et de ne plus pouvoir utiliser ses pouvoirs. Jesus aime trop les ombres pour savoir utiliser la lumière et il a dû laisser Clionestra faire tout le boulot à sa place. Évidemment, il a su faire regretter à la sorcière de lui avoir fait subir une chose pareille.
« T’sais quoi ? J’t’aime bien, toi. » (Chose que Jesus dit rarement, mais qu’il offre avec un haussement d’épaules.) « Mais ce club, là, je pige pas. Ça sert à quoi si tu dois te retenir à cause de tous ces petits humains qui croient comprendre ce que c’est, d’avoir besoin de se défouler sur quelqu’un ? »
Il se doute bien que Jésus ne fait que le taquiner, mais il est comme cela il réagit au quart de tour, surtout lorsqu’on met en doute sa force. Vaniteux, il n’aime pas qu’on le prenne pour une petite chose fragile, il a mis du temps pour forger ce corps, pour apprendre les arts martiaux, la stratégie en combat, il n’est pas un petit débutant. Ce n’est donc pas quelques loups qui lui font peur. Il expliqua donc au chauve qu’il peut carboniser absolument tout, tout comme il est ancien et donc expérimenté. Il le voit le fixer, alors que ses prunelles à lui changent pour celle du dragon, virant aussi au rouge/orangé. Il remarque aussi qu’il joue la comédie en surjouant sa réaction, cela lui donne envie de lui en envoyer une en pleine tronche, mais en même temps cela l’amuse. C’est bizarre, mais en fait même si Jésus l’agace un peu au fond de lui il n’a aucune envie de démarrer une confrontation, pas parce que c’est un elfe noir, parce qu’on fond il l’apprécie. Il aime ce franc-parler, ce n’est pas un hypocrite en tout cas, enfin il ne lui semble pas et il aime les personnes qui sortent du lot. La normalité, non ce n’est pas pour lui, quand on a plus de 600 ans, on a besoin d’être surprit.
Malgré les avertissements, l’elfe noir continue de le provoquer, il hausse un sourcil, franchement il n’arrête jamais celui-là ? Il va vraiment croire qu’il est maso et qu’il cherche à tout prix à se faire taper dessus. Mais il faut croire qu’il aime juste la provocation, surtout qu’il doit savoir que rien ne pourra lui arriver tant qu’il est dans l’Arène. En effet, il ne peut pas se permettre d’utiliser ses pouvoirs ici, surtout s’il s’agit de le carboniser, cela attirerait bien trop l’attention et puis de toute manière il n’en ressent pas l’envie. Pour l’instant ce n’est qu’un petit jeu entre eux, rien de bien méchant. Jésus se met à parler d’une dragonne qu’il aime bien embêter et cela éveille sa curiosité. Il n’y a plus beaucoup de dragon dans ce monde et il a 3 soeurs donc cela augmente les chances que ce soit une de ses soeurs dont il parle. S’il imagine bien Nora, la cadette pas trop, elle est mariée et très à cheval sur les règles, les bonnes manières, la paraître. Quant à la benjamine, elle est curieuse certes, mais il l’imagine plus ne pas s’éterniser, voir avoir peur et prendre la tangente si elle croiserait Jésus.
«Tu connais d’autres dragons ici ?»
Ils parlèrent ensuite des démons, Jésus racontant ses expériences avec eux, cela le fit rire. Les démons se croient tellement supérieurs, ainsi ils se permettent tout. Il se méfie d’eux comme la peste
«J’aurais voulu voir ça, c'est bien que quelqu'un les remettent à leurs places». Dit-il, un sourire amusé aux lèvres. Il se contenta aussi d’esquisser un sourire lorsqu’il entendit Jésus parler qu’il peut toujours faire payer au monde le fait d’être dans cette condition. Il fut un temps où il aurait répondu à l’affirmative, mais il a appris avec le temps à ne pas hair tous les humains. Ils ne sont pas tous des tueurs, ils ne sont pas tous mauvais. Mais il n’a pas envie d’entrer dans un débat avec l’elfe noir, il ne comprendrait pas. Il attrape son verre et en boit une gorgée, puis il entend ensuite Jésus dire qu’il l’apprécie.
«Moi aussi l’ami».
Puis Jésus lui demande ensuite à quoi cela sert de retenir ses coups face à ses humains.
«Tout d’abord, parce que je tiens à cet endroit, cet endroit c’est chez moi. Je ne veux pas risquer d’attirer l’attention des autorités et qu’ils décident de fermer le club. Qui plus est, cela ne regarde pas que moi, je dois aussi penser à mes soeurs».
HRP : Je précise que la dragonne dont il est question est un PNJ ;)
J
esus se perd un peu dans les souvenirs qu’il partage avec une certaine dragonne à qui il emprunte, sans lui demander son avis, régulièrement quelques affaires. Notamment un beau quad que l’elfe noir adore utiliser pour grimper dans les montagnes. L’engin a, sur lui, un pouvoir étrange qui ne correspond pas au pouvoir des voitures, sur l’elfe noir. Derrière un volant, à l’abri dans un habitacle, Jesus se sent l’envie de provoquer des accidents pour emmerder le monde, dans les courses illégales qui sévissent en ville. D’ailleurs, la dernière à laquelle il a voulu participer ne s’est pas vraiment bien terminée… mais bref. Le quad, en revanche, lui donne envie de vitesse, de virages serrés, de grimper des pentes impraticables, de faire des sauts impossibles. Des bouffées d’adrénaline dont il pourrait, très vite, finir accro.
Si son « amie » le laisse voler son quad.
Il doute, bizarrement, que la dragonne se laisse faire encore longtemps. Il sent qu’il titille ses limites et que, bientôt, elle pourrait l’attacher aux roues avant et essayer de le tuer dans un accident. Quitte à perdre son quad, il ne doute pas qu’elle tente de se débarrasser de Jesus une bonne fois pour toue, par la même occasion. Même si, de son avis à lui, il est sûr et certain qu’il lui manquerait atrocement. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir côtoyer le beau et grand Jesus ! Haha ! OK, il ne fait pas le moindre effort pour être supportable.
L’évocation de la dragonne intéresse étrangement Ciàran. Les yeux sombres de Jesus brillent un peu plus fort, à cette question, très amusé par la situation. Le gros pigeon a peut-être envie de se trouver une pigeonne pour peupler Los Angeles de pigeonneaux ! Rien que d’y penser, l’elfe noir ricane, tout seul, comme un con. Il ne veut pas vraiment imaginer ce que donnerait un gamin élevé par un gars comme Ciàran et une femme comme la dragonne qu’il connaît… Oh, ça, c’est le genre de gosse qui pourrait piétiner le territoire de Jesus et le déranger dans son amusement.
♫ Pourquoi ça t’intéresse ? Tu veux te maquer avec une belle dragonne tout feu tout flamme ? Haha ! Elle serait parfaite pour ça, c’est sûr. Mais tu la connais pas. Et je sais pas si j’ai envie de partager avec toi, ajoute-t-il, faussement boudeur. Ce serait con qu’elle ne s’occupe plus de moi, pour se mettre à taper sur toi.
Jesus explose de rire tout seul, loin d’être gêné par le sujet de ses étranges amitiés. Pour lui, évidemment, la dragonne n’est pas son « amie », mot qu’il ignore encore un peu, plongé dans le déni. Elle n’est qu’une femme qu’il adore emmerder pour la voir s’enflammer, hurler et frapper. Elle ne manque pas de répondre à ses provocations et l’elfe noir adore ça. Il n’y a rien de mieux, pour lui. D’ailleurs, il se dit sincèrement que si Clionestra ne s’occupe pas de le tuer, le jour où il deviendra cinglé, il pourra tout aussi bien demander à celle-là. Il est certain qu’elle n’hésitera pas, elle, à sauter sur l’occasion de se débarrasser de lui.
♫ J’peux t’arranger un rendez-vous galant, mais pas sûr qu’elle ait pas envie de te dévisser la tête, t’sais. Elle est jamais contente.
L’elfe noir omet volontairement le fait qu’il ne fait, évidemment, aucun effort pour garder cette fameuse dragonne de bonne humeur. Lui, il aime quand le monde grogne de rage, pas quand il rit aux éclats. C’est comme ça. Tout comme ça a été le cas avec Asmodée le bébé démon tout pourri. Jesus ricane un peu, en entendant Ciàran dire qu’il aurait aimé être là pour voir Jesus emmerder le démon. Oh, lui, il n’en doute pas ! Néanmoins, il n’est pas certain que Ciàran aurait pris le parti de l’elfe noir. Après tout, Jesus et Asmodée n’étaient pas seuls, ce jour-là. Il y avait l’autre, la pétasse humaine, la sorcière inutile qui rampait par terre. Sorcière que le chauve voulait tuer et qu’il n’a pas pu tuer. Ce qui lui reste, encore aujourd’hui, en travers de la gorge.
♫ Fais gaffe, quand même, lui conseille-t-il, avec un haussement de sourcils provocateur. Tu risquerais de tomber sous mon charme et la file d’attente de mes prétendantes est longue, faudra attendre ton tour, poussin.
Non, en effet, Jesus n’arrête jamais de provoquer le monde. Ça le fait vibrer presque autant que de taper sur tout ce qui bouge, ce qui, en soi, est une bonne chose pour l’humanité. Même si les humains n’aiment pas l’entendre se moquer, les provoquer, sans cesse, il est certain qu’ils préfèrent largement ses mots déplacés à ses poings enfoncés dans leurs gueules jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.
♫ Ooooh. (Il exagère un peu, à peine.) Alors comme ça, t’as des sœurs ? Et ça fait quoi, de pas pouvoir faire ce que tu veux de ta vie parce que tu dois t’occuper de tes copines ? Mes parents sont cons, mais au moins, ils ont pas fait l’erreur de semer des mômes partout ! Haha !
À une autre époque, si lointaine maintenant, Jesus s’est déjà demandé ce que ça aurait fait, d’avoir un frère ou une sœur. Il ne veut pas s’en occuper, non. Il se demande juste comment les choses auraient évolué. Lui, il peut froncer les sourcils, bander les muscles et affronter ses darons, sans s’inquiéter des coups qui, d’après eux, l’aident à apprendre la vie. Mais un petit frère comme Lucas, par exemple… qui peut lui jurer qu’il n’aurait pas eu envie de le tuer de ses propres mains ? Jesus n’aurait, sans doute, pas supporté un gamin pareil !
♫ Ça paie bien, au moins, de laisser des humains se défoncer la gueule tout seul, comme des grands ? (C’est que Jesus est, parfois, un peu à court d’argent et il sait ce que ça fait, d’être fauché, dans un monde pareil.) Et ça a pas attiré les « autorités » tous les débiles qui ressortent d’ici avec un bout de cassé ? Enfin… tu me diras… sont cons comme leurs pieds, les flics du coin.
A peine eut-t-il manifesé son intérêt pour les connaissances dragons de Jésus que celui-ci s’enflamme, ces yeux brillant d’amusant. Il réalise alors qu’il a manqué une occasion de se taire, le chauve ne vas pas se faire prier pour le charrier et c’est exactement ce qu’il fit. Il lui demande s’il veut se marier avec une dragonne. Il lève les yeux au ciel... Et puis quoi encore ? Avoir des mioches ? Hors de question. Ce n’est pas qu’il n’aime pas les enfants, mais il ne veut pas de cette responsabilité. Il aime cette liberté dans sa vie, le fait de ne pas avoir d’attaches, d’obligations... Par contre il ne dirait pas non à une petite soirée ensemble, mais si la belle est farouche cela risque d’être plutôt musclé comme situation. Il aime les femme avec du caractère, mais si c’est pour se retrouver avec des marques et des bleus sur tout le corps non merci, ce n’est pas trop son trip. Il a déjà eu ce genre d’expérience une fois il y a longtemps et non ce n’apporte que de mauvaises choses, depuis il essaie d’éviter ce genre de personne «toxiques», comme ils les appellent.
«Me caser ? Oh non merci et les furies j’ai assez donné, cela risquerait de mal finir, pour elle».
Oui, il a vraiment horreur qu’on le rabaisse et qu’on se montre trop dominatrice avec lui, surtout si c’est en présence d’autres personnes, encore plus à l’Arène. Il a une réputation après tout et un amour propre à préserver, donc se laisser maltraiter par une dragonne, non merci. Pas qu’il soit macho, il entraine des femmes après tout et il croit tout à fait qu’une femme peut battre un homme, mais pas lui. Homme ou femme, personne ne lui fera subir l’humiliation d’une défaite, c’est aussi pour cela qu’il prend son entrainement au combat très à coeur.
«Mais qu’elle se ramène à L’Arène, cela me fait toujours plaisir de voir la déception et la honte dans le regard de mes adversaires». Dit-il, un sourire amusé aux lèvres.
«Je n’en doute pas tombeur. Cela ne risque pas d’arriver, j’aurais trop envie de t’en mettre une dans la tronche». Plaisanta-t-il. Il apprécie de parler avec Jésus, mais il est à ses yeux le genre de type avec qu’il faut voir à petites doses, sinon il devient vite énervant. Il lui confia ensuite avoir des soeurs. La famille représente tout pour lui, c’est sa raison de vie et sa boussole dans ce monde pour garder une «bonne conduite», ne pas franchir la ligne de non-retour.
«C’est justement pour ça que tu ne peux pas comprendre. Tu crois pas que si t’avais un frangin t’aurais pas envie de le protéger, de lui apprendre ce que tu sais de la vie. La famille, c’est ma raison de vivre, mon but dans la vie et ce qui m’empêche de ne pas perdre la raison».
«Plus que tu peux l’imaginer, mais ce n’est pas la seule de mes activités tu sais. J’ai bien plus de contact et d’influence dans le monde souterrain que tu peux le soupçonner».
Il lui demanda ensuite si cela n’était pas trop risqué vis-à-vis des autorités.
«Pas si l’on a les bonnes personnes dans sa botte. Tu sais ce qu’on dit, tout le monde a un prix».
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